Marne-la-Vallée, ville durable et désirable du XXIe siècle

Dossier : Dossier FFEMagazine N°706 Juin/Juillet 2015
Par Nicolas FERRAND (92)

Comment décririez-vous la ville de demain ?

La ville durable du XXIe siè­cle devra répon­dre à sept défis majeurs.

Le pre­mier est celui de la per­for­mance et de la tran­si­tion énergé­tique. Il nous faut inven­ter une ville « post car­bone », une ville des cour­tes dis­tances com­posée de quartiers mêlant ancien et nou­veau et plus autonomes énergétiquement.

Le sec­ond défi con­siste à réduire les prélève­ments sur les ressources naturelles en recy­clant le plus pos­si­ble les matéri­aux et en s’investissant résol­u­ment en faveur des matéri­aux biosour­cés comme le bois.

Les dérè­gle­ments cli­ma­tiques, avec leurs pics de chaleur et les phénomènes extrêmes, auront eux aus­si un impact fort sur la capac­ité de résilience des formes urbaines. A cela s’ajoute la ten­sion sur les finances publiques et privées qui réin­ter­rogeront notre rap­port aux équipements publics et pousseront prob­a­ble­ment à leur mutu­al­i­sa­tion, à leur poly­va­lence et à des modes de ges­tion alternatifs.

Par ailleurs, la vie urbaine con­naît déjà un grand boule­verse­ment grâce au numérique et aux nou­velles tech­nolo­gies. Smart grid, bâti­ments con­nec­tés, domo­tique : la ville de demain devra évidem­ment les inté­gr­er pour per­me­t­tre un suivi en temps réel des usages et une meilleure opti­mi­sa­tion de la ges­tion des bâti­ments et des équipements.

Le six­ième défi, face à une demande d’appartenance et de sécu­rité crois­sante, au vieil­lisse­ment de la pop­u­la­tion et à la mon­tée de l’individualisme, con­sis­tera à créer une forme urbaine qui ren­force le sen­ti­ment d’appartenance, qui inspire cha­cun dans le temps long de l’histoire urbaine et dans le temps court de la vie sociale.

La ville doit faire société, société à l’échelle du quarti­er mais aus­si société à l’échelle de la ville entière, diverse et vibrante.

Enfin, le dernier défi sera de repenser la rela­tion entre la nature et la ville pour obtenir une nature autre que domes­tiquée et asep­tisée et réin­té­gr­er la bio­di­ver­sité dans l’espace urbain.

Autant de défis que nous, amé­nageurs, en lien con­stant avec les col­lec­tiv­ités du ter­ri­toire, nous ten­tons de relever à Marne-la-Val­lée afin de bien adapter nos pro­jets aux nou­velles attentes des citoyens.

Pro­gramme d’écotourisme Vil­lages Nature. © : T. Huau/Interscène ; Jean de Gastines Archi­tectes ; Kreaction

Depuis longtemps, Marne-la-Vallée s’inscrit dans une approche « ville durable ». Comment cela se traduit-il concrètement ?

Depuis plus de 40 ans, Marne-la-Val­lée a mis au point une ges­tion unique du cycle de l’eau et des espaces verts, depuis général­isée partout en France.

Pour­suiv­ant cette his­toire du développe­ment durable, Marne-la-Val­lée est aujourd’hui à la pointe de l’innovation en matière d’éco-mobilité avec le pre­mier réseau de plate­formes d’au­to-partage, d’ef­fi­cac­ité énergé­tique avec le plus grand réseau de récupéra­tion d’én­ergie fatale d’Eu­rope pour ali­menter une ZAC de 178 hectares, et d’é­co-con­struc­tion avec la livrai­son de 35 maisons Pas­siv Haus à par­tir des fil­ières bois.

Demain, Marne-la-Val­lée accueillera le pre­mier smart grid en France mêlant réseaux élec­triques et ther­miques en mobil­isant les éner­gies renou­ve­lables (géother­mie et pho­to­voltaique), pro­jet dévelop­pé en lien avec les col­lec­tiv­ités, EDF, ERDF et Dalkia.

