Pourquoi s’intéresser à l’Ukraine ?

Dossier : UkraineMagazine N°547 Septembre 1999
Par Michel MALHERBE (50)

Cette sit­u­a­tion est celle de tous les États de la CEI, à des degrés divers. Mais pourquoi choisir l’Ukraine pour un numéro spé­cial de La Jaune et la Rouge ? Après tout, peu de pays ont encore eu ce priv­ilège. C’est, je pense, notre excès d’ig­no­rance à l’é­gard de l’Ukraine qui jus­ti­fie d’at­tir­er ain­si l’at­ten­tion de nos cama­rades. Que de clichés et d’idées fauss­es acca­blent ce pays dans notre incon­scient col­lec­tif ! Efforçons-nous de rap­pel­er quelques don­nées his­toriques et géo­graphiques fon­da­men­tales qui per­me­t­tront de voir l’Ukraine d’un œil plus bienveillant.

Si l’on con­sid­ère que l’Eu­rope s’é­tend jusqu’à l’Our­al, cer­tains cal­culs en situent le cen­tre en Ukraine, évidem­ment dans sa par­tie occi­den­tale. Ce genre de con­sid­éra­tion ne me pro­cure aucune exal­ta­tion par­ti­c­ulière, mais cela per­met de “recen­tr­er ” quelque peu l’idée que nous nous faisons de la géographie.

Avec l’en­trée prochaine de la Pologne dans l’U­nion européenne, l’Ukraine aura désor­mais une fron­tière com­mune avec cette Union. Il suf­fit de tra­vers­er deux pays, l’Alle­magne et la Pologne, pour accéder à l’Ukraine.

His­torique­ment, les liens de la France avec l’Ukraine sont fort anciens et l’on ne peut man­quer de citer la princesse Anne de Kiev qui épouse au xie siè­cle le capé­tien Hen­ri Ier. On dit que cette reine avait l’a­van­tage sur son roy­al époux de savoir lire et écrire couram­ment. À cette époque, la Russie n’ex­is­tait pas, pas plus que le Grand Duché de Moscovie, Moscou n’ayant été fondé qu’en 1147 alors que Kiev avait déjà deux siè­cles d’existence.

