Témoignages sur l’action de X‑Propriété intellectuelle

Dossier : X-Propriété intellectuelle : libérer la créativitéMagazine N°657 Septembre 2010

Une mission de sensibilisation

L’ob­jet du groupe X‑Propriété intel­lectuelle est de renou­vel­er les usages de la pro­priété intel­lectuelle. Il a été créé au moment des débats sur la loi Hadopi et de la déci­sion du can­di­dat Barack Oba­ma de plac­er son site de cam­pagne sous cre­ative com­mons, un régime de droits d’au­teur alter­natif au tra­di­tion­nel copy­right.

Le sigle X‑PI évoque égale­ment “X‑Propriété immatérielle “, “X‑Pour l’In­no­va­tion” ou encore “X‑Personne Inter­net”. Le groupe s’est don­né pour mis­sion la sen­si­bil­i­sa­tion de la com­mu­nauté poly­tech­ni­ci­enne aux enjeux et prob­lé­ma­tiques de la pro­priété intel­lectuelle : con­ver­gence entre la pro­priété indus­trielle et la pro­priété lit­téraire et artis­tique, con­fir­ma­tion de l’in­no­va­tion comme levi­er de com­péti­tiv­ité durable, mutu­al­i­sa­tion des con­nais­sances et des savoirs, reval­ori­sa­tion des act­ifs intan­gi­bles des entre­pris­es, sou­tien des sources créa­tives, etc.

Tru Dô-Khac (79)

Un vecteur d’innovation

Aujour­d’hui vice-prési­dent d’une société de val­ori­sa­tion des inno­va­tions tech­niques, Win­nove, j’ai con­staté, avec Canal Plus, lors de l’avène­ment de la télévi­sion numérique, ou avec Thom­son, en accom­pa­g­nant les stu­dios, com­bi­en la pro­priété intel­lectuelle est un levi­er fon­da­men­tal pour de nom­breuses activ­ités (droits d’au­teur pour les con­tenus, droits des brevets pour les technologies).

La pro­priété intel­lectuelle oblige en effet, quels que soient la taille et le secteur, pub­lic ou privé, à se pos­er les ques­tions du long terme et à inté­gr­er le retour sur investisse­ment dès les phas­es de con­cep­tion et de fais­abil­ité des pro­jets d’in­no­va­tion. Elle per­met aus­si d’abor­der tous les parte­naires en appor­tant des élé­ments et réflex­ions tangibles.

J’ai aus­si décou­vert avec une fil­iale d’Are­va com­ment la pro­priété intel­lectuelle donne l’oc­ca­sion de redéfinir ou de con­forter des straté­gies de recherche et développe­ment et d’in­no­va­tion dans des indus­tries en trans­for­ma­tion. Les change­ments de la carte énergé­tique sur l’ensem­ble de la chaîne depuis la généra­tion jusqu’à la con­som­ma­tion, avec notam­ment les smart­grids, créent une mul­ti­tude de sit­u­a­tions nou­velles et d’op­por­tu­nités qu’une vision de la pro­priété intel­lectuelle bien ciblée per­met d’é­clair­er et de soulign­er au regard d’une stratégie d’en­tre­prise donnée.

Toutes ces expéri­ences pas­sion­nantes m’ont don­né envie de m’in­ve­stir dans la créa­tion et le développe­ment d’X-PI.

Pierre Ollivier (78)

Reconnaître la valeur de l’action publique

Direc­trice générale adjointe de l’A­gence du pat­ri­moine immatériel de l’É­tat (APIE), je mesure à quel point penser “pro­priété intel­lectuelle” n’a de véri­ta­ble sens que si le droit est au ser­vice d’une stratégie. C’est là que se situe le prin­ci­pal défi dans un envi­ron­nement mou­vant où l’es­sor du numérique change pro­fondé­ment la donne. Dans le secteur pub­lic, comme dans la sphère privée, il ne suf­fit pas de con­naître le vocab­u­laire, il faut savoir le trans­former en oppor­tu­nités favorables.

Or, la sen­si­bil­ité de l’en­cadrement à cette dimen­sion de la ges­tion publique est encore insuff­isante. Je suis con­va­in­cue que dévelop­per les “bons réflex­es” peut con­courir de façon très pos­i­tive à l’ef­fi­cac­ité de l’ac­tion publique. L’en­jeu est à la fois de recon­naître la valeur créée par l’Ad­min­is­tra­tion et avec elle les savoir faire de ses per­son­nels, et de don­ner du sens et de la lis­i­bil­ité à l’ac­tion publique, sans oubli­er la pro­tec­tion des act­ifs sus­cep­ti­bles d’ap­pro­pri­a­tions abusives.

Ain­si, la mod­erni­sa­tion de la sphère publique passe aus­si par le développe­ment de véri­ta­bles straté­gies de mar­que. Et bien enten­du, la val­ori­sa­tion de leur pro­priété intel­lectuelle est une source poten­tielle de revenus com­plé­men­taires pour les administrations.

Danielle Bourlange (79)

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