Échanges d’énergie en zone tropicale

Dossier : ExpressionsMagazine N°645 Mai 2009

En action conjointe avec le CNES (Centre natio­nal d’é­tudes spa­tiales), le déve­lop­pe­ment de ScaRaB‑3 a pour objec­tif de répondre à des ques­tions essen­tielles posées par la recherche sur la météo­ro­lo­gie et le cli­mat. Cet ins­tru­ment mesu­re­ra la réflexion du rayon­ne­ment solaire sur la Terre, sur les nuages et les émis­sions infra­rouges de la Terre. Le satel­lite Megha-Tro­piques (megha signi­fie nuage, en hin­di) intègre deux autres ins­tru­ments de mesure (pré­ci­pi­ta­tions, vapeur d’eau), le tout ayant pour but d’é­tu­dier les échanges d’éner­gie et d’eau en zone tropicale.

Le plus ardu pour l’é­quipe du LMD fut de res­pec­ter les contraintes du spa­tial : légè­re­té, résis­tance, per­for­mance… L’a­bou­tis­se­ment de longues années d’in­ves­tis­se­ment de la part des ingé­nieurs et tech­ni­ciens instrumentalistes.

» Le cli­mat glo­bal de la pla­nète dépend des tro­piques. C’est en effet à cet endroit de la Terre que s’ac­cu­mulent la cha­leur reçue du Soleil, les deux tiers des pré­ci­pi­ta­tions, et que naissent les cyclones. Les tro­piques sont donc bien au coeur de l’é­norme machine ther­mo­dy­na­mique qui déter­mine le cli­mat « , explique Michel Viol­lier, res­pon­sable scien­ti­fique de ScaRaB.

Lancement en 2010


ScaRaB‑3

ScaRaB‑3 est l’a­bou­tis­se­ment d’un long pro­ces­sus de matu­ra­tion. » Bien enten­du, sa concep­tion et sa réa­li­sa­tion ont été effec­tuées ces cinq ou six der­nières années. Mais il porte l’hé­ri­tage d’an­ciens pro­jets datant des années 80 » sou­ligne Daniel Sour­gen, res­pon­sable élec­tro­nique du pro­jet. Le pro­jet d’une mis­sion Tro­piques est ensuite recom­man­dé par le CNES en 1993, mais il fau­dra attendre 1998 pour voir la mis­sion prendre forme en une col­la­bo­ra­tion avec les Indiens. Les longues études sur le papier ont désor­mais fait place à la réa­li­sa­tion. Une nou­velle étape a été fran­chie fin 2008 grâce à l’a­chè­ve­ment de ScaRaB‑3 par le LMD et sa trans­mis­sion au CNES, où se pour­sui­vront les tests et le plan d’in­té­gra­tion sur le satellite.

ScaRaB‑3 doit son chiffre 3 à son numé­ro de série : deux autres modèles de cet ins­tru­ment ont été lan­cés en 1994 et 1998 dans le cadre d’une coopé­ra­tion entre la France, la Rus­sie et l’Al­le­magne. Ce troi­sième ins­tru­ment a donc béné­fi­cié du retour d’ex­pé­rience de ses deux prédécesseurs.

» Ce pro­jet ambi­tieux a deman­dé beau­coup de com­pé­tences « , rap­pelle Chris­tine Gasq, chef du pro­jet au LMD, » que ce soit en méca­nique, élec­tro­nique, archi­tec­ture élec­trique, optique ou ther­mique. L’ins­tru­ment est très com­pact et les condi­tions spa­tiales sont par­ti­cu­liè­re­ment exi­geantes. Nous avons donc effec­tué un gros tra­vail dans notre démarche qua­li­té « .

Lan­ce­ment pré­vu en 2010.

ScaRaB‑3 en quelques chiffres 
Plus de cinq années de tra­vail, 800 km d’al­ti­tude dans l’es­pace, 843 pièces méca­niques, 13 kilos… et beau­coup de documentation !

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