Suivi de sa glycémie sur smartphone -solution Healsy

Un service mobile et personnalisé pour transformer la vie des diabétiques

Dossier : TrajectoiresMagazine N°731 Janvier 2018
Par Nicolas CALECA (04)
Par Hervé KABLA (84)

Développe­ment d’une tech­nolo­gie qui per­met un ser­vice mobile de pré­dic­tion de gly­cémie, offrant aux patients dia­bé­tiques traité par insu­line une meilleure ges­tion de leur traite­ment. Pour s’im­pos­er, il faut pro­gress­er rapi­de­ment dans un envi­ron­nement con­cur­ren­tiel riche et un marché immense. 

Quelle est la mission de Healsy ?

Chez Heal­sy nous trans­for­mons la vie des patients dia­bé­tiques traités par insu­line en leur four­nissant un out­il de sup­port à la déci­sion reposant sur une intel­li­gence arti­fi­cielle prédis­ant leur gly­cémie à quelques heures. 

L’idée est de leur apporter, à chaque fois qu’ils en ont besoin, l’information qui leur manque aujourd’hui pour pou­voir pren­dre des déci­sions éclairées sur leur traite­ment, comme, par exem­ple, déter­min­er la dose opti­male d’insuline à s’injecter ou la meilleure façon de se resucrer. 

Il faut bien com­pren­dre que c’est au patient seul qu’il revient de déter­min­er la meilleure façon de s’administrer le traite­ment, et que ce proces­sus étant très com­plexe, il entraîne sou­vent des erreurs aux con­séquences par­fois dramatiques. 

Comment es-tu arrivé à t’intéresser au diabète ?

Avec Stéphane Bidet, mon asso­cié, nous vivons le dia­bète au quo­ti­di­en. C’est ce qui nous a poussés à nous intéress­er à la patholo­gie, et plus par­ti­c­ulière­ment aux patients. 

“ C’est au patient seul qu’il revient de déterminer la meilleure façon de s’administrer le traitement ”

Cer­tains de nos proches sont atteints de dia­bète, nous con­sta­tons tous les jours les dif­fi­cultés qu’ils ren­con­trent, et surtout le manque d’outil pour les assis­ter dans la ges­tion de la maladie. 

Aujourd’hui, mal­gré des solu­tions leur per­me­t­tant d’être plus per­for­mants dans la délivrance d’insuline et dans le con­trôle de leur gly­cémie, les patients restent seuls face au traite­ment et les déci­sions qu’il implique. Pour beau­coup de patients, et sou­vent même pour leur entourage, la peur des con­séquences est un stress non négligeable. 

Vos proches atteints de la maladie ont-ils participé au design de l’application ?

Ils y par­ticipent for­cé­ment. Même s’ils ne tra­vail­lent pas directe­ment pour Heal­sy, ils sont à l’origine de notre moti­va­tion à réus­sir ce pro­jet : c’est pourquoi nous atta­chons une impor­tance très forte, depuis le début du pro­jet, à inté­gr­er les patients – dont cer­tains col­lab­o­ra­teurs – au cœur de la solution. 

Tu évolues sur un marché estimé à un demi-milliard d’individus.
Comment y parvenir en partant de zéro ?

Je n’ai jamais vrai­ment eu la sen­sa­tion de par­tir de zéro. Au début du pro­jet, nous n’avions certes pas de solu­tion, mais nous con­nais­sions le besoin des patients. Ensuite, notre moti­va­tion, notre envie d’entreprendre, notre goût pour les nou­velles tech­nolo­gies et nos expéri­ences respec­tives, notam­ment en développe­ment et en mod­éli­sa­tion, nous ont per­mis de pos­er les pre­mières briques de ce qui allait devenir par la suite Healsy. 

Je pense que le sou­tien de nos proches, qui ont accep­té que nous nous lan­cions dans cette aven­ture, a égale­ment fait beaucoup. 

Quels sont les facteurs clefs de succès ?

D’abord répon­dre à la prob­lé­ma­tique des patients : c’est pour cela que nous tra­vail­lons avec les asso­ci­a­tions de patients et des médecins, notam­ment le pro­fesseur Éric Renard, depuis le début du pro­jet. Ensuite faire preuve de beau­coup de rigueur pour dévelop­per la solu­tion la plus fiable et sans risque pour le patient : notre solu­tion est un dis­posi­tif médi­cal qui doit répon­dre à des exi­gences régle­men­taires fortes et notam­ment être validé lors d’essais cliniques. 

