PIOTR ILITCH TCHAÏKOVSKI : CASSE-NOISETTE

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°674 Avril 2012Par : Théâtre du Bolchoï, chorégraphie de Yuri Grigorovich, d’après Marius PetipaRédacteur : Marc DARMON (83)

Le bal­let Casse-Noi­sette, créé à Saint-Péters­bourg en 1892 d’après un conte d’E.T.A. Hoff­mann (adap­té d’abord par Alexandre Dumas), a été et est encore un des plus grands suc­cès de Tchaï­kovs­ki. Il est vrai que la musique, mélo­dique et magni­fi­que­ment orches­trée (le célèbre moment de céles­ta dans la « Danse de la fée Dra­gée ») et l’histoire per­mettent deux heures de numé­ros de danse de toute beauté.

Coffret du DVD de Casse NoisetteL’histoire est ici un peu dif­fé­rente de celle d’Hoffmann. Le second acte notam­ment, très noir chez Hoff­mann, se situe pour le bal­let dans la ville de sucre de Confi­tu­ren­bourg (sic), et sert en fait de pré­texte à des ins­tants musi­caux très carac­té­ri­sés avec une suc­ces­sion de scènes de pure féerie.

Fil­mé dans la très belle salle du Bol­choï (un véri­table sym­bole de la Rus­sie, il illustre le billet de cent roubles), avec un véri­table orchestre par­fai­te­ment diri­gé, le spec­tacle est magni­fique, tous les élé­ments méri­tant les super­la­tifs : artistes, musique, décors, cos­tumes, cho­ré­gra­phie, éclai­rages, etc. Ce DVD (ou Blu-Ray, encore pré­fé­rable) réunit tout ce qui est néces­saire pour com­bler l’amateur de bal­let et convaincre le néo­phyte ou le réfractaire.

Une technique parfaite et gracieuse

Les dan­seurs du Bol­choï, et notam­ment les deux héros Nina Kapt­so­va en Cla­ra (ici appe­lée Marie, car la pro­duc­tion, comme par­fois, a pré­fé­ré reprendre le pré­nom de l’héroïne d’Hoffmann) et Artem Ovcha­ren­ko en Prince casse-noi­sette, méritent tous les com­pli­ments. Leur tech­nique est par­faite, et Kapt­so­va incroya­ble­ment gra­cieuse. Éga­le­ment, ce qui ne gâte rien, ils sont magni­fiques. Leur duo à la fin du pre­mier acte doit faire rendre les armes même à qui n’apprécie pas les ballets.

Les cos­tumes sont superbes, et abso­lu­ment incroyables au second acte (l’acte de la fée Dra­gée). Les cou­leurs, les lumières, et les décors sont vrai­ment remar­quables, très réus­sis. Deux pas­sages de pure magie : la « Valse des fleurs » (où tout est magni­fique, la cho­ré­gra­phie, les cos­tumes, les décors, l’architecture visuelle de la scène), et la « Danse des flo­cons », d’une très grande poé­sie et d’une rare imagination.

L’image haute défi­ni­tion (c’est le cas en Blu-Ray) est une véri­table révo­lu­tion pour le bal­let fil­mé. Il per­met de voir assis dans son salon exac­te­ment ce que l’on voit dans une salle d’opéra. Avec le même recul et la même pers­pec­tive, mais aus­si la même net­te­té que ce que l’on voit réel­le­ment. Mais le film per­met en plus de voir cha­cune des scènes de la place idéale : les solos ou pas de deux depuis le pre­mier rang, les ensembles depuis le bal­con, etc. Voir un bal­let sur un grand écran en haute défi­ni­tion est une expé­rience inégalable.

La même équipe a été fil­mée dans La Belle au bois dor­mant, autre grand bal­let de Tchaï­kovs­ki. Le DVD sort bien­tôt : nous le guettons.

2 Commentaires

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Rose mac­quartrépondre
25 novembre 2020 à 14 h 04 min

Bon­jour ! il y a tout ce que je cher­chais, sauf quelque chose !!!!!!!!!!!!! je vou­lais savoir pour­quoi TCHAIKOVSKI a uti­li­sé le célesta ?

robert.ranquet.1972répondre
26 novembre 2020 à 19 h 10 min
– En réponse à: Rose macquart

La réponse de Marc Dar­mon :« Tchai­kovs­ki découvre le Celes­ta à Paris, peu après sa créa­tion. Il ajoute vite un mor­ceau à son Casse Noi­sette qu’il est en train de com­po­ser, pour être le pre­mier à béné­fi­cier de l’effet magique de cet ins­tru­ment, et prendre de vitesse ses rivaux Gla­zou­nov et Rim­ski-Kor­sa­kov. Suc­cès. En retour le Céles­ta doit énor­mé­ment à ce mor­ceau et à Tchaikovski. »

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