Demain, Marne-la-Val­lée accueillera le plus grand com­plexe touris­tique d’Eu­rope, Vil­lages Nature, ali­men­té par de la géother­mie pro­fonde. Demain, Marne-la-Val­lée accueillera des maisons dont les dis­posi­tifs con­struc­tifs inno­vants s’al­lieront au numérique pour offrir à tous une qual­ité de vie enviée.

Cette dynamique est liée à la présence autour de la gare de Noisy-Champs, future gare du Grand Paris Express, du pôle Descartes, le clus­ter français de la ville durable regroupant plus de 3 000 chercheurs, 50 lab­o­ra­toires, 15 000 étu­di­ants, le pôle de com­péti­tiv­ité Advanci­ty et l’in­sti­tut Effi­cac­i­ty sur la tran­si­tion énergé­tique urbaine.

Quels bénéfices le territoire en tire-t-il ?

Le rythme de crois­sance de Marne-la-Val­lée, avec ses per­spec­tives d’amé­nage­ment et de con­struc­tion en rési­den­tiel, ter­ti­aire et zones d’ac­tiv­ités, per­met de dévelop­per de véri­ta­bles démon­stra­teurs de la ville durable. La plu­part des grands pro­jets d’amé­nage­ment sont d’ailleurs réal­isés à tra­vers des démarch­es nationales (éco­quartiers, écoc­ités…) ou européennes.

Par ailleurs, la grande diver­sité des pro­jets en cours d’amé­nage­ment favorise le développe­ment de fil­ières vertes, dont cer­taines sont déjà claire­ment iden­ti­fiées : chan­vre, mis­cant­hus, struc­ture bois… Elles représen­tent un fort poten­tiel pour la con­struc­tion et les travaux publics ain­si que pour l’é­conomie locale.

Enfin, les impor­tants gise­ments d’én­ergie renou­ve­lable disponibles sur le ter­ri­toire, tels que le bois-énergie, la géother­mie ou encore la chaleur de récupéra­tion, sont de véri­ta­bles atouts pour dévelop­per des réseaux de chaleur et favorisent la réal­i­sa­tion de pro­jets autonomes énergétiquement.

Quelle dynamique apporte Marne-la-Vallée au Grand Paris ?

Marne-la-Val­lée se développe en respec­tant de grands principes d’équili­bre : équili­bre habi­tat / emploi, équili­bre entre espaces bâtis et espaces ouverts, équili­bre social et intergénéra­tionnel. C’est un ter­ri­toire dont la qual­ité de l’amé­nage­ment est recon­nue, tant pour son urban­isme et son archi­tec­ture, que pour ses espaces naturels et agri­coles et son ratio habi­tant-emploi de un emploi par act­if résident.

Il dis­pose par ailleurs de deux loco­mo­tives en ter­mes d’at­trac­tiv­ité : à l’ouest, le clus­ter Descartes et son quarti­er des affaires de la ville durable, et à l’Est, le pôle urbain et touris­tique de Val d’Eu­rope autour des parcs Disney.

Grâce à son acces­si­bil­ité et à ses coûts d’im­plan­ta­tion com­péti­tifs, Marne-la-Val­lée est un site très appré­cié par les investis­seurs et pro­mo­teurs. Aujour­d’hui, il compte 19 500 entre­pris­es, 140 000 emplois et 320 000 habi­tants avec des fil­ièes fortes dans les secteurs du tourisme, de la banque/finance, de l’in­for­ma­tique, de la ville durable…

D’am­bitieuses ini­tia­tives s’y mul­ti­plient, tant en matière d’amé­nage­ment de nou­veaux quartiers et de con­struc­tion de loge­ments neufs, que d’ac­cueil d’ac­tiv­ités inno­vantes et de créa­tion d’emplois. Ces nou­veaux pro­jets représen­tent un poten­tiel d’in­vestisse­ments publics et privés de 5 mil­liards d’eu­ros d’i­ci 2025, com­prenant la con­struc­tion de 20 000 loge­ments et de 1 500 000 m2 d’ac­tiv­ités économiques.

Toutes ces opéra­tions sont autant de ter­ri­toires d’ac­cueil de pro­jets et d’in­vestisse­ments privés, dans un envi­ron­nement unique alliant vis­i­bil­ité, sta­bil­ité et très haute qualité.

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