Relations économiques France-Brésil : une dynamique globale forte, malgré quelques sujets sensibles

Dossier : Le BrésilMagazine N°626 Juin/Juillet 2007
Par Frédéric DONIER

Une croissance régulière des échanges commerciaux bilatéraux depuis 2003, mais qui restent néanmoins à un niveau assez modeste

Le Bré­sil est le 30e client et le 31e four­nis­seur de la France au pre­mier semestre 2006. Cette posi­tion n’est pas cohé­rente avec le fait que le Bré­sil ait été choi­si par­mi les 25 pays prio­ri­taires pour la France en termes de com­merce extérieur.

Après la reprise sou­te­nue des expor­ta­tions fran­çaises en 2004 et 2005, il est vrai pour une bonne part due à des com­mandes d’Air­bus par la TAM, nous assis­tons depuis 2006 à un léger tas­se­ment de la part de mar­ché fran­çaise au Bré­sil : les achats en pro­ve­nance de France se sont éle­vés pour le Bré­sil à 3,3 % au pre­mier semestre 2006 contre 3,7 % en 2005. La Chine a quant à elle gagné des parts de mar­ché en pas­sant de 4e à 2e place en tant que four­nis­seur du Bré­sil entre 2005 et 2006.

Une remarquable densité de la présence des entreprises françaises au Brésil

Trente-sept repré­sen­tants du CAC40 sont pré­sents de façon durable au Bré­sil, cer­tains depuis plus d’un siècle. Tous les grands sec­teurs sont repré­sen­tés, excep­té le BTP. La France est remon­tée en 2006 à la place de 4e inves­tis­seur au Bré­sil, ce qui lui confère une place de choix. Les inves­tis­se­ments pro­duc­tifs fran­çais au Bré­sil sont robustes et se dis­tri­buent dans de nom­breux sec­teurs d’ac­ti­vi­té. Pour un aper­çu plus pré­cis, voir l’en­ca­dré numé­ro 1 sur les inves­tis­se­ments pro­duc­tifs français.

Nous assis­tons par ailleurs à une reprise très inté­res­sante de mou­ve­ments de fusions-acqui­si­tions entre la France et le Bré­sil en 2006 et 2007. Par­mi les opé­ra­tions les plus remar­quées nous avons relevé :
en 2006
Tha­lès : la prise de prise de contrôle d’Om­ni­sys Engen­ha­ria accom­pa­gnée simul­ta­né­ment de la sor­tie du capi­tal de l’a­vion­neur Embraer (2,2 %) ;
 EADS Astrium : l’a­chat de 42 % de la socié­té Equa­to­rial Sis­te­mas, accom­pa­gné d’un inves­tis­se­ment de 5 MUS$ des­ti­né à lan­cer de nou­veaux produits ;
 Lafarge : le rachat pour 100 MR$ de la socié­té bré­si­lienne Cimen­to Davi SA, déten­trice d’une capa­ci­té de pro­duc­tion de 500 000 tonnes de ciment ;
• Labo­ra­toires Pierre Fabre : le rachat de 70 % du Bré­si­lien Dar­row Labo­ra­to­rios spé­cia­li­sés dans les pro­duits d’on­co­lo­gie et dermo-cosmétique ;
 Accor : prise de contrôle inté­gral de l’ac­ti­vi­té de titres de ser­vices Ticket Ser­vi­ços pour 200 mil­lions d’eu­ros rache­tés aux groupes Espi­ri­to San­to et Brook­field (ancien­ne­ment Bras­can). Ceux-ci pos­sé­daient res­pec­ti­ve­ment 10 % et 40 % de cette société.
en 2007
 le Groupe Louis Drey­fus a pris le contrôle de quatre uni­tés indus­trielles du groupe sucro-alcoo­lier GTM Gru­po Tavares de Melo pour 800 MR$ ;
 la Socié­té Géné­rale, après avoir acquis la Ban­co Pecu­nia en 2006, rachète le Ban­co Cacique pour 850 MR$, l’un des acteurs de pre­mier plan sur le mar­ché bré­si­lien du cré­dit à la consommation.

