UNE TÂCHE INFINIE

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°662 Février 2011Par : Philippe Herzog (59)Rédacteur : Francis Mer (59)Editeur : Éditions du Rocher – Desclée de Brouwer - 2010 - 28, rue du Comte-Félix-Gastaldi, 98000 Monaco.

Dans un livre facile à lire mais ô com­bi­en riche de références his­toriques et con­tem­po­raines témoignant d’une intense vie intel­lectuelle, Philippe Her­zog s’attache à dégager les grands traits de la néces­saire réin­ven­tion de la démoc­ra­tie et de l’Europe, « tâche infinie » à laque­lle il apporte quelques « frag­ments d’un pro­jet politique ».

Couverture du livre : Une tâche infinieAu cœur de la crise de la démoc­ra­tie qu’il analyse, il y a le « manque de tra­vail sur soi » et la dégra­da­tion des modes clas­siques de « for­ma­tion du sujet » dans un mod­èle insti­tu­tion­nel miné de l’extérieur par la mon­di­al­i­sa­tion et de l’intérieur par la démoc­ra­tie « directe » d’Internet.

À tra­vers un sur­vol lucide de son pro­pre par­cours intel­lectuel et pro­fes­sion­nel, de l’Insee à la Com­mis­sion où il est actuelle­ment con­seiller spé­cial de Michel Barnier, en pas­sant par le PCF, le Par­lement européen et depuis près de vingt ans la fon­da­tion et l’animation de Con­fronta­tions Europe, Philippe Her­zog développe ses réflex­ions et propo­si­tions, enrichies par une cul­ture appro­fondie et diverse dont témoignent les innom­brables références aux auteurs qu’il a décou­verts en cinquante ans et dont il a médité les déc­la­ra­tions, raison­nements et positions.

Europhile raison­né, il développe ses con­vic­tions sur les nou­veaux choix col­lec­tifs à faire ensem­ble pour relancer l’Éducation de cha­cun, reval­oris­er le Tra­vail, et réin­ven­ter les Biens publics dans un « New Deal » per­me­t­tant de sor­tir de la crise à une Union poli­tique, lab­o­ra­toire démoc­ra­tique pluri­na­tion­al dont les « citoyens » s’approprieraient la con­struc­tion et la légiti­ma­tion de ses institutions.

Ce livre pas­sion­nant et opti­miste, Une Tâche infinie, doit être lu par tous ceux dont l’objectif est de devenir « Citoyen du Monde » et qui en font « avec bon­heur et justesse » une éthique et une voca­tion per­son­nelle. J’en fais partie !

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