NEUROMANAGEMENT

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°640 Décembre 2008Par : Robert Branche (74)Rédacteur : Jean-Jacques Salomon (74)Editeur : Paris – Éditions du Palio 7 bis, rue Fabre d’Églantine, 75012 Paris.

Il y a les livres de con­sul­tants que l’on feuil­lette et il y a ceux qu’on lit.

Couverture du livre : NeuromanagementDans les pre­miers, sché­mas savants, idées con­v­enues, pro­pos défini­tifs : ils se ressem­blent, on en fait sou­vent l’économie. Quand, en revanche, on les appro­fon­dit, c’est qu’ils relèvent d’un autre genre, celui de la maïeu­tique. Lorsque Robert Branche est venu me pro­pos­er Neu­ro­man­age­ment, je savais par avance que son tra­vail serait du deux­ième type.

Je me sou­viens en effet avoir inter­rogé Robert il y a vingt ans – il était chez Bossard, j’étais déjà dans l’édition – sur la meilleure façon de présen­ter un busi­ness plan. J’ai encore en mémoire sa réponse : « Avant de te deman­der com­ment présen­ter tes idées, as-tu véri­fié qu’elles étaient exactes ? Tu affirmes des choses, les as-tu jus­ti­fiées ? » Rap­pel à l’ordre élé­men­taire mais com­bi­en utile : comme beau­coup, je vivais dans l’illusion de croy­ances jamais validées.

C’est cette même philoso­phie qu’affiche aujourd’hui Neu­ro­man­age­ment, ou Com­ment tir­er par­ti des incon­scients de l’entreprise. On y retrou­ve le principe qui ani­me Robert Branche et vise à ne jamais tenir pour vrai ce qui n’a été démon­tré. Et c’est pré­cisé­ment cette règle cartési­enne implaca­ble que s’impose l’auteur, qui évite à l’ouvrage le risque d’anthropomorphisme où cha­cun l’attend.

Pourquoi Neu­ro­man­age­ment ? Par allu­sion, bien sûr, aux neu­ro­sciences, mais moins pour s’inspirer de leurs mod­èles que pour leur emprunter leur pos­ture. Sous l’angle épisté­mologique en effet, la grande con­tri­bu­tion récente des neu­ro­sciences est sans doute de mon­tr­er, grâce en par­ti­c­uli­er à l’imagerie, que nos com­porte­ments psy­chologiques ont des bases organiques. La neu­rochimie explique ain­si bien sou­vent des atti­tudes qui pas­saient antérieure­ment pour erra­tiques. Si Robert Branche a retenu le titre Neu­ro­man­age­ment, c’est parce que sa démarche est la même, mutatis mutan­dis, que celle des neu­ro­sciences. Il donne une dimen­sion sci­en­tifique à des phénomènes aupar­a­vant vécus comme irra­tionnels. Il y a longtemps qu’on par­le de mémoire et d’inconscient d’entreprise : avec Neu­ro­man­age­ment, ils pro­gressent du stade de for­mules molles vers le statut de con­cepts rigoureux.

Pour­tant Neu­ro­man­age­ment n’est pas le livre d’un obser­va­teur : c’est le regard d’un homme d’action. Robert Branche n’a pas atten­du les neu­ro­sciences pour pra­ti­quer avec effi­cac­ité les principes de man­age­ment qu’il pro­pose dans son livre. Alter­na­tive­ment con­sul­tant et man­ag­er, dans l’administration comme dans le privé, il con­naît bien les organ­i­sa­tions français­es et inter­na­tionales. Mais les avancées récentes des neu­ro­sciences lui per­me­t­tent aujourd’hui de for­malis­er sa pra­tique. Et de la faire partager à ses lecteurs.

P.-S. : Robert Branche ani­me un blog très act­if con­sacré au neuromanagement :

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