Pour une performance durable des entreprises

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°788 Octobre 2023
Par Patrick ALBOS

Forte de son expéri­ence dans le monde de la finance et du con­seil, l’équipe dirigeante de Kar­bon­Path a fait le con­stat que les entre­pris­es ne dis­posent pas d’outils pour pilot­er la per­for­mance extra-finan­cière. À par­tir de ce con­stat, Kar­bon­Path a dévelop­pé et struc­turé une solu­tion dédiée à la mesure, au suivi et la per­for­mance des entre­pris­es en matière d’ESG. Patrick Albos, fon­da­teur et CEO de Kar­bon­Path, nous en dit plus.

Dans un contexte marqué par le réchauffement climatique, l’épuisement des ressources naturelles et l’accélération des transitions, la gestion environnementale des entreprises est aujourd’hui stratégique alors que les réglementations se durcissent. Qu’observez-vous ? Quel état des lieux dressez-vous ? 

Au cours des dernières années, les États européennes ont pris des engage­ments en faveur d’une planète durable à l’horizon 2050. Un nom­bre sig­ni­fi­catif de normes ont été émis­es en ce sens ou sont en cours de divul­ga­tion. Cette démarche struc­ture de façon directe l’économie mon­di­ale, les échanges matériels et immatériels. 

Dans ce con­texte, les investis­seurs et les ban­ques se con­cen­trent de plus en plus sur la dura­bil­ité des entre­pris­es dans lesquelles ils investis­sent. Ceci les con­duit à faire évoluer leur porte­feuille et à s’éloigner des secteurs qui impactent le plus la planète. Ce phénomène va se pour­suiv­re, voire s’intensifier sous la pres­sion des action­naires et des marchés.

Au-delà, la valeur ESG des organ­i­sa­tions devient aus­si un élé­ment clé de leur val­ori­sa­tion, alors que leur nota­tion finan­cière va se ten­dre quand elles ont un impact négatif sur l’environnement, con­duisant ain­si à une baisse des taux et à de meilleures facil­ités pour les entre­pris­es dites à mis­sion ( B‑CORP, SBTi ‚… ) 

Les risques sont aujourd’hui réels pour les entre­pris­es qui ne pren­dront pas le virage de la tran­si­tion envi­ron­nemen­tale et qui ne déploieront pas de réelles straté­gies mesurables en ce sens. Out­re les oppor­tu­nités de marché générées par un développe­ment dans la tran­si­tion énergé­tique et envi­ron­nemen­tale, la pres­sion sera avant tout finan­cière. C’est notam­ment le cas des ban­ques européennes avec Bpifrance en tête de file dans notre pays. Aux États-Unis, les grands fonds de pen­sion exi­gent désor­mais de leurs entre­pris­es de plac­er les straté­gies envi­ron­nemen­tales au cœur de leur busi­ness. 326 fonds se sont ain­si regroupés et ont créé l’ESG Data Con­ver­gence pour uni­formiser les indi­ca­teurs de per­for­mance durable et réal­louer leurs act­ifs vers les entre­pris­es les plus per­for­mantes en s’appuyant sur 25 critères ESG qu’ils ont identifiés.

Dans la con­ti­nu­ité de la Direc­tive CSRD, les sociétés d’audit des Big Four se sont dotées de com­pé­tences et de moyens pour auditer la per­for­mance envi­ron­nemen­tale des entre­pris­es. De nom­breux cab­i­nets d’expertise compt­able en font de même. Sur ces enjeux et sujets, les entre­pris­es cotées ou devant faire appel à des finance­ments privés ou publics sont en pre­mière ligne. En France, cela con­cerne plus de 50 000 entreprises.

Toute­fois, il est aus­si impor­tant de rap­pel­er que la trans­parence et la qual­ité des audits envi­ron­nemen­taux soulèvent de nom­breuses ques­tions. Le green­wash­ing arrive aujourd’hui à son terme et la mise en place de sys­tèmes per­for­mants, audita­bles et dig­i­taux de mesure de la per­for­mance envi­ron­nemen­tale devient une néces­sité régle­men­taire, finan­cière, mais aus­si une ques­tion d’image et de notoriété.

Alors qu’un écosystème se structure autour de cette performance environnementale, comment se positionne KarbonPath ? 

Nous pro­posons un SPM (Sus­tain­abil­i­ty Per­for­mance Man­age­ment) qui est l’outil qui per­met de for­malis­er l’alignement des proces­sus de l’entreprise avec les normes et direc­tives régle­men­taires (BEGES, ISO 26000, IFRS S1 S2 — ISSD, ESRS ESG , CSRD, loi AGEC, …). Il a été conçu dans l’esprit des ERP & EPM ver­sus les normes IFRS applic­a­bles au secteur financier dès les années 2000. Ces normes ont con­tribué à struc­tur­er les out­ils de man­age­ment et de report­ing financier à tra­vers les ERP-EPM /IFRS.

