ENGIE Energies Services

Secteur de l’énergie et des services : expertises et capital humain

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°763 Mars 2021
Par Wilfrid PETRIE (85)

Wil­frid Petrie (85), Prési­dent Directeur Général d’ENGIE Ener­gies Ser­vices, en charge de la super­vi­sion des 3 BUs d’ENGIE Solu­tions, partage avec nous son retour d’expérience de plus de 30 ans dans le domaine de l’énergie et des services.

Quelles sont les grandes étapes qui ont structuré votre parcours ?

J’ai démar­ré ma car­rière en 1989 en tant qu’ingénieur au sein d’Air Liq­uide. Après dix ans, j’ai inté­gré le groupe GDF SUEZ où a véri­ta­ble­ment démar­ré ma car­rière inter­na­tionale. Au sein de GDF Suez, j’ai eu l’opportunité de par­tir aux États-Unis, au Roy­aume-Uni, en Europe du Nord puis en Asie afin de super­vis­er les dif­férentes activ­ités du groupe. Ces expéri­ences m’ont per­mis deux choses : tout d’abord, d’exercer un rôle opéra­tionnel. C’est essen­tiel dans la car­rière d’un dirigeant d’être for­mé à la réal­ité du terrain.

Ensuite, de pren­dre con­science de la diver­sité des cul­tures du monde. Lorsque l’on veut être un dirigeant inter­na­tion­al il faut être à l’écoute et prêt à s’adapter. Quel que soit le pays ou la cul­ture, la richesse d’une entre­prise réside tou­jours dans ses forces vives, dans les hommes et les femmes qui la con­stituent. 

Un enseigne­ment dont j’ai tiré les leçons tout au long de ma car­rière qui m’a mené en 2008 au poste de Directeur Général Adjoint de la Branche Énergie Ser­vices et en 2015, à celui de Directeur Général de la Busi­ness Unit Roy­aume-Uni & Irlande d’ENGIE avant de pren­dre la tête d’ENGIE Solu­tions et de ren­tr­er au Comité Exé­cu­tif d’ENGIE.

“C’est essentiel dans la carrière d’un dirigeant d’être formé à la réalité du terrain.”

Quels sont les principaux défis et projets qui vous ont le plus marqué ?

En 30 ans de car­rière j’ai eu l’occasion de faire face aux nom­breuses trans­for­ma­tions du secteur et à leurs con­séquences directes sur les entre­pris­es qui le con­stituent. J’ai ain­si par­ticipé à de grandes restruc­tura­tions, épreuves tou­jours sen­si­bles de la vie des entreprises.

Ain­si en 2004, j’ai été en charge d’une opéra­tion d’acquisition d’une entre­prise en dif­fi­culté au Roy­aume-Uni. Il s’agissait d’une sit­u­a­tion par­ti­c­ulière­ment déli­cate puisqu’il a fal­lu repren­dre le Comité de Direc­tion et engager l’ensemble de ses col­lab­o­ra­teurs dans cette trans­for­ma­tion. Toute­fois, cette aven­ture a été une réus­site puisque son activ­ité est passée de £50 mil­lions à £2 mil­liards et son effec­tif de 2 000 à 20 000 collaborateurs.

En 2001, autre con­texte, autre crise, les atten­tats du 11 sep­tem­bre frap­pent New York. Il s’agissait ici de pren­dre soin des hommes et non des chiffres. Nous avons passé près d’une semaine enfer­més dans Man­hat­tan, et un mois à rap­a­tri­er mes col­lab­o­ra­teurs aux qua­tre coins des États-Unis.

En tant que dirigeant, nous sommes au ser­vice des col­lab­o­ra­teurs. C’est avec cette respon­s­abil­ité en tête que je me suis effor­cé de faire de cha­cune de ces épreuves des occa­sions de rebondir, en m’appuyant sur la force et la résilience de mes équipes.