Chronolo­gie som­maire de l’Ukraine​
Les quelques dates ci-dessous com­plè­tent les élé­ments de l’article.
Les orig­ines
VIIe – IIIe siè­cle avant J.-C. Civil­i­sa­tion scythe sur le ter­ri­toire de l’Ukraine.
IVe siè­cle après J.C. Inva­sion des Huns.
vers 482 Fon­da­tion de Kiev.
988 Con­ver­sion de l’État kievien au christianisme.
1051 Mariage d’Anne de Kiev avec le roi de France Hen­ri Ier dans la cathé­drale de Reims.
1187 L’appellation d’Ukraine appa­raît pour la pre­mière fois.
1240 Les Tatars dévas­tent Kiev.
Péri­ode lituano-ruthène
1349 Le roi de Pologne, Casimir III, s’empare de Lvov.
1372 — 1387 La Gali­cie est sous dom­i­na­tion hongroise.
1415 La hiérar­chie religieuse ukraini­enne se sépare de Moscou.
1443 La for­ma­tion du Khanat de Crimée.
1492 Pre­mière men­tion des cosaques ukrainiens.
Péri­ode cosaque
1569 L’Union de Lublin crée l’État polono-ukrainien.
1573 Pre­mière imprimerie ukraini­enne à Lvov.
1595 Rebel­lion des Cosaques con­tre le pou­voir polonais.
1596 Con­cile de Brest qui con­somme le schisme entre ortho­dox­es et gré­co-catholiques (uni­ates).
1630 Révolte cosaque con­tre les Polonais.
L’État cosaque
1648 Khmel­nit­s­ki, het­man des Cosaques zaporogues, ren­tre à Kiev.
1654 Traité d’alliance ukraino-moscovite à Perejaslave.
1663 Divi­sion entre l’Ukraine de la rive droite du Dniepr sous influ­ence polon­aise, et de la rive gauche sous
influ­ence russe.
1685 L’Église ortho­doxe d’Ukraine est rat­tachée au patri­ar­cat de Moscou.
1687 — 1709 Yvan Mazep­pa, het­man de l’Ukraine ; en 1708, il se ral­lie aux Sué­dois ; défaite devant les Russ­es en 1709 à Poltava.
1714 La Pologne rétablit sa sou­veraineté sur la rive droite.
1720 Oukaze du Tsar Pierre Ier de Russie con­tre la langue ukrainienne.
1795 Partage de la Pologne : toute l’Ukraine passe sous dom­i­na­tion russe.
L’Ukraine dans l’empire russe
1840 Paru­tion du Kobzar du poète ukrainien Tarass Chevtchenko (1814 — 1861).
1853 — 1856 Guerre de Crimée.
1861 Abo­li­tion du ser­vage dans l’empire russe.
1907 47 députés ukrainiens revendiquent l’autonomie nationale.
La renais­sance de l’État ukrainien
1917 La Rada cen­trale proclame la République nationale ukraini­enne (UNR).
1918 La France et l’Angleterre recon­nais­sent le gou­verne­ment de l’UNR ; par le traité de Brest-Litovsk,
la Russie sovié­tique recon­naît la sépa­ra­tion de l’Ukraine de la Russie.
1919 Sit­u­a­tion de guerre général­isée ; en 1920, les bolcheviks s’emparent de Kiev.
L’Ukraine sovié­tique
1921 — 1923 Pre­mière famine en Ukraine.
1926 Assas­si­nat à Paris de Petlioura, chef de l’UNR en exil.
1932 — 1933 Famine provo­quée en Ukraine (6 à 8 mil­lions de morts).
1939 L’armée sovié­tique fran­chit la fron­tière polon­aise et occupe Lvov.
1941 Les troupes nazies occu­pent presque toute l’Ukraine (près de 800 000 juifs sont exterminés).
1942 — 1944 2 mil­lions d’Ukrainiens sont envoyés en tra­vail for­cé en Allemagne.
1944 Réoc­cu­pa­tion de l’Ukraine par les troupes soviétiques.
1945 Les évèques uni­ates ukrainiens sont arrêtés et déportés.
1954 Rat­tache­ment de la Crimée à l’Ukraine ; 100 000 Ukrainiens sont envoyés en Sibérie et au Kazakhstan
pour la mise en valeur des ter­res vierges.
1986 Explo­sion de la cen­trale nucléaire de Tchernobyl.
1990 La République social­iste d’Ukraine adopte la déc­la­ra­tion de sou­veraineté de l’Ukraine.
L’Ukraine indépen­dante
24 août 1991 Procla­ma­tion de l’indépendance de l’Ukraine.
1992 Vis­ite offi­cielle du prési­dent Kravtchouk en France.
1994 Leonid Koutch­ma est élu prési­dent de l’Ukraine.
1995 L’Ukraine devient mem­bre du Con­seil de l’Europe.
1996 Adop­tion de la gryv­na comme nou­velle unité monétaire.
1997 Nor­mal­i­sa­tion des rela­tions entre l’Ukraine d’une part, la Fédéra­tion de Russie, la Roumanie et la Pologne d’autre part.