Des perspectives qui continuent d’être globalement attractives pour les entreprises françaises…

Liste non exhaus­tive d’investissements pro­duc­tifs fran­çais annon­cés au Bré­sil en 2006 et 2007
Auto­mo­bile
• Renault annonce un pro­gramme d’investissements de 60 MUS$ pour lan­cer de nou­veaux modèles en 2006 (Mégane Sedan et Mégane Grand Tour) et en outre 240 MUS$ pour lan­cer cinq nou­veaux modèles entre 2007 et 2009. L’objectif est d’augmenter l’utilisation des capa­ci­tés ins­tal­lées de 30 à 90 % et d’atteindre une part de mar­ché de 5,7 %, contre 2,9 % en 2006.
• Citroën annonce un pro­gramme d’investissement de 100 MUS$ d’ici à 2010 pour lan­cer quatre nou­veaux modèles et atteindre 4,8 % de part de marché.
• Miche­lin annonce en août 2006 un inves­tis­se­ment de 50 MUS$ pour accroître les capa­ci­tés de pro­duc­tion en pneus à haute per­for­mance et en câbles métal­liques dans ses usines d’Itatiaia.
Éner­gie
• Trac­te­bel (Groupe Suez) annonce 230 MR$ d’investissements en 2006 des­ti­nés aux usines d’Estreito et de São Salvador.
• Alstom inves­tit pour construire une usine de com­po­sants pour géné­ra­teurs hydrau­liques dans la région de Por­to Vel­ho, stra­té­gi­que­ment située à proxi­mi­té des futures usines hydro­élec­triques de Belo Monte et du Rio Madeira.
Autres sec­teurs industriels
• Air Liquide annonce un inves­tis­se­ment de R$ 320 mil­lions sur trois ans, dont 100 MR$ en 2007, pour créer deux nou­velles usines et pour moder­ni­ser l’usine de São Paulo.
• Essi­lor annonce 15 MUS$ pour ampli­fier la fabri­ca­tion de verres anti­re­flets à Manaus et ins­tal­ler un centre de fini­tion à Belo Horizonte.
• Rho­dia inves­tit 6 MUS$ pour accroître sa pro­duc­tion de fils tex­tiles des­ti­nés à l’industrie pneu­ma­tique à San­to André, ain­si que 3 MUS$ dans les silices pour l’unité de Paulinia.
• Ondu­line, une PME fran­çaise, inves­tit 42 MR$ pour construire une usine de fabri­ca­tion de tuiles ondu­lées à base de cel­lu­lose-bitume à Juiz de Fora dans le Minas Gerais.
Distribution
• Car­re­four annonce un inves­tis­se­ment annuel de 200 mil­lions d’euros pour réa­li­ser l’expansion de son réseau – soit treize nou­veaux hyper­mar­chés dès 2006.
• Le Groupe CBD lea­der de la grande dis­tri­bu­tion au Bré­sil, déte­nu à 50 % par Casi­no, annonce un inves­tis­se­ment de 1,5 mil­liard de R$ en jan­vier 2006 visant sur deux ans l’ouverture de jusqu’à 80 nou­veaux points de vente, dont 16 à 20 hypermarchés.
• La Fnac, ouvre en 2006 son sep­tième maga­sin bré­si­lien à São Pau­lo (Shop­ping Morumbi).
• Leroy Mer­lin ouvre son trei­zième maga­sin bré­si­lien à São José dos Cam­pos en décembre 2006.
Services
• Arval, filiale de loca­tion auto­mo­bile du Groupe BNP Pari­bas, annonce un inves­tis­se­ment de 360 MR$ pour l’acquisition de 5000 véhi­cules des­ti­nés à la location.
• Accor Hotels – 50 MR$ des­ti­nés à réno­ver les uni­tés Ibis entre 2007 et 2010.
 
Source : Bra­des­co – Dépar­te­ment de recherche et études économiques/Veille Crescendo.

La macroé­co­no­mie du Bré­sil est désor­mais plus stable avec une infla­tion maî­tri­sée à envi­ron 3 % l’an et une dette externe en forte baisse.

L’é­co­no­mie bré­si­lienne est de plus en plus insé­rée dans la mon­dia­li­sa­tion avec des entre­prises for­te­ment tour­nées vers l’ex­por­ta­tion. Une rup­ture cultu­relle s’est opé­rée au virage du xxie siècle, les entre­pre­neurs bré­si­liens ont décou­vert que le mar­ché bré­si­lien ne se suf­fi­sait plus à lui-même, contrai­re­ment à ce qu’ils avaient long­temps pensé.
Le Bré­sil est consi­dé­ré comme une « nou­velle fron­tière éner­gé­tique » grâce aux déve­lop­pe­ments extra­or­di­naires sur les bio­car­bu­rants : une nou­velle usine de canne à sucre sera inau­gu­rée men­suel­le­ment d’i­ci à 2011.

