Simplifier et accélérer l’électrification des flottes, pour une mobilité plus durable !

Simplifier et accélérer l’électrification des flottes, pour une mobilité plus durable !

Dossier : Vie des entreprisesMagazine N°788 Octobre 2023
Par Octave LOCQUEVILLE (X18)
Par Inès MULTRIER (X18)
Par Alfred RICHARD (X18)
Par Julien BOU ABBOUD

Ren­con­tre avec Inès Mul­tri­er (X18), co-CTO et cofon­da­trice, et Alfred Richard (X18), CEO et cofon­da­teur de Nel­son Mobil­i­ty. Ils nous présen­tent leur start-up qui s’est don­née la mis­sion d’accélérer la décar­bon­a­tion de mobil­ité des entre­pris­es. Ils dévelop­pent une nou­velle plate­forme de ges­tion de mobil­ité et se con­cen­trent aujourd’hui sur les enjeux d’électrification.

Pour accompagner les entreprises dans l’électrification et la décarbonation de leur flotte, Nelson mise sur la data-science et un positionnement logiciel. Comment est née l’idée de votre start-up ?

Alfred Richard : Nel­son est d’abord le fruit de la ren­con­tre de ces 4 cofon­da­teurs d’abord à l’X pour trois d’entre nous (issus de la pro­mo X18) puis au sein d’X‑HEC Entre­pre­neurs. Au cœur de ce pro­jet, on retrou­ve aus­si la volon­té com­mune de com­bin­er l’énergie et la data pour les met­tre au ser­vice de la tran­si­tion énergé­tique. Durant 3 mois à Berke­ley, aux États-Unis, nous avons exploré plusieurs pistes et échangé avec des entre­pre­neurs, des indus­triels, des experts, ain­si que des con­duc­teurs de véhicules élec­triques et des ges­tion­naires de parc. 300 inter­views plus tard, nous avons fait le con­stat que con­crète­ment les grandes entre­pris­es ont besoin d’être guidées dans leur tran­si­tion de l’essence vers l’électricité. Ce con­stat est, par ailleurs, ancré dans une réal­ité régle­men­taire — l’obligation de pass­er à l’électrique - à laque­lle s’ajoute la néces­sité de s’inscrire dans une démarche ESG afin d’être en cohérence avec les attentes des investis­seurs, des comités de direc­tion et même de leurs con­som­ma­teurs fin­aux. Ce pas­sage à l’électrique impose de nom­breuses con­traintes, notam­ment pour les grandes flottes. Il est clé d’éviter une explo­sion des coûts et de garan­tir la bonne con­ti­nu­ité de l’activité opéra­tionnelle. En par­al­lèle, les coûts de recharge vari­ent sig­ni­fica­tive­ment, alors qu’il faut aus­si sécuris­er toute l’infrastructure con­nexe (bornes de recharge sur site et à domi­cile…). Il est néces­saire d’électrifier par ordre de pri­or­ité les collaborateurs.

Nous avons donc pris la déci­sion de posi­tion­ner Nel­son en amont de la chaîne de valeur pour accom­pa­g­n­er les entre­pris­es dans cette démarche vers une mobil­ité élec­trique. La vraie dif­férence réside dans le fait que nous ne sommes si des con­sul­tants ni des ges­tion­naires de flotte.

Aujourd’hui, Nel­son, c’est une équipe d’une dizaine de per­son­nes, une lev­ée de fonds de plus d’un mil­lion d’euros et un chiffre d’affaires de 130 000 euros après un an d’existence. Les clients sont essen­tielle­ment des grands comptes avec plus 500 véhicules en parc et une activ­ité itinérante importante.

Vous aidez donc les entreprises à définir et opérer la meilleure stratégie d’électrification. Quelle est la méthodologie que vous appliquez ?

Inès Mul­tri­er : Les entre­pris­es sont face à deux enjeux : définir une stratégie d’électrification (plan­i­fi­er) et la déclin­er sur le ter­rain (déploy­er). Pour ce faire, notre force réside dans notre capac­ité à agréger, stan­dard­is­er et val­oris­er la don­née rel­a­tive à la mobil­ité de l’entreprise, qui jusque-là était inex­ploitée. Il s’agit de don­nées sur les déplace­ments, les cartes car­bu­rants, les emplois du temps d’intervention, les don­nées télé­ma­tiques…, que nous croi­sons avec les don­nées de l’écosystème : car­togra­phie des points de charge, déploiement de bornes sur site ou à domi­cile, tar­i­fi­ca­tion de l’énergie, autonomie réelle des véhicules. 