L’ap­pel­la­tion d’Ukraine est rel­a­tive­ment récente ; on par­lait de la Rous de Kiev, ce nom évo­quant la famille de con­quérants scan­di­naves des Rourikides. Les Ruthènes et les Russ­es en gar­dent le sou­venir. Il est piquant de con­stater que les Russ­es récupèrent sans scrupules l’his­toire de l’Ukraine pour don­ner plus de pro­fondeur à la leur. Dans leur esprit, les Ukrainiens sont des “Petits Russ­es”, des provin­ci­aux dont la langue ne serait qu’un russe de deux­ième zone. Le nom même d’Ukraine sig­ni­fie sen­si­ble­ment “à la fron­tière” en russe alors qu’en ukrainien il peut se traduire par “au pays” ou “chez nous”. Les Russ­es jouent sur ce mot pour lit­térale­ment “mar­gin­alis­er” l’Ukraine. Ceci mon­tre, par par­en­thèse, que les deux langues sont bien dis­tinctes. Le livre Par­lons ukrainien que j’ai fait paraître à l’Har­mat­tan présente une longue liste de plusieurs cen­taines de ter­mes très courants tout à fait dif­férents dans les deux langues. Même l’al­pha­bet cyrillique n’est pas exacte­ment le même.

L’Ukraine souf­fre de ne pas avoir de fron­tières naturelles et ses lim­ites ont fluc­tué au gré des inva­sions, moins cepen­dant que la Pologne que les accords de Yal­ta ont déplacées de plusieurs cen­taines de kilo­mètres vers l’Ouest. À cet égard, on peut not­er que la par­tie occi­den­tale de l’actuelle Ukraine était, avant la Pre­mière Guerre mon­di­ale, pour par­tie aus­tro-hon­groise, pour par­tie roumaine. Le traité de Ver­sailles a attribué à la Pologne une par­tie de la Gali­cie avec la ville de Lviv qui a ain­si le priv­ilège d’être con­nue égale­ment sous les appel­la­tions alle­mande de Lem­berg et russe de Lvov. Cette his­toire par­ti­c­ulière explique par­tielle­ment que cette province compte env­i­ron 6 mil­lions de catholiques de rite ori­en­tal, dits ” uni­ates ” car ils sont rat­tachés à Rome.

La men­tal­ité pro­fonde des Ukrainiens est celle de paysans très attachés à leur terre, le fameux tch­er­noziom (“terre noire”).

Con­traire­ment aux Russ­es qui n’ont jamais con­nu que des régimes auto­cra­tiques, les cosaques ukrainiens, sorte de paysans-sol­dats, ont insti­tué la pre­mière démoc­ra­tie après celle de la Grèce antique en élisant régulière­ment leur chef, l’het­man. À cette époque, la France en était au régime de la monar­chie absolue. La soviéti­sa­tion a lut­té de toutes ses forces con­tre ce par­tic­u­lar­isme ukrainien et elle a procédé à l’élim­i­na­tion des paysans en s’ef­forçant d’en faire des fonc­tion­naires kolkhoziens, ceci au prix d’une mon­strueuse famine organ­isée par Staline dont les vic­times sont éval­uées à six mil­lions de morts (soit, pour un pays d’une pop­u­la­tion sen­si­ble­ment aus­si nom­breuse que celle de la France, qua­tre fois plus que l’épou­vantable saignée de la guerre 1914–1918 en France).

En imposant aux Alliés en 1945 que l’Ukraine et la Biélorussie aient un siège aux Nations unies, Staline ne fai­sait que jeter de la poudre aux yeux, tout en s’as­sur­ant deux voix sup­plé­men­taires à sa dévotion.

La dis­pari­tion de l’U­nion sovié­tique et l’ef­fon­drement des mirages aux­quels ont naïve­ment cru tant de nos com­pa­tri­otes lais­sent une Ukraine rav­agée, mar­quée au fer rouge (c’est le cas de le dire) par le drame de Tch­er­nobyl, parox­ysme du mépris du sys­tème pour les hommes. C’est à par­tir de ce con­stat que les Ukrainiens doivent recon­stru­ire leur économie, affirmer leur per­son­nal­ité et ren­dre crédi­ble leur exis­tence nationale.

La poli­tique de l’Ukraine depuis l’indépen­dance présente un vis­age contrasté.

