Une gestion originale et diversifiante

Dossier : Gestion d'actifsMagazine N°630 Décembre 2007
Par Eric MARCOMBES (78)

REPÈRES
En bref

REPÈRES
En bref

Cogi­tam est une société de ges­tion française agréée par l’AMF (début d’activité le 1er juil­let 2007) et un fonds alter­natif de droit français « Cogi­tam T15 sys­tem­at­ic » sous forme d’un FCP à règles d’investissements allégées (ARIA) et à effet de levi­er (ARIA EL) qui a démar­ré le 5 sep­tem­bre dernier. Ces fonds ARIA EL sont réservés à cer­taines caté­gories d’investisseurs : l’investissement ini­tial doit être supérieur à 125 000 euros.
Elle traite des con­trats à terme négo­ciés sur des marchés cen­traux organisés.
Le nom­bre de con­trats annuels est actuelle­ment de l’ordre de douze mille par mil­lion d’euros gérés dans « Cogi­tam T15 sys­tem­at­ic ». Elle offre ain­si aux investis­seurs la pos­si­bil­ité de ne s’exposer qu’à un risque « pur », d’obtenir un alpha sans bêta, et d’effectuer des place­ments diver­si­fiés et béné­fi­ciant d’une liq­uid­ité totale.

On peut class­er en qua­tre caté­gories les sources de valeurs ajoutées : analyse finan­cière des sociétés afin de déter­min­er leurs capac­ités à rem­bours­er la dette qu’elles ont émise ou à dégager de façon durable des béné­fices dans le futur ; analyse macroé­conomique per­me­t­tant de prévoir la crois­sance de l’é­conomie, le partage de la rémunéra­tion entre les fac­teurs notam­ment entre cap­i­tal et tra­vail, l’évo­lu­tion de l’in­fla­tion et la con­duite de la poli­tique moné­taire pour cha­cune des zones moné­taires ; arbi­trages entre dif­férents act­ifs se ressem­blant qui per­me­t­tent la cohérence de leurs prix relat­ifs. Cette activ­ité demande des fonds pro­pres ; la détec­tion de récur­rences dans l’évo­lu­tion des cours.

La ges­tion clas­sique inter­vient prin­ci­pale­ment en exploitant ces deux pre­mières sources de valeur ajoutée. Les gérants pla­cent des mon­tants de capitaux.

Les deux sec­on­des sont plutôt dans le champ des activ­ités de compte pro­pre de banque d’in­vestisse­ment ou de ges­tion alter­na­tive, qui ayant la pos­si­bil­ité de prêter et d’emprunter, se focalisent sur la ges­tion du risque.

Exploiter les récurrences statistiques

Il est néces­saire de se lim­iter aux opéra­tions les plus sim­ples et les moins coû­teuses sur les marchés où la négo­cia­bil­ité est importante

Une analyse sta­tis­tique rigoureuse et atten­tive mon­tre qu’il existe des récur­rences fugi­tives dans la façon dont se for­ment les cours à court terme. Cela sig­ni­fie qu’il existe un cer­tain ordon­nance­ment dans les chroniques de cours et que ces derniers n’évolu­ent pas au hasard puisqu’on peut extraire de l’ar­gent du marché. Lorsqu’on réor­donne aléa­toire­ment la chronique de ces vari­a­tions de cours, on ne gagne plus rien.

Chercher de petits désajuste­ments per­met d’en trou­ver beau­coup, et la loi des grands nom­bres pou­vant s’ap­pli­quer, d’obtenir une cer­taine pré­dictibil­ité et régu­lar­ité dans les résultats.

Par con­tre, cela néces­site d’être effi­cace dans la négo­ci­a­tion des opéra­tions. Il est alors néces­saire de se lim­iter aux opéra­tions les plus sim­ples et les moins coû­teuses sur les marchés où la négo­cia­bil­ité est impor­tante puisque, dans une trans­ac­tion, le plus onéreux est la dif­férence entre le prix offert et le prix demandé.

La généra­tion des ordres, leur trans­mis­sion aux marchés, la véri­fi­ca­tion de leur exé­cu­tion, l’al­i­men­ta­tion des sys­tèmes de con­trôles des risques, le pointage avec le courtier, l’en­voi des car­ac­téris­tiques des trans­ac­tions au compt­able qui cal­cule la valeur liq­uida­tive quo­ti­di­enne et au déposi­taire qui assure la réal­ité des avoirs sont entière­ment automatisés.

Une expéri­ence de bien­tôt qua­tre ans nous a con­fortés dans le car­ac­tère exploitable de ces obser­va­tions statistiques.

En moyenne il est pos­si­ble de dégager une valeur ajoutée intrin­sèque sans pren­dre de risque exces­sif. Ce que le jar­gon financier appelle : dégager de l’al­pha. Le bêta étant le ren­de­ment sup­plé­men­taire provenant de la prise de risque liée à la déten­tion pas­sive d’un act­if long.

Un pouvoir de diversification

Mais, le plus impor­tant réside dans le pou­voir de diversification.