Parce que les entre­pris­es doivent s’approprier les nou­veaux codes de cette mobil­ité (prix de la recharge, déploiement de bornes…), cette tran­si­tion s’inscrit dans le temps long. Nel­son met à jour ses scé­nar­ios et fait évoluer son logi­ciel, avec l’écosystème. D’ailleurs, la ges­tion d’une flotte n’est pas figée. Elle évolue au fil des besoins (renou­velle­ment des con­trats, nom­bre de col­lab­o­ra­teurs à équiper, de véhicules à acheter…). 

À par­tir des résul­tats que nous met­tons à jour régulière­ment, nous sommes en mesure d’accompagner les ges­tion­naires de flottes dans leurs déci­sions opéra­tionnelles. Ces déci­sions « hyper pro­gres­sives », qui doivent néan­moins être « hyper pré­cis­es » néces­si­tent une prise de recul. Pour accom­pa­g­n­er ce change­ment pro­gres­sif, nous met­tons ain­si à la dis­po­si­tion de nos clients une plate­forme didac­tique, cen­trale dans l’offre de Nelson.

Alors que le verdissement des flottes est un enjeu stratégique pour les entreprises, en quoi votre approche et votre offre sont-elles différenciantes ? 

A.R : Fort de son posi­tion­nement de « pure play­er » en matière d’électrification des flottes, Nel­son innove sur le marché de la mobil­ité en met­tant à dis­po­si­tion des entre­pris­es une solu­tion logi­cielle neu­tre et indépen­dante basée sur le croise­ment de don­nées mul­ti­ples et trans­vers­es. En cap­i­tal­isant sur la puis­sance de la data et de l’IA aux­quelles notre plate­forme est adossée, nous par­tons de la prob­lé­ma­tique de l’électrification des flottes d’entreprise pour, in fine, pro­pos­er une plate­forme dédiée à la ges­tion d’une mobil­ité en con­stante évolution.

Pouvez-vous partager avec nous des cas d’usages ? Quel est le parcours des gestionnaires de flotte sur votre plateforme ? 

I.M : Nous comp­tons par­mi nos clients des entre­pris­es comme KONE, EDF ENR ou Circet qui ont de forts enjeux opéra­tionnels directe­ment reliés à leur mobil­ité. À par­tir des don­nées qui nous sont trans­mis­es, nous allons pou­voir per­son­nalis­er l’interface de notre plate­forme afin qu’un ges­tion­naire de flotte puisse avoir un aperçu exhaus­tif de tous les indi­ca­teurs clés relat­ifs à sa flotte : des indi­ca­teurs financiers, opéra­tionnels (répar­ti­tion géo­graphique des tra­jets…), sur les émis­sions de CO2… Ce dernier indique ses con­traintes et ses objec­tifs afin de pou­voir con­fig­ur­er dif­férents scé­nar­ios d’électrification. Autonomie et straté­gies de recharge vari­ent et sont clés pour iden­ti­fi­er les bonnes cibles aujourd’hui et demain.

Nous sommes en mesure de con­stru­ire un score d’électro-compatibilité à l’échelle de n’importe quel con­duc­teur de n’importe quelle flotte, ce score se met à jour en même temps que l’écosystème évolue.

Quels sont les freins auxquels vous êtes confrontés ?

A.R : Il y a une mécon­nais­sance du monde de la mobil­ité élec­trique. Cela peut créer des biais cog­ni­tifs et des craintes, notam­ment en ce qui con­cerne la capac­ité des col­lab­o­ra­teurs à s’adapter ou la bonne antic­i­pa­tion des impacts métiers… Les entre­pris­es ne vont pas encore assez vite dans l’électrification de leur flotte. Avec notre approche, nous les aidons à lever ses bar­rières afin qu’elles ne subis­sent pas cette tran­si­tion, mais qu’elles en devi­en­nent plutôt le prin­ci­pal acteur. 

Quelles sont vos ambitions et vos prochains défis ?

A.R : Notre ambi­tion est de devenir une référence dans l’électrification des flottes pour con­stru­ire la légitim­ité néces­saire pour nous impos­er dans les grandes flottes français­es et européennes. Nous envis­ageons une lev­ée de fonds de 3 à 5 mil­lions d’euros au cours de l’automne 2024. Avec Nel­son Mobil­i­ty, nos clients con­ver­tis­sent leurs véhicules ther­miques et pour­ront mieux pilot­er leurs véhicules électriques.

Aujourd’hui, nous réfléchissons d’ores et déjà aux nou­veaux ser­vices et fonc­tion­nal­ités que nous pour­rons pro­pos­er à nos clients dans ce cadre. Enfin, alors que la mobil­ité con­naît de pro­fondes muta­tions, chez Nel­son, nous avons la con­vic­tion que nous pou­vons ren­dre la mobil­ité des entre­pris­es plus durable, plus abor­d­able et plus optimisée. 

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