Retour en Indochine du Sud – Artilleurs des rizières – 1946–1951

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°548 Octobre 1999Par : Général (2e Section) Henri De BRANCIONRédacteur : Marcel RAMA (41)

Après Com­man­do Berg­erol Indo­chine 1946–1953, Diên Biên Phu Artilleurs dans la four­naise et La Cam­pagne d’Italie 1943- 1944 – Artilleurs et fan­tassins français, trois ouvrages dont La Jaune et la Rouge a ren­du compte dans ses livraisons de mai 1989, août-sep­tem­bre 1993 et juin-juil­let 1996, le général de Bran­cion, artilleur, his­to­rien des artilleurs, a récem­ment achevé ce qua­trième ouvrage.

Il est dédié “ à la mémoire des artilleurs français, cam­bodgiens, viet­namiens tombés sur la terre indochi­noise (…) ” avec men­tion “ du meilleur d’entre eux, le Général Charles Chan­son ”. “ Artilleurs des riz­ières ” c’est l’affectueux surnom don­né début 1946 par le général Leclerc à “ ses ” artilleurs à qui il fait tenir une région-clé, le secteur des Vaï­cos, qui s’étend au nord de Mytho et du Mékong et à l’ouest de Saï­gon. On se sou­vient du télé­gramme du 8 juin 1946 du général Leclerc : “ Bra­vo pour l’opération du 7 ! Je vais rem­plac­er mes fan­tassins par des artilleurs.”

Comme les trois ouvrages précé­dents, il s’agit d’un doc­u­ment nour­ri, cir­con­stan­cié, d’une chronique pré­cise et détail­lée. 300 pages, plus 50 pages d’annexes dont un cadre chronologique qui, du 26 jan­vi­er 1946 (démis­sion du général de Gaulle) au 31 juil­let 1951 (atten­tat à Sadec con­tre le gou­verneur du Sud-Viêt­nam et le général Chan­son, tués tous les deux), rap­pelle sur trois colonnes les événe­ments mar­quants : France et monde – Ensem­ble de l’Indochine – Artilleurs de Cochin­chine et Sud-Annam. Ce cadre chronologique de sept pages est à lui seul un manuel d’histoire et nom­bre d’événements cités dans la pre­mière colonne débor­dent le cadre de l’Indochine. Par exem­ple, le blo­cus de Berlin qui, à la fin de l’été 1948, donne le sig­nal de la guerre froide.

Mais revenons au vif du sujet. Un tel ouvrage ne se résume pas. Il faut le lire – et il se laisse lire avec un très grand intérêt, chapitre par chapitre et sans oubli­er le dernier : les par­ents pau­vres du Sud-Annam où, notam­ment dans le secteur de Nha Trang à 300 km au nord-est de Saï­gon, d’autres artilleurs menèrent sur les pentes abruptes de la cordil­lère anna­mite un com­bat comparable.

Le 5 octo­bre 1945, sous un orage trop­i­cal, l’arrivée du général Leclerc à Saï­gon intro­duit l’ouvrage. En épi­logue, le 29 sep­tem­bre 1951, deux mois après la mort du général Chan­son, des chas­seurs cam­bodgiens en embus­cade sur leur ter­ri­toire nation­al inter­ceptent un groupe d’hommes, en tuent plusieurs.

De lui-même, un pris­on­nier désigne l’un des morts : Nguyen Binh, le chef du Q. G. de l’armée viet­nami­enne du Sud, “ l’ennemi intime ” du général Chan­son auquel il avait tenu tête plus de cinq ans.

Et je cit­erai les dernières lignes du livre du général de Bran­cion : “ (les artilleurs) eurent la chance d’être, pour la plu­part, guidés par un chef issu de leurs rangs par la voie royale de l’École poly­tech­nique (…) le général Charles Chan­son (dont la) per­son­nal­ité attachante domine large­ment le présent ouvrage (…) ”.

Le général Chan­son, MpF, était de la pro­mo­tion 1922. Comme dans les ouvrages précé­dents du général de Bran­cion, nom­breux sont nos cama­rades qui inter­vi­en­nent comme acteurs dans cet ouvrage. Je n’en ai pas sys­té­ma­tique­ment relevé tous les noms. Le chef d’escadron P. Trocmé (31) inter­vient dès le pre­mier alinéa du chapitre pre­mier et dans les pages suiv­antes. En me lim­i­tant aux seules soix­ante pre­mières pages j’ai retrou­vé de très nom­breuses fois le cap­i­taine P. Guil­let (34) et le lieu­tenant P. Berg­erol (41, MpF). Mais aus­si, un peu plus épisodique­ment, le colonel Crépin (28), le chef d’escadron R. Bous­sard (33), les lieu­tenants J. Conil-Lacoste (39, MpF) et I. Nomu­ra (40, MpF).

Que les nom­breux cama­rades que je ne men­tionne pas veuil­lent bien, ain­si que leurs familles, ne pas m’en tenir rigueur. Leur courage, leur dévoue­ment ont été au même niveau que ceux des cama­rades dont j’ai relevé les noms. Les poly­tech­ni­ciens étaient présents chez les artilleurs des rizières.

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