En effet, nos sys­tèmes pro­curent un alpha sans bêta qui aug­mente plus que pro­por­tion­nelle­ment avec la volatil­ité. L’ab­sence de bêta aux marchés provient de nos pris­es de posi­tions bidi­rec­tion­nelles à haute fréquence qui lais­sent une expo­si­tion moyenne très faible.

La non-cor­réla­tion aux autres fonds alter­nat­ifs est ren­for­cée par le car­ac­tère « pro­prié­taire » et diver­si­fié de nos dif­férents sys­tèmes qui fonc­tion­nent en sym­biose. Nous gagnons, en moyenne, une par­tie des fluc­tu­a­tions quo­ti­di­ennes nette des coûts provenant des trans­ac­tions. Lorsque les fluc­tu­a­tions quo­ti­di­ennes dou­blent, le coût des trans­ac­tions ne bouge que peu : nous gagnons plus que deux fois plus.

Or, c’est juste­ment quand les marchés bais­sent qu’ils sont le plus agités du fait que de nom­breux acteurs déci­dent simul­tané­ment de réduire la taille de leur risque. Sou­vent cette réduc­tion général­isée, impor­tante glob­ale­ment, atteint en même temps la plu­part des actifs.

La maîtrise du risque par la diver­si­fi­ca­tion des act­ifs fonc­tionne donc mieux en péri­ode calme que dans les crises lorsqu’on en a réelle­ment besoin.
Ceux qui gèrent des cap­i­taux doivent les inve­stir de façon adéquate.

Si les hori­zons de ges­tion sont longs, ils les pla­cent à long terme puisque les act­ifs longs rap­por­tent plus que le moné­taire du fait de la prise de risque de fluc­tu­a­tion de leur val­ori­sa­tion liée à leur durée de vie. Ils ont donc une expo­si­tion sur (« un bêta à » diront cer­tains) plusieurs marchés, par souci de diver­si­fi­ca­tion, qui bais­sent tous en même temps dans les crises.

C’est dans ces moments-là que la capac­ité à dégager des per­for­mances pos­i­tives est précieuse.

Ces per­for­mances vien­nent combler, au moins par­tielle­ment, les trous des con­tre-per­for­mances. Elles régu­larisent ain­si la courbe des per­for­mances glob­ales, dimin­u­ent et rac­cour­cis­sent les « pires pertes » (max draw­downs) et dimin­u­ent la volatil­ité tout en aug­men­tant générale­ment la surper­for­mance globale.

Des performances très sensiblement améliorées

Les ratios usuels de mesure de per­for­mance sont en général le quo­tient entre la surper­for­mance par rap­port au place­ment sans risque (moné­taire ou bench­mark) et un indi­ca­teur de risque, sou­vent la volatil­ité des vari­a­tions de valeurs liq­uida­tives ou la pire perte. Un accroisse­ment de la per­for­mance ou une diminu­tion de la volatil­ité améliorent ces ratios.

La régle­men­ta­tion française impose aux fonds de fonds alter­nat­ifs français un cal­cul de la valeur liq­uida­tive et des pos­si­bil­ités de souscrip­tion et de rachat mensuelles.

Pour­tant leur porte­feuille est con­sti­tué de fonds pou­vant présen­ter des préavis de rachat, des « lock up » longs ou des règle­ments par­tiels et différés.

Poten­tielle­ment ils ont un réel prob­lème de liq­uid­ité. La mise en place de seuils de rachat tels qu’ils sont pré­con­isés dans le rap­port Adhé­mar per­me­t­tra, si la régle­men­ta­tion est changée, de ralen­tir les ventes for­cées précipitées.

La con­sti­tu­tion d’un mate­las de pro­duits alter­nat­ifs per­for­mants et diver­si­fi­ants, offrant des pos­si­bil­ités de souscrip­tions et de rachats quo­ti­di­ens est une solu­tion astu­cieuse surtout si le porte­feuille est con­sti­tué de pro­duits sim­ples à forte négo­cia­bil­ité lui per­me­t­tant d’être inté­grale­ment liq­uidé ou investi dans la journée comme l’est Cogi­tam T15 systematic.

Nous avons fait le choix de créer de la ges­tion alter­na­tive directe à Paris, Palais Brong­niart, avec des out­ils de droit français, c’est-à-dire à l’é­cart des cen­tres habituels de pro­duc­tion que sont New York (ou plutôt Green­wich juste de l’autre côté de la lim­ite de l’É­tat de New York), Lon­dres ou la Suisse, et avec des out­ils juridiques « régulés » (en français cela sig­ni­fie, régle­men­tés, autorisés et sur­veil­lés par une Autorité) qui ne sont pas les véhicules habituels de ce type d’activité.

Il y a là deux paris, le pre­mier c’est que notre per­for­mance per­me­t­tra de com­penser notre moin­dre vis­i­bil­ité liée à notre éloigne­ment et le sec­ond que la ten­dance actuelle de l’in­dus­trie de vouloir s’au­toréguler ira à son terme et qu’alors nous paraîtrons moins atypique.

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