Une néces­si­té de relance urgente des inves­tis­se­ments dans les domaines de l’in­fra­struc­ture, éner­gie, trans­ports, assai­nis­se­ment notam­ment, va ouvrir des oppor­tu­ni­tés de pre­mier plan.

« L’in­vest­ment grade », en vue à l’ho­ri­zon 2008–2009, va abais­ser de façon consé­quente le coût de l’argent au Bré­sil, encore très éle­vé : le taux de base ban­caire est actuel­le­ment de 12,75 %.
La base indus­trielle du Bré­sil, la plus dense d’A­mé­rique latine, offre des pos­si­bi­li­tés dif­fé­ren­ciées d’ac­qui­si­tion et de par­te­na­riat dans de nom­breux secteurs.

La remar­quable et très pro­met­teuse coopé­ra­tion entre les éta­blis­se­ments d’en­sei­gne­ment supé­rieurs fran­çais et bré­si­liens, notam­ment à tra­vers les doubles diplômes, va per­mettre à terme de créer un flux conti­nu de cadres bicul­tu­rels de très haut niveau au ser­vice de la com­mu­nau­té d’af­faires franco-brésilienne.

Double diplôme fran­co-bré­si­lien : une solu­tion gagnante au ser­vice d’une exi­gence mul­ti­cul­tu­relle croissante
Nés en l’an 2000, les pro­grammes de double diplôme ont été mis en place entre les grandes écoles fran­çaises et les uni­ver­si­tés bré­si­liennes pour per­mettre aux meilleurs étu­diants d’intégrer un éta­blis­se­ment étran­ger par­te­naire pour une durée déter­mi­née et d’y effec­tuer une par­tie de leurs études. À l’issue de ce cur­sus, l’étudiant est diplô­mé des deux institutions.
Aujourd’­hui 70 doubles diplômes ont été mis en place concer­nant d’une part 13 ins­ti­tu­tions bré­si­liennes et 38 fran­çaises. On y retrouve les éta­blis­se­ments d’excellence des deux pays avec une concen­tra­tion forte d’école d’ingénieurs et quelques écoles de mana­ge­ment. Pour plus de détails consul­tez le rap­port éla­bo­ré par le Cen­do­tec dis­po­nible sur : http://www.cendotec.org.br/pdf/doublediplome.pdf
 
Les avan­tages de la for­mule sont impor­tants pour les employeurs, entre­prises fran­çaises pré­sentes au Bré­sil ou entre­prises bré­si­liennes ou étran­gères ayant des inté­rêts éco­no­miques en France :
• il s’agit d’une for­ma­tion d’excellence, puisqu’il y a une forte sélec­tion en amont,
• elle forme des étu­diants ayant démon­tré un effort impor­tant d’adaptation à une biculture,
• des stages pra­tiques dans les deux pays contri­buent à com­plé­ter la for­ma­tion par une connais­sance du monde de l’entreprise dans dif­fé­rents contextes culturels,
• elle per­met de tirer le meilleur des spé­ci­fi­ci­tés de la for­ma­tion des deux pays,
• elle consti­tue une solu­tion alter­na­tive à bon rap­port qua­li­té-coût par rap­port par exemple à des solu­tions tra­di­tion­nelles d’expatriation de jeunes cadres,
• elle peut com­plé­ter uti­le­ment d’autres dis­po­si­tifs exis­tants : stage à l’étranger, VIE, etc. Il s’agit d’un pro­duit encore très jeune puisque les pre­miers doubles diplômes ont été déli­vrés en 2004, mais qui pos­sède un énorme champ d’expansion.
Nous avons inter­viewé de façon ano­nyme quelques étu­diants ingé­nieurs bré­si­liens double diplô­més récem­ment ren­trés afin de recueillir leurs impres­sions sur leur expérience :
« Je suis reve­nu au Bré­sil avec une meilleure connais­sance de moi-même. J’ai dû apprendre à vivre en France avec des per­sonnes très dif­fé­rentes, ce qui enseigne la modes­tie. Cela m’a ouvert l’esprit et je sens aujourd’­hui que je suis deve­nu plus exi­geant mais aus­si j’ai appris à valo­ri­ser les bonnes choses dans mon pays. »
« L’enseignement géné­ra­liste dans les grandes écoles fran­çaises est une for­ma­tion très com­plé­men­taire à celle dis­pen­sée au Bré­sil qui est plus tech­nique et spé­cia­li­sée. J’ai trou­vé très posi­tif l’apprentissage en France des langues, des sciences humaines et du sport. »
« Les écoles d’ingénieur fran­çaises sont proches des entre­prises et c’est très impor­tant pour le cur­sus de l’élève ingé­nieur. J’ai pu faire mon stage en Ita­lie. Par ailleurs j’ai pro­fi­té de mon séjour en France pour connaître 17 pays euro­péens, une oppor­tu­ni­té que je n’aurais jamais eu autrement. »
« Le double diplôme m’a ouvert la voie de l’entreprenariat. Aujourd’­hui je suis deve­nu le repré­sen­tant au Bré­sil d’une entre­prise fran­çaise de technologie. »
« Les entre­prises fran­çaises se déve­loppent for­te­ment au Bré­sil et c’est un réel dif­fé­ren­tiel d’obtenir le double diplôme franco-brésilien. »
 