Ces moments tes­tent nos capac­ités et bous­cu­lent nos cer­ti­tudes. Mais il faut surtout retenir qu’ils nous appor­tent les enseigne­ments néces­saires pour pro­gress­er en tant que dirigeant et en tant qu’homme.

Quelles leçons tirez-vous de votre implication au sein d’ENGIE Solutions ?

J’ai été choisi pour diriger et rassem­bler en une seule entité les activ­ités de ser­vices du groupe ENGIE en France. Une entité au périmètre impor­tant, 10 mil­liards d’euros générés par 50 000 salariés, portée par un objec­tif ambitieux : accélér­er la tran­si­tion vers la neu­tral­ité car­bone de nos clients. 

En accom­pa­g­nant les villes, indus­tries et entre­pris­es face à des défis de plus en plus com­plex­es, j’ai observé la très forte accéléra­tion des préoc­cu­pa­tions des décideurs et les évo­lu­tions rapi­des qui étaient néces­saires dans le secteur, à la fois du côté des clients et de leurs partenaires. 

En dévelop­pant les solu­tions pour y répon­dre, à tra­vers l’optimisation des ressources, le recours aux éner­gies vertes et la réin­ven­tion des méth­odes de tra­vail, j’ai pris la mesure de la tâche à accom­plir et des capac­ités d’un groupe comme ENGIE lorsqu’il se met au ser­vice de l’intérêt collectif. 

Enfin, en tra­vail­lant au ser­vice d’un tel nom­bre de col­lab­o­ra­teurs j’ai acquis une vision beau­coup plus appro­fondie des enjeux de gou­ver­nance et réal­isé la force d’un col­lec­tif en mouvement. 

“J’ai été choisi pour diriger et rassembler en une seule entité les activités de services du groupe ENGIE en France. Une entité au périmètre important, 10 milliards d’euros générés par 50 000 salariés, portée par un objectif ambitieux : accélérer la transition vers la neutralité carbone de nos clients.”

Cette expéri­ence m’a révélé l’une des pier­res fon­da­tri­ces du suc­cès d’ENGIE. Il faut bien sûr avoir des savoir-faire et exper­tis­es de plus en plus poussés. Mais il faut de sur­croît savoir les alli­er et mobilis­er ses équipes dans le cadre de pro­jets com­muns et une vision. Nous avons rem­porté ensem­ble des pro­jets majeurs dans des domaines infin­i­ment divers : les réseaux de chaleur et de froid urbains, la smart city, la mobil­ité (élec­tri­fi­ca­tion et sig­nal­i­sa­tion des trans­ports, appro­vi­sion­nement en car­bu­rants alter­nat­ifs), l’éclairage pub­lic, la décar­bon­a­tion de l’industrie, l’efficacité énergé­tique des bâti­ments, le smart building…

Mais il a aus­si fal­lu faire face au boule­verse­ment de la crise san­i­taire. Comme toutes les entre­pris­es, nous étions impactés par le ralen­tisse­ment économique mais nos col­lab­o­ra­teurs ont assuré la con­ti­nu­ité de notre activ­ité ce qui nous a même per­mis d’atteindre une rentabil­ité au 2e semes­tre de 2020 supérieure à celle de 2019 et de rem­porter plus de nou­veaux con­trats en France et à l’étranger sur l’ensemble de l’année que l’année précédente. 

Sur quels acquis de l’École Polytechnique capitalisez-vous encore ?

La for­ma­tion que j’ai suiv­ie a été une vraie source d’ouverture d’esprit. La diver­sité est non seule­ment ancrée dans les pro­grammes d’enseignements, mais elle est aus­si une valeur com­mune qui fédère les anciens autour d’un réseau. 

Si je devais retenir une chose, ce serait la cul­ture de l’engagement qui me guide encore aujourd’hui dans tous les pro­jets aux­quels je participe.


Pour plus d’informations

www.engie-solutions.com 

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