Momo des Halles

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°694 Avril 2014Par : Philippe HAYAT (85)Rédacteur : Serge RAFFET (50)Editeur : Allary Éditions – 2014 – 7, rue Gabriel-Laumain, 75010 Paris.

Je viens de finir Momo des Halles, tout juste pub­lié par Philippe Hay­at, 85 (fils de Roger Hay­at, 50 et cousin d’Amaury, major de la pro­mo 2011).

Je ne sais pas com­ment qual­i­fi­er, décrire cet ouvrage. L’histoire d’un garçon à demi-juif, 13 ans lors de l’invasion de la France en 1940, par­ents déportés en 1941 et qui survit seul avec Marie, sa soeur, 10 ans, dans des con­di­tions épou­vanta­bles tout en mon­tant des entre­pris­es funam­bu­lesques dans les Halles, le ven­tre de Paris de l’époque.

Arrêté en 1943 et empris­on­né à Dran­cy, bat­tu, affamé, tor­turé – je vous laisse le plaisir, ou la douleur de lire vous-mêmes. Vous ne pour­rez pas lâch­er le livre et peut-être, comme moi, vous le finirez trop ému, les yeux humides.

Car Philippe Hay­at – qui est né vingt ans après la fin de la guerre – décrit para­doxale­ment dans un style poé­tique ce monde et ces événe­ments avec une pré­ci­sion, une cru­auté implaca­bles : je peux en témoign­er, j’ai vécu dans le Paris occupé au même âge, à trois ans près, que Momo et j’y ai vu une par­tie de ma famille disparaître.

Mieux qu’un livre d’histoire. Page après page, il y en a plus de 400, Momo vit, pleure, souf­fre, se débat au sein de cet univers et de ces événe­ments affreux, innom­ma­bles, immon­des, qui font douter de Dieu et m’ont cru­elle­ment rap­pelé mon ado­les­cence. Momo finit par s’en sor­tir mais loin d’être indemne.

En le lisant, j’ai pen­sé à Vic­tor Hugo, à Notre-Dame de Paris et à Cosette qui me rap­pelle Marie. Tout sim­ple­ment, Momo des Halles est un chef‑d’œuvre.

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