Source : chiffres : Cendotec/Entretiens – Crescendo.

Même si le revers de la médaille ne doit pas être négligé

La crois­sance éco­no­mique est jugée comme timide, voire asth­ma­tique par cer­tains, – 2,9 % en 2006, si on la com­pare aux autres grands pays émer­gents. Cer­tains oublient par­fois que le Bré­sil a déjà connu une excep­tion­nelle phase de crois­sance accé­lé­rée entre 1900 et 1975, contrai­re­ment à l’Inde et la Chine et que son pro­fil est plus proche de celui d’un « brown field » que d’un « green field ».

Des infra­struc­tures vieillis­santes, sou­vent insuf­fi­santes et géné­ra­le­ment mal entre­te­nues, péna­lisent l’ef­fi­cience des pro­ces­sus logis­tiques des entreprises.
Des carences impor­tantes au niveau de la qua­li­té de l’é­du­ca­tion de base entraînent bien sou­vent des besoins de for­ma­tion com­plé­men­taire des équipes opérationnelles.

Un nou­veau plan de déve­lop­pe­ment de l’é­du­ca­tion, dit PDE, vient d’être lan­cé en février 2007, affi­chant une volon­té nou­velle du gou­ver­ne­ment Lula de s’at­ta­quer de front à ce pro­blème historique.
Une bureau­cra­tie et des règle­ments admi­nis­tra­tifs sou­vent pesants ralen­tissent la vitesse d’exécution.

Une fis­ca­li­té crois­sante comme consé­quence d’un État qui croît depuis vingt ans de façon conti­nue en termes de dépenses : à terme, des réformes plus dou­lou­reuses semblent incon­tour­nables. Néan­moins aucune ini­tia­tive pré­cise n’a été annon­cée au niveau législatif.

Le réal est entré dans une phase d’ap­pré­cia­tion durable face au dol­lar amé­ri­cain, créant quelques défis sup­plé­men­taires aux expor­ta­teurs les moins compétitifs.

Une infor­ma­li­té impor­tante de l’é­co­no­mie (esti­mée à 40 % du PIB) et des pra­tiques par­fois déloyales en termes de concur­rence et de fraude ou copie illé­gale de produits.

La visite de Madame Lagarde du 1er au 6 février 2007 au Brésil a permis de réaffirmer l’intérêt la France envers l’économie brésilienne et d’ouvrir certaines perspectives d’avenir

La pro­mo­tion des inté­rêts des entre­prises fran­çaises était à l’ordre du jour de ce dépla­ce­ment du ministre fran­çais du Com­merce exté­rieur en par­ti­cu­lier pour les sec­teurs de l’éner­gie, du fer­ro­viaire et de l’aé­ro­nau­tique. L’un des thèmes de choix était de voir com­ment les entre­prises fran­çaises pour­raient contri­buer au PAC, Plan d’ac­cé­lé­ra­tion de la crois­sance tout juste sor­ti du four par le gou­ver­ne­ment Lula II. Madame Lagarde était accom­pa­gnée d’une délé­ga­tion d’une ving­taine de chefs d’en­tre­prise, dont Anne Lau­ver­geon, d’A­re­va, avec laquelle elle a visi­té les ins­tal­la­tions nucléaires d’An­gra. Alstom a éga­le­ment été à l’hon­neur à l’oc­ca­sion d’une visite de son uni­té de pro­duc­tion fer­ro­viaire à São Paulo.

