Un modèle de développement durable pour imaginer la société de demain

Dossier : Dossier FFEMagazine N°697 Septembre 2014
Par Elisabeth AYRAULT

Sur quoi repose votre expérience métier ?

Notre expéri­ence en ges­tion des éner­gies renou­ve­lables inter­mit­tentes a été acquise depuis 80 ans sur le Rhône. Nous maîtrisons l’ensemble de la chaîne de valeur : prévi­sion des vari­a­tions de pro­duc­tion élec­trique, ges­tion des dif­férentes sources d’énergies renou­ve­lables pour con­stituer une offre disponible d’électricité, vente aux dif­férents acteurs au moment où ils en ont besoin dans des con­di­tions économiques adaptées.

Cela nous per­met aujourd’hui de pro­pos­er nos ser­vices en ges­tion d’énergie mais aus­si notre exper­tise en ingénierie à des tiers en France et à l’international.

Nous sommes con­va­in­cus que l’avenir sera aux éner­gies décar­bonées. Nous voulons ren­dre les éner­gies renou­ve­lables effi­caces dans une vision à long terme, en tra­vail­lant sur l’optimisation, le stock­age et de nou­veaux usages dont la mobil­ité électrique.

En quoi le « modèle » CNR est-il spécifique ?

Notre mod­èle est basé sur la con­cer­ta­tion et la redis­tri­b­u­tion. His­torique­ment, nos mis­sions de con­ces­sion­naire ont été définies comme sol­idaires, les recettes tirées de l’hydroélectricité devant financer le développe­ment de la nav­i­ga­tion et les usages agri­coles de l’eau.

Depuis 10 ans, nous con­for­tons ce mod­èle en investis­sant une par­tie de la valeur issue de notre pro­duc­tion pour soutenir des pro­jets d’intérêt général portés par les acteurs locaux et agir pour le développe­ment durable des ter­ri­toires rhodaniens.

Résol­u­ment mod­erne, ce mod­èle est capa­ble de répon­dre à la logique de décen­tral­i­sa­tion qui pré­vaut au développe­ment des EnR, assure une redis­tri­b­u­tion locale de la valeur et est une valeur sûre pour les ter­ri­toires asso­ciés à sa gouvernance.

Quelle place selon vous l’hydroélectricité peut-elle occuper dans le mix énergétique français ?

La CNR assure le quart de la pro­duc­tion hydroélec­trique française, sachant que l’hydraulique représente aujourd’hui 14 % de la pro­duc­tion d’électricité en France. Nous avons par ailleurs dévelop­pé depuis 2006 plus de 300 MW en éolien, pho­to­voltaïque et petite hydraulique, ce qui représente 10 % de la puis­sance hydroélec­trique instal­lée sur le Rhône. Notre objec­tif est de dou­bler a min­i­ma la capac­ité instal­lée d’ici 2017.

La CNR a donc fait la preuve, depuis des années, d’une ges­tion effi­cace des EnR et de leur impor­tance dans le mix énergé­tique français.

Par­mi les éner­gies renou­ve­lables, l’hydroélectricité occupe une place prépondérante et ne doit pas être nég­ligée dans la tran­si­tion énergé­tique. Énergie de haute qual­ité très régulière, inépuis­able et poten­tielle­ment stock­able, elle présente le meilleur bilan car­bone sur tout son cycle de vie.

Surtout, un poten­tiel de développe­ment existe en France généré par la grande hydraulique ou des micro-centrales.

CHIFFRES-CLÉS

  • 19 grandes centrales hydroélectriques et barrages sur le fleuve
  • 19 petites centrales et mini-centrales hydroélectriques
  • 29 parcs éoliens
  • 11 centrales photovoltaïques
  • 14 écluses à grand gabarit de Lyon à la Méditerranée
  • 330 km de voie navigable à grand gabarit
  • 18 sites industriels et portuaires et 9 sites d’activité générant 4 500 emplois
  • 18 TWh de production d’électricité exclusivement renouvelable en 2013, soit la consommation annuelle de 6,7 millions d’habitants (hors chauffage)
  • 27 000 ha de domaine concédé (fleuve et terres).
  • 1,350 milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2013.

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