Sur le plan inter­na­tion­al, elle a réus­si à régler en douceur une série de con­flits poten­tiels, comme le statut de la Crimée, rat­tachée à l’Ukraine par déci­sion de Khrouchtchev en 1954. Cette pénin­sule où les Ukrainiens de langue ne sont que 26 % de la pop­u­la­tion a cepen­dant voté en 1991 à 54 % pour l’indépen­dance de l’Ukraine, c’est-à-dire pour le main­tien de son rat­tache­ment et con­tre le retour dans le giron russe. Les ques­tions de la base navale de Sébastopol et du retour des Tatars autochtones déportés par Staline en 1944 sem­blent devoir trou­ver des solu­tions satisfaisantes.

Quant au lourd con­tentieux passé entre Ukrainiens d’une part, Polon­ais et Roumains d’autre part, il a fait l’ob­jet d’une réc­on­cil­i­a­tion spec­tac­u­laire, quoique bien moins médi­atisée que celle entre la France et l’Alle­magne. Avec la Russie, dont on con­naît l’in­co­hérence, la sit­u­a­tion se nor­malise autant qu’il est pos­si­ble, notam­ment en ce qui con­cerne le respect de l’indépen­dance et des fron­tières. Cepen­dant bien des Russ­es n’ad­met­tent pas de gaîté de cœur que les Ukrainiens veuil­lent être maîtres de leur des­tin ; ils pensent qu’il s’ag­it d’un pru­rit pas­sager et exer­cent des pres­sions pour faire sen­tir que cette idée d’indépen­dance con­duira aux pires cat­a­stro­phes. La dépen­dance énergé­tique de l’Ukraine à l’é­gard de la Russie et l’im­por­tance fon­da­men­tale du marché russe pour l’a­gri­cul­ture et l’in­dus­trie ukraini­ennes favorisent l’ex­er­ci­ce de ces pressions.

Sur le plan intérieur, la sit­u­a­tion est moins bril­lante. Les prési­dents suc­ces­sifs, Kravtchouk et Koutch­ma, ont fait preuve d’une grande pru­dence et d’une grande habileté pour éviter tout affron­te­ment d’en­ver­gure, mal­heureuse­ment aux dépens de la mise en place des néces­saires réformes. Le Par­lement ukrainien, la Rada (de l’alle­mand Rat, “con­seil”), est encore dom­iné par les anciens appa­ratchiks com­mu­nistes qui ont cap­té à leur prof­it le nou­veau pou­voir. L’op­po­si­tion nation­al­iste, autour du par­ti Roukh, (le “mou­ve­ment” en ukrainien), sem­ble insuff­isam­ment organ­isée et recrute surtout dans la par­tie occi­den­tale du pays, celle qui fut polon­aise ou roumaine avant la guerre et n’a été soviétisée qu’en 1939 et 1940. Il ne faut pas exagér­er cepen­dant l’an­tag­o­nisme entre cette région d’e­sprit très proche de l’Eu­rope cen­trale et le reste du pays plus imprégné de cul­ture russe.


Vue sur la riv­ière Dnipro. © DATA BANK UKRAINE

Dans ce con­texte poli­tique, il est dif­fi­cile d’in­stau­r­er une économie mod­erne. Les citoyens ne savent pas encore bien ce qu’est la démoc­ra­tie. La sit­u­a­tion des retraités et des gens sans défense est à la lim­ite de la mis­ère mais leur amer­tume s’ex­prime plutôt dans les urnes par le conservatisme.

Quant aux jeunes, ils sont prêts à pren­dre des ini­tia­tives mais sont par­fois aus­si ten­tés par l’émi­gra­tion. Ain­si bien des habi­tudes anci­ennes sub­sis­tent : on mon­naye ses priv­ilèges, la cor­rup­tion fleu­rit à tous les niveaux et les déten­teurs du pou­voir économique cherchent un prof­it rapi­de pour eux-mêmes plus que le développe­ment à long terme de leur pays. Ce qu’on a appelé la pri­vati­sa­tion n’a con­sisté bien sou­vent qu’à acca­parer l’outil de tra­vail, les anciens dirigeants devenant propriétaires.

