Blondel et Fils

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°572 Février 2002Par : Paul BLONDEL (44)Rédacteur : Emmanuel BOËLLE (44)

Encore une généa­lo­gie, dira-t-on, et le titre du livre ne laisse aucun doute à ce sujet, mais celle-là, je la recom­mande particulièrement.

Généa­lo­gie cer­tai­ne­ment, mais d’abord his­toire d’une famille et de la socié­té de construc­tions méca­niques qu’elle a créée et diri­gée pen­dant le dix-neu­vième siècle et la pre­mière moi­tié du vingtième.

De nom­breuses illus­tra­tions (178 répar­ties sur les 448 pages de ce très beau livre relié) révèlent des aspects de la vie de famille : pro­prié­tés, pre­mières voi­tures dans les années 1900, excur­sions et par­ties de chasse. Elles détaillent aus­si les fabri­ca­tions très variées de l’entreprise fami­liale et dévoilent les méca­nismes des machines qu’elle a four­nies aux indus­tries du tex­tile et du papier, en France et dans les pays voisins.

On y trouve enfin une chro­nique de la muni­ci­pa­li­té de Déville-lès-Rouen, dont Albert Blon­del fut conseiller muni­ci­pal pen­dant trente-sept ans et maire à deux reprises, occa­sion de nom­breuses anec­dotes savou­reuses sur les que­relles et contraintes de la vie de la com­mune, qui ne paraissent pas démodées.

Quelques dates émaillent ce témoi­gnage de vie fami­liale, indus­trielle et muni­ci­pale : 1690, André Blon­del, agri­cul­teur près de Fécamp en Nor­man­die ; 1770, Jean Bap­tiste Blon­del devient maré­chal-fer­rant et créa­teur d’outils ; 1835, nais­sance de l’entreprise à Déville-lès-Rouen grâce à Pierre Blon­del, le “ fon­da­teur ”, exemple de réus­site indus­trielle sous la monar­chie de Juillet ; 1904, der­nier man­dat de maire d’Albert Blon­del ; 1914, mort d’André Blon­del et épreuves de la Grande Guerre ; 1929 et la grande crise ; jusqu’en 1944, lorsque Léon Blon­del dut se résoudre à vendre la société.

Nous sommes tous déten­teurs d’une par­celle d’histoire, soit évé­ne­men­tielle, soit fami­liale, soit indus­trielle. Si nous ne fai­sons rien, tout ceci dis­pa­raî­tra avec nous. Encou­ra­geons des ini­tia­tives comme celle de Paul Blon­del, qui a su en plus le pré­sen­ter d’une manière très vivante et en un mot, passionnante.

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