Enfin, être rapi­de pour pro­pos­er la solu­tion aux patients avant les autres : il faut que très vite les futurs util­isa­teurs de la solu­tion iden­ti­fient Heal­sy comme la solu­tion qui va résoudre leurs problèmes. 

Et les risques que tu dois affronter ?

Le marché étant immense, l’environnement con­cur­ren­tiel est riche. Nous avons une dif­féren­ci­a­tion très forte, mais nous devons nous assur­er que notre solu­tion soit suff­isam­ment vis­i­ble pour génér­er de l’attraction, et ain­si nous démar­quer de cette con­cur­rence en s’appuyant sur les asso­ci­a­tions de patients et en antic­i­pant les change­ments de régle­men­ta­tion en cours en Europe. 

Le marché des start-up en e‑santé n’est-il pas arrivé à saturation ?

Il y a effec­tive­ment de plus en plus d’applications de san­té et bien-être sur les plate­formes de télécharge­ment. C’est un marché en plein essor, et qui devrait peser plus de 400 mil­liards de dol­lars d’ici cinq ans avec des per­spec­tives très prometteuses. 

Dans cet écosys­tème, notre atout est de répon­dre à une demande extrême­ment forte, en trans­for­mant la vie des patients. 

Comment passer d’une start-up monoproduit à une entreprise aux revenus réguliers ?

Nous com­mençons effec­tive­ment par met­tre en avant un pre­mier pro­duit des­tiné aux patients. Nous savons déjà com­ment faire évoluer ce pro­duit pour l’améliorer et en faire la plate­forme de sup­port à la déci­sion pour patients dia­bé­tiques leader du marché. 

Nous avons égale­ment d’ores et déjà imag­iné deux autres solu­tions des­tinées aux médecins et aux cen­tres de soins et d’éducation thérapeu­tique basées sur la tech­nolo­gie que nous développons. 

Évidem­ment, la réus­site vien­dra égale­ment de la per­ti­nence du busi­ness mod­el que nous déploierons. 

Comment es-tu arrivé sur l’accélérateur X‑Up ?

Lorsque nous avons com­mencé à mûrir le pro­jet avec Stéphane, nous n’avions pas encore quit­té nos emplois respectifs. 

“ X‑Up est un label mondialement reconnu, qui nous a ouvert énormément de portes ”

À cette époque, à l’été 2015, aus­si con­va­in­cus que nous étions de l’intérêt de notre solu­tion, nous ne voulions pas nous jeter à corps per­du dans la créa­tion d’une start-up sans avoir récolté des avis de per­son­nes expérimentées. 

J’avais vu plusieurs arti­cles con­cer­nant le lance­ment de l’accélérateur X‑Up. Étant un ancien élève de l’École, j’ai tout naturelle­ment con­tac­té l’équipe de l’accélérateur pour lui présen­ter le projet. 

Dès le début, les échanges ont été d’une grande qual­ité tech­nique, c’est notam­ment pour cela qu’au moment de choisir un pro­gramme d’accélération après la créa­tion de la société, en juin 2016, nous avons can­di­daté au pro­gramme X‑Up.

Et qu’est-ce que cela apporte ?

Con­crète­ment, le pro­gramme X‑Up nous a apporté un accom­pa­g­ne­ment quo­ti­di­en et nous a per­mis de nous struc­tur­er en abor­dant tous les sujets qui ryth­ment le démar­rage d’un pro­jet comme le nôtre, jusqu’à la lev­ée de fonds. 

Mais au-delà de l’accompagnement, c’est un label mon­di­ale­ment recon­nu, qui nous a ouvert énor­mé­ment de portes, et un réseau sur lequel on peut compter : quelle que soit la prob­lé­ma­tique, il y a tou­jours quelqu’un de com­pé­tent prêt à nous aider ou nous conseiller. 

On ne peut pas en dire autant de tous les accélérateurs ! 


Notre atout est de répon­dre à une demande extrême­ment forte, en trans­for­mant la vie des patients.

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