Les ingénieurs polytechniciens sont parmi les plus satisfaits

Les ingénieurs polytechniciens sont parmi les plus satisfaits

Dossier : ExpressionsMagazine N°630 Décembre 2007
Par Jean-Marc CHABANAS (58)

La dix-huitième enquête socioé­conomique du Con­seil nation­al des ingénieurs et sci­en­tifiques de France (CNISF) dresse un tableau de la sit­u­a­tion des ingénieurs français au 31 décem­bre 2006. Exerçant de plus hautes respon­s­abil­ités que la moyenne, mieux rémunérés dans l’ensem­ble, les ingénieurs poly­tech­ni­ciens comptent égale­ment par­mi les plus sat­is­faits de leur sort.

Sur le même sujet : Tra­vail et salaire : les poly­tech­ni­ciens sont très sat­is­faits ! par Robert RANQUET (72), dans La Jaune et la Rouge n° 746 de Juin 2019

La for­ma­tion des ingénieurs dans les écoles habil­itées par la Com­mis­sion des titres d’ingénieur dure en moyenne cinq ans après le bac. Les poly­tech­ni­ciens, dans leur grande majorité, sont issus des class­es pré­para­toires, alors que près de la moitié des ingénieurs en général sont passés, soit par des class­es de pré­pa­ra­tion inté­grées, soit par des études universitaires.

L’ac­qui­si­tion d’un ou plusieurs diplômes com­plé­men­taires est beau­coup plus répan­due chez les X. Par exem­ple, 12 % con­tre 8 % en moyenne ont acquis un sec­ond diplôme à l’é­tranger, ou encore 16 % con­tre 13 % en moyenne pos­sè­dent un diplôme de gestion.


REPÈRES

L’enquête socioé­conomique con­duite par le CNISF auprès des ingénieurs diplômés dans les écoles français­es a été recueil­lie au mois de mars 2007 et porte sur leur sit­u­a­tion au 31 décem­bre 2006. Plus de 40 000 ingénieurs dont 1 250 X ont répon­du au ques­tion­naire, pro­posé exclu­sive­ment sur Inter­net, sur un total estimé à 640 000 ingénieurs de moins de 65 ans, dont env­i­ron 14 500 poly­tech­ni­ciens. Il ne s’agit donc pas d’un sondage au sens sci­en­tifique du terme, mais la taille de l’échantillon assure une bonne représentativité.


Deux X sur trois en région parisienne

L’in­dus­trie, dont on sait que le poids n’est plus aujour­d’hui que de l’or­dre du quart de l’ac­tiv­ité des entre­pris­es, emploie la moitié des ingénieurs français et env­i­ron 40 % des poly­tech­ni­ciens. Ceux-ci sont déjà beau­coup plus engagés dans le secteur en pointe des ser­vices et du tertiaire.

Au niveau des respon­s­abil­ités, près de 21 % des poly­tech­ni­ciens en activ­ité exer­cent des fonc­tions de direc­tion générale, trois fois plus que la moyenne des ingénieurs.

Corol­laire du secteur d’ac­tiv­ité et du niveau de respon­s­abil­ité, pra­tique­ment deux poly­tech­ni­ciens sur trois tra­vail­lent en région parisi­enne. Le pour­cent­age d’ingénieurs tra­vail­lant à l’é­tranger, de l’or­dre de 13 %, est à peu près le même quelles que soient les écoles. Le fait d’avoir tra­vail­lé à l’é­tranger, ne serait-ce qu’un an ou deux, est mas­sive­ment perçu comme béné­fique pour la carrière.

Des salaires plus élevés que la moyenne

Le salaire médi­an des ingénieurs français se situ­ait à env­i­ron 52 000 euros (brut annuel sur l’an­née 2006).
Le salaire médi­an des poly­tech­ni­ciens était de 96 000 euros, soit près du dou­ble. Médi­an sig­ni­fie que la moitié gag­nait moins et la moitié gag­nait plus, critère plus sig­ni­fi­catif que le salaire moyen (faussé par l’ex­is­tence de très hauts salaires).

À not­er que 10 % des ingénieurs gag­naient plus de 100 000 euros et 10 % des poly­tech­ni­ciens, plus de 220 000 euros.

Ces salaires médi­ans vari­ent con­sid­érable­ment en fonc­tion de la respon­s­abil­ité exer­cée. Ils atteignent 155 000 euros pour les poly­tech­ni­ciens exerçant des fonc­tions de direc­tion générale.

Un tiers des ingénieurs âgés de 30 à 40 ans perçoit une par­tie de son salaire sous forme vari­able, la part vari­able représen­tant en moyenne moins de 20 % du salaire. Deux tiers des poly­tech­ni­ciens sont con­cernés par la rémunéra­tion vari­able, la part vari­able atteignant en moyenne près de 25 %.

À âge égal, les hommes sont sys­té­ma­tique­ment mieux rémunérés que les femmes (écart de 3 % à 19 % suiv­ant l’âge), ce qui ne sem­ble pas vrai pour les poly­tech­ni­ciens, sur un échan­til­lon réduit, il est vrai. La poly­tech­ni­ci­enne de 45 ans serait même mieux traitée que son col­lègue masculin.

Satisfaction générale, mais trop de « stress »

Le salaire médi­an s’élève à 52 000 euros pour les ingénieurs français et à 96 000 euros pour les poly­tech­ni­ciens Il varie con­sid­érable­ment en fonc­tion de la respon­s­abil­ité exercée

Inter­rogés sur leurs motifs de sat­is­fac­tion, les ingénieurs français, quelle que soit leur orig­ine, s’ac­cor­dent pour être sat­is­faits de l’in­térêt de leur tra­vail à plus de 90 % et per­son­nelle­ment épanouis pour les deux tiers. Un peu plus de la moitié seule­ment est sat­is­faite par son salaire. La moitié égale­ment affirme être sûre de son emploi.

C’est au chapitre des insat­is­fac­tions qu’ap­pa­rais­sent de plus sen­si­bles dif­férences. Un tiers des poly­tech­ni­ciens souf­fre d’un excès de stress ou d’une charge de tra­vail trop impor­tante. Cette pro­por­tion atteint 45 % chez les ingénieurs en général.


Engagez-vous, rengagez-vous

Bra­vo aux 1 250 poly­tech­ni­ciens qui ont répon­du à l’enquête. Ce nom­bre reste toute­fois un peu faible pour cer­taines analy­ses sta­tis­tiques qui seraient d’un grand intérêt. Mer­ci d’apporter votre con­tri­bu­tion à la prochaine enquête.


Commentaire

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Kolan­dorépondre
7 mars 2017 à 9 h 47 min

Faible rémunéra­tion des ingénieurs français
Bon­jour ,
Je trou­ve que cette étude révèle que finale­ment l’élite sci­en­tifique française est mal payée .
Ces salaires sont large­ment acces­si­bles pourvu que l’on s’en donne la peine (en tant qu’ingénieur) .
il suf­fit de com­pléter son cur­sus par un diplôme de ges­tion ou finance et avoir de la personnalité .
Je pense que les HEC et autres écoles de com­merce gag­nent mieux leur vie .

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