Aujourd’hui, le SPM a pro­gres­sive­ment voca­tion à rem­plir les mêmes fonc­tions dans le domaine des normes et régle­men­ta­tions ESG : con­sol­i­da­tion des don­nées en con­tinu, tableau de bord de pilotage, plans d’action, report­ing, et surtout man­age­ment au quo­ti­di­en des man­agers (KPIs, QBR, plan annuel, budget.).

Au ser­vice des dirigeants de l’entreprise, CEO CFO et CSO, le SPM s’impose égale­ment comme un out­il de référence de l’audit ESG de l’entreprise. Il con­cré­tise les proces­sus et les actions et accélère la val­i­da­tion des audits RSE et l’attribution de labels et scores ESG, comme Bcorp , SBTi, ECOVADIS…

En matière de pilotage de cette performance environnementale, quels sont les besoins et attentes des entreprises ? 

Elles ont besoin de sim­pli­fi­er leur proces­sus de mesure et de pilotage de la per­for­mance durable, de le ren­dre plus lis­i­ble, traçable, opéra­tionnel et totale­ment auditable. Dans ce cadre, les CEO et les col­lab­o­ra­teurs ont besoin de pou­voir s’appuyer sur un tableau de bord durable. Aujourd’hui, les grandes entre­pris­es dépensent plusieurs mil­lions d’euros par an pour con­stru­ire des rap­ports durables, mais dis­posent de peu d’outils ori­en­tés don­nées pour pilot­er au quo­ti­di­en leurs KPIs et leurs actions. En effet, leurs enjeux et besoins sont nom­breux dans ce con­texte et les prin­ci­paux sont : 

  • Inté­gr­er une stratégie envi­ron­nemen­tale à tous les niveaux de l’entreprise (Plan 2030 et Net Zero) ;
  • Pilot­er et engager les acteurs internes et externes sur tous les axes ESG : émis­sions de gaz à effet de serre, économie cir­cu­laire, eau, pol­lu­tion, bio­di­ver­sité, Sup­ply chain, éthique… ; 
  • Con­trôler les béné­fices et les coûts par un pilotage par KPIs ; 
  • Associ­er le principe de dou­ble matéri­al­ité au cœur du sys­tème et des don­nées en rela­tion avec l’ERP ;
  • Inté­gr­er les don­nées au cœur du sys­tème d’information exis­tants, automa­tis­er l’acquisition des don­nées et assur­er traça­bil­ité et auditabil­ité du bilan et des plans ; 
  • Gér­er effi­cace­ment les risques, les oppor­tu­nités et les actions, mais aus­si les assurer ;
  • Gér­er et chal­lenger des sources de com­pen­sa­tions et de réduc­tions réelles, pré­cis­es et fiables
  • Inter­fac­er et trac­er, avec flex­i­bil­ité et intégrité les don­nées, les fac­teurs d’impact des bases externes, dans l’évolution de l’organisation…

Dans ce cadre, le SPM est un out­il per­me­t­tant de struc­tur­er et pilot­er la per­for­mance envi­ron­nemen­tale sociale et éthique (ESG) de l’entreprise. Ce sont des out­ils nou­veaux qui s’intègrent dans le SI de l’entreprise au ser­vice des décideurs. Au-delà, le SPM est aus­si un out­il des­tiné à toute la chaîne man­agéri­ale opéra­tionnelle qui per­met de pilot­er de manière très opéra­tionnelle le coût et la valeur de la trans­for­ma­tion en impact et en don­nées financières.

Sur ce segment en pleine structuration, comment résumeriez-vous votre valeur ajoutée ? 

Kar­bon­Path est précurseur dans ce domaine. Fort de notre expéri­ence de la per­for­mance finan­cière et du report­ing financier auprès des CFO au quo­ti­di­en, nous avons acquis la con­vic­tion que les don­nées extra-finan­cières ont voca­tion à être appréhendées dans une approche sim­i­laire aux sys­tèmes de per­for­mance finan­cières : traça­bil­ité, audi­bil­ité, con­sol­i­da­tion, report­ing, communication. 

Pour accélérer leur transformation vers un monde durable, quelles pistes de réflexion pourriez-vous partager avec nos lecteurs ? 

Nous sommes, en effet, face à un change­ment de par­a­digme majeur : mod­i­fi­er nos sources d’énergie, nos chaînes d’approvisionnement, inté­gr­er une économie cir­cu­laire… autant de paramètres que les entre­pris­es doivent inté­gr­er tout en con­ser­vant leur per­for­mance économique. Dans ce con­texte, les entre­pris­es les plus per­for­mantes dans un monde durable seront celles dotées des proces­sus et des out­ils man­agéri­aux per­me­t­tant d’inscrire ces trans­for­ma­tions dans leur ADN grâce à la mise en place et au pilotage de KPIs à chaque niveau man­agér­i­al de l’entreprise. Le SPM s’impose d’ores et déjà comme un out­il incontournable. 

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