Les sujets source de diver­gence bila­té­rale ont été éga­le­ment abor­dés, et en pre­mier lieu celui qui obnu­bile véri­ta­ble­ment la presse bré­si­lienne et qui conti­nue d’empoisonner les rela­tions bila­té­rales fran­co-bré­si­liennes : le dos­sier agri­cole de Doha. Madame Lagarde a eu l’oc­ca­sion de cla­ri­fier que la posi­tion de la France est sous-ten­due par la vision d’une pro­bable pénu­rie ali­men­taire à l’ho­ri­zon 2030 dans le monde et en consé­quence par la déci­sion stra­té­gique de pré­ser­va­tion des posi­tions fran­çaises agricoles.

De concret, nous retien­drons du séjour de Madame Lagarde :
. l’an­nonce du lan­ce­ment au Bré­sil des acti­vi­tés de l’AFD – Agence fran­çaise de déve­lop­pe­ment, à par­tir du pre­mier semestre 2007. Cet ins­tru­ment aura l’a­van­tage de pro­po­ser des prêts à long terme (15−20 ans) sur des pro­blé­ma­tiques de type déve­lop­pe­ment durable, pré­ser­va­tion de la bio­di­ver­si­té, san­té, etc. ;
. la volon­té de pro­mou­voir le ter­ri­toire fran­çais auprès des inves­tis­seurs bré­si­liens. Madame Lagarde a ren­du visite à la banque BNDES et aux entre­prises bré­si­liennes Petro­brás, CVRD et Embraer ;
. la signa­ture de trois accords de coopé­ra­tion dans les domaines suivants :
– pro­tec­tion réci­proque de la pro­prié­té intel­lec­tuelle entre les deux INPI,
– nano­tech­no­lo­gies et recherche entre Sufra­ma et Minatec,
– pro­mo­tion croi­sée des par­te­na­riats tech­no­lo­giques entre Apex et Ubi France ;
. l’ob­ten­tion d’un contrat signi­fi­ca­tif par Are­va au Brésil :
– Are­va a décro­ché, à tra­vers Are­va Rene­wable Ener­gy, le plus gros contrat turn-key de cette nou­velle divi­sion, orien­té vers la construc­tion de quatre usines élec­triques ali­men­tée par de la biomasse ;
– par ailleurs, les pos­si­bi­li­tés de relance du pro­gramme nucléaire civil bré­si­lien inter­rom­pu depuis 1986 ont été évo­quées avec les auto­ri­tés brésiliennes.

Conclusions

Le Bré­sil est un pays qui a assu­mé les ver­tus de la sagesse en termes de ges­tion de son éco­no­mie et a déci­dé de tour­ner le dos aux expé­riences hété­ro­doxes du pas­sé. Le secret du suc­cès des entre­prises fran­çaises se trouve donc de plus en plus dans la bonne appré­hen­sion des don­nées microé­co­no­miques et non plus seule­ment des variables macros.

Les his­toires de suc­cès enviables des groupes fran­çais pré­sents au Bré­sil depuis plu­sieurs décen­nies nous rap­pellent que le Bré­sil est un pays où les stra­té­gies gagnantes sont celles construites sur le long terme, voire le très long terme.

Par ailleurs, le Bré­sil n’est pas la Chine : c’est un pays qui pos­sède une pro­fonde culture des affaires et de l’in­dus­trie, et qui par­tage avec nous la culture latine. Le droit d’ins­pi­ra­tion napo­léo­nienne fonc­tionne depuis long­temps au Bré­sil, mal­gré des imper­fec­tions et des lour­deurs sur le plan pra­tique. Les retours sur inves­tis­se­ment font bien sou­vent la dif­fé­rence comme aime à le mon­trer l’A­pex, Agence bré­si­lienne de pro­mo­tion des exportations.

Le « jeu de cein­ture », à savoir la flexi­bi­li­té et la cor­dia­li­té locale feront que, mal­gré les tra­cas­se­ries admi­nis­tra­tives qui pour­ront se pré­sen­ter, les par­te­naires bré­si­liens auront tou­jours le sou­ci de trou­ver une façon ingé­nieuse et sym­pa­thique pour sim­pli­fier la vie de leurs inter­lo­cu­teurs. « À la fin tout se ter­mine bien » et « Dieu est bré­si­lien » sont des dic­tons bré­si­liens, qui illus­trent l’op­ti­misme réso­lu de ce peuple.

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