Les procé­dures admin­is­tra­tives man­quent de clarté, ce qui per­met bien des com­bines mais décourage les investis­seurs étrangers. Mal­gré tous ces hand­i­caps, l’évo­lu­tion est glob­ale­ment pos­i­tive, selon l’ex­pres­sion con­sacrée. Il est pos­si­ble de trou­ver des parte­naires sérieux et effi­caces, surtout en province.

Sur le plan religieux, la sit­u­a­tion est com­plexe : à part les catholiques de rite ori­en­tal men­tion­nés plus haut, la pop­u­la­tion se rat­tache majori­taire­ment à l’ortho­dox­ie mais il existe un patri­ar­cat directe­ment dépen­dant de Moscou et un autre pure­ment ukrainien (de l’Église ortho­doxe autocéphale ukraini­enne). Il y avait même un troisième patri­ar­cat ortho­doxe ukrainien mis en place par la dias­po­ra, fort impor­tante au Cana­da et aux États-Unis.

Nous ne sauri­ons pass­er sous silence un autre bon côté des réal­ités ukraini­ennes, son grand intérêt touris­tique. Le site de Kiev sur le Dniepr avec ses mer­veilleuses églis­es et le lit­toral de la Crimée autour de Yal­ta sont bien con­nus. Il faut aus­si vis­iter de très belles villes mirac­uleuse­ment épargnées par la guerre comme Odessa, dont l’ur­ban­isme a été dess­iné par le duc de Riche­lieu, Lviv, inscrite au pat­ri­moine mon­di­al de l’UNESCO ou Tch­er­novt­sy dont le charme rap­pelle les cités d’Eu­rope centrale.

Que dire égale­ment d’une croisière sur le Dniepr avec escales dans des sites peu fréquen­tés comme Kaniv et son musée Chevtchenko ? C’est le voy­age que je pro­pose à mes cama­rades pour le cinquan­te­naire de ma pro­mo­tion en l’an 2000. La ren­con­tre de tal­entueux artistes pein­tres de tous les styles ou de remar­quables soirées à l’opéra peu­vent agré­menter le programme.

*

Ce rapi­de sur­vol des réal­ités ukraini­ennes laisse ouverte la ques­tion de savoir ce que la France peut faire pour con­tribuer au développe­ment de l’Ukraine. Pour une entre­prise, l’ap­proche du marché ukrainien néces­site com­pé­tence et courage, mais il en est de même pour exporter partout ailleurs dans le monde. Il vaut évidem­ment mieux coopér­er avec l’Ukraine que de laiss­er nos con­cur­rents occu­per les meilleures posi­tions, surtout dans le domaine agri­cole où l’Ukraine peut effi­cace­ment rivalis­er avec la France, une fois son économie restaurée.

Pour notre part, nous avons créé le Club de Kiev qui, après trois ans d’ac­tiv­ités dans le domaine économique, vient de dépos­er auprès du min­istère français chargé de l’In­dus­trie un dossier pour se con­stituer en Cham­bre de com­merce fran­co-ukraini­enne à Paris. Notre prési­dent d’hon­neur est notre cama­rade Pierre Ter­estchenko (X 37, corps des Mines et ancien indus­triel de la chimie), descen­dant d’une célèbre famille ukraini­enne, et notre secré­taire général, François Baratin (X 68, corps des Mines).

Nous tra­vail­lons en liai­son avec l’AC­FAU (Asso­ci­a­tion de la com­mu­nauté française d’af­faires en Ukraine, cf arti­cle plus loin) qui regroupe les prin­ci­pales entre­pris­es établies en Ukraine et a, quant à elle, voca­tion à devenir Cham­bre de com­merce en Ukraine. Les actions que nous entre­prenons sont promet­teuses. Le pro­fond désir d’ou­ver­ture à l’Ouest des jeunes généra­tions d’Ukrainiens paraît en être la meilleure garantie.

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