Tremplin : dix ans de tutorat « L’enthousiasme au service de l’égalité des chances »

Dossier : Tremplin a dix ansMagazine N°659 Novembre 2010
Par Damien CORNU

Damien Cor­nu, doc­tor­ant, a approché Trem­plin voilà cinq ans.

” Après avoir con­sulté le< site de Trem­plin, j’ai ren­con­tré les dirigeants de l’époque et j’ai exam­iné avec eux dans quel rôle je pour­rais être le plus utile. À l’époque, Trem­plin offrait surtout un appro­fondisse­ment sci­en­tifique aux lycéens d’Île-de-France. On m’a pro­posé de dévelop­per une cel­lule de sou­tien sco­laire après le bac, pour les élèves en class­es pré­para­toires ou à l’u­ni­ver­sité, dans un local mis à dis­po­si­tion par Nor­male sup, puis par Agro Paris­Tech à par­tir de 2007. Trois élèves en 2006, dix en 2007 : les effec­tifs que nous encadri­ons ont aug­men­té petit à petit.”

Concilier deux fonctions à temps plein

Son défi le plus grand ? ” Con­cili­er la pré­pa­ra­tion de ma thèse en chimie, que je dois présen­ter en 2012 à l’u­ni­ver­sité Pierre-et-Marie- Curie, avec ma fonc­tion de prési­dent de Trem­plin depuis 2008.”

Mais que de satisfactions !

“Je con­serve avec soin les mes­sages de remer­ciements des élèves à qui j’ai apporté une aide dans leurs études. Je me sou­viens des con­tacts pas­sion­nants avec des élèves, des tuteurs et des parte­naires (min­istères, entre­pris­es, asso­ci­a­tions), diver­si­fiés en ter­mes de cul­ture, d’ac­tiv­ité et de génération. ”

Une transformation de la société 

Éval­u­a­tion
Le min­istère de la Jeunesse et des Sol­i­dar­ités actives procède actuelle­ment à une éval­u­a­tion de l’ac­tion de Trem­plin, en col­lab­o­ra­tion avec un lab­o­ra­toire de soci­olo­gie. Cette étude per­me­t­tra de con­naître l’im­pact de l’As­so­ci­a­tion, ce qui con­stitue pour elle un moyen d’asseoir sa crédi­bil­ité et de faire évoluer ses pratiques.

Le pre­mier défi de Trem­plin, selon son Prési­dent, est ” d’être crédi­ble par rap­port aux autres ini­tia­tives ” d’é­gal­ité des chances” et de réus­sir à s’adapter aux besoins des élèves qui font des études supérieures “.

Son atout prin­ci­pal ? ” L’en­t­hou­si­asme qui ani­me ses bénév­oles. Il per­met d’in­nover sans cesse dans notre domaine : nous avons été pio­nniers dans le sou­tien post-bac.

” Le deux­ième défi con­siste à ” con­serv­er une rela­tion avec les élèves dans la durée, mal­gré des change­ments de régions et des réori­en­ta­tions sco­laires. Nous com­mençons à avoir un suivi sur plusieurs années. ”

Troisième défi, enfin, ” la diver­sité des nation­al­ités et des cul­tures. Elle amène l’As­so­ci­a­tion à gér­er aus­si des aspects extrasco­laires et venir épauler des ado­les­cents qui peinent à pren­dre leur autonomie, le milieu des études supérieures étant un monde incon­nu dans leurs familles.

” Les par­rains, de jeunes salariés, prin­ci­pale­ment des groupes Are­va et GDF Suez, doivent déploy­er des argu­men­taires aux­quels ils ne sont pas for­cé­ment pré­parés : ” Non, tu n’es pas ridicule dans ton tailleur quand tu ren­tres le soir dans ta cité “, encour­age­ment à une étu­di­ante de la Courneuve, quarti­er sen­si­ble de la région parisi­enne, qui débute un stage dans une banque. Par­mi leurs élèves égale­ment, une étu­di­ante pak­istanaise et un jeune Asi­a­tique qu’ils aident à pren­dre leur autonomie face à des références cul­turelles qui freinent leur intégration. ”

L’As­so­ci­a­tion Trem­plin se situe ain­si à l’a­vant-garde d’une trans­for­ma­tion socié­tale vers plus de mix­ité cul­turelle et sociale.” 

Asso­ci­a­tion Tremplin

Prési­dent : Damien Cornu
Déléguée générale : Béné­dicte Mennesson

Adresse : c/o AX 5, rue Descartes, 75005 Paris

Tél. : 01.56 81.16.97
 06.64.51.73.70

Deux niveaux d’organisation
Depuis qua­tre ans, l’or­gan­i­sa­tion de Trem­plin com­porte deux niveaux : les tuteurs et un respon­s­able à l’échelle d’un lycée, ancien tuteur, dont la mis­sion est d’en­cadr­er les tuteurs eux-mêmes. Les tuteurs peu­vent ain­si être suiv­is et les prob­lèmes ren­con­trés mieux anticipés. Une Asso­ci­a­tion sœur, “Trem­plin Bel­gium”, vient de naître à Brux­elles en sep­tem­bre 2010, avec le sou­tien de GDF Suez.

Damien Cor­nu, doc­tor­ant, 25 ans, agrégé de chimie, rejoint Trem­plin en 2005 dans ” un élan de sol­i­dar­ité qui allait de soi “. ” J’ai fait un lien entre mon par­cours sco­laire réus­si et mon milieu famil­ial prop­ice à l’é­tude (père cadre d’en­tre­prise, mère secré­taire, qui ont poussé leurs trois enfants à pour­suiv­re leurs études, grand frère aus­si à l’ENS, petit frère à la fac­ulté de médecine). ” À l’É­cole nor­male supérieure, les étu­di­ants reçoivent un salaire de 1 300 euros par mois et cotisent pour leur retraite. “Je me suis sen­ti redev­able envers la société. J’ai choisi de faire du tutorat en sci­ences car c’est le savoir-clé que je pou­vais transmettre.”

Des comptes qu’il faut équilibrer

L’As­so­ci­a­tion équili­bre ses comptes cette année. Les sub­ven­tions qu’elle obtient arrivent de façon spo­radique, et sont liées à un pro­jet. La crise économique depuis 2008 com­mence à affecter Trem­plin, ce motif est plus sou­vent mis en avant par les organ­ismes démarchés, pour déclin­er une demande de subvention.

Cooptation d’abord

Le renou­velle­ment des cadres de l’As­so­ci­a­tion se fait en pri­or­ité par coop­ta­tion. Les bénév­oles com­men­cent en général par exercer la fonc­tion de tuteur dans un lycée, puis pren­nent d’autres respon­s­abil­ités. “Les pre­mières généra­tions d’élèves ayant reçu une aide de Trem­plin, con­state Damien Cor­nu, sont main­tenant volon­taires pour devenir tuteurs. Leur moti­va­tion est forte pour ren­dre à leur tour l’aide qu’ils ont reçue.

” Les pro­fils recher­chés par Trem­plin sont des étu­di­ants, des doc­tor­ants, de jeunes cadres d’en­tre­pris­es. Les recrute­ments actuels per­me­t­tent de répon­dre aux besoins de l’Association.

Propos recueillis par Régine Lombard

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