La mer et ses métiers

Dossier : Les métiers de la merMagazine N°644 Avril 2009
Par Patrice URVOY (65)

Patrice URVOY (65), prési­dent du groupe X‑Mer
http://x‑mer.polytechnique.org

Pour beau­coup d’en­tre nous la mer est une pas­sion ! Cette pas­sion, ces pas­sions sont très divers­es, elles vont du touriste qui aime la plage au curieux d’his­toire mar­itime, du plai­sanci­er du dimanche à l’of­fici­er de marine embar­qué, du ges­tion­naire de trans­port pub­lic mar­itime à l’ar­ma­teur au long cours, du maque­t­tiste ama­teur au respon­s­able de chantier naval.

Notre pays est une puis­sance mar­itime de pre­mier plan qui s’ignore !

Il est vrai que l’his­toire a comp­té dans cet état de fait : nos ” grands dirigeants ” ont sou­vent con­cen­tré leurs actions vers le con­ti­nent et nos voisins bri­tan­niques nous ont aidés dans nos con­vic­tions ” ter­ri­ennes ” (Bri­tan­nia rules the waves).

Don­ner la parole aux acteurs des métiers de la mer, c’est peut-être, et mod­este­ment, con­tribuer à invers­er la tendance.

Cap­i­taine au long cours, patron pêcheur, gar­di­en de phare, telles sont prob­a­ble­ment les trois répons­es spon­tanées des ” ter­riens “. On ne dit plus cap­i­taine au long cours mais cap­i­taine de pre­mière classe de la nav­i­ga­tion mar­itime, on ne dit plus vrai­ment patron pêcheur mais plutôt cap­i­taine de pêche. Quant aux gar­di­ens de phare ils sont en voie de dis­pari­tion. En fait, le spec­tre des métiers de la mer est beau­coup plus large.

Quelles problématiques ?

Pour nav­iguer sur la mer, il faut con­stru­ire des navires, les armer en appa­raux divers, en hommes et femmes com­pé­tents, en cartes et doc­u­ments nau­tiques ; il faut aus­si dis­pos­er de rades et de ports ; enfin, comme, vite dit, la ” mer est à tout le monde “, il faut un droit mar­itime inter­na­tion­al. Nous met­tons en avant l’é­conomie, dans le dossier Grand angle du présent numéro, et nous don­nons la plume à des con­struc­teurs de navires, à des arma­teurs, à un offici­er de la marine marchande. Mais, en rester là serait réduc­teur. La sécu­rité de nos appro­vi­sion­nements mar­itimes, la lutte con­tre le ter­ror­isme ou la pira­terie, le nar­co­traf­ic, tout cela requiert l’ac­tion de l’É­tat en mer et le témoignage d’of­ficiers de marine, ils sont polytechniciens.

Il faudrait, bien sûr, et nous le fer­ons sans doute dans les prochains mois, évo­quer d’autres métiers liés à la mer : directeurs de grand port mar­itime (anci­en­nement port autonome), his­to­riens de marine, coureurs pro­fes­sion­nels, assureurs mar­itimes, pein­tres de la Marine, médecins embar­qués, com­mis­saires de bord, etc.

Les ques­tions envi­ron­nemen­tales et la préser­va­tion de la ressource halieu­tique, enfin, sont pri­mor­diales alors que vient d’être lancé il y a quelques semaines un ” Grenelle de la mer “. Con­duira-t-il à une révi­sion sig­ni­fica­tive des poli­tiques publiques con­cer­nant la mer ?

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