Les équipes de l'École polytechnique à l'ouvrage

L’X accueillera le centre d’excellence de Fujitsu sur l’intelligence artificielle

Dossier : ExpressionsMagazine N°725 Mai 2017
Par Axel MERY

Fujit­su a annon­cé un investisse­ment de 50 mil­lions d’euros pour soutenir la trans­for­ma­tion numérique en France. Un des axes de cet engage­ment est l’ouverture d’un cen­tre d’excellence sur l’intelligence arti­fi­cielle au sein de l’incubateur de l’École poly­tech­nique, le Drahi X‑Novation Center. 

Le groupe Fujitsu a récemment annoncé un plan d’investissement de 50 M€ pour la France.
Pourquoi ce focus sur l’intelligence artificielle ?

Aujourd’hui, les marchés du cloud et du numérique, sur lesquels Fujit­su se posi­tionne actuelle­ment, sont en forte crois­sance. Si le groupe dis­pose déjà de beaux pro­duits et de belles offres, cet investisse­ment a pour but d’ accélér­er leurs développe­ments en Europe. 

“ La France est réputée pour la qualité et l’efficacité de ses mathématiciens ”

À l’heure actuelle, l’intelligence arti­fi­cielle est encore perçue comme un marché jeune, et peu struc­turé. Nous avons choisi de nous focalis­er sur ce domaine pour trois raisons : d’abord, au Japon, Fujit­su est très recon­nu dans le domaine de l’intelligence arti­fi­cielle, que ce soit au niveau logi­ciel ou au niveau infrastructure. 

Fujit­su France a donc une forte capac­ité à réalis­er et à déploy­er des solu­tions basées sur l’intelligence arti­fi­cielle pour nos clients. Ensuite, l’intelligence arti­fi­cielle est une des forces du groupe. 


Nous avons béné­fi­cié d’une mobil­i­sa­tion com­plète des équipes de l’X.
© ÉCOLE POLYTECHNIQUE — J. BARANDE

En effet, cette tech­nolo­gie fait par­tie des qua­tre axes stratégiques défi­nis par le prési­dent Tana­ka depuis plus d’un an (les trois autres étant l’Internet des objets, le cloud et la sécurité). 

La France dis­pose de l’un des meilleurs viviers de com­pé­tences au monde. Elle est réputée pour la qual­ité et l’efficacité de ses math­é­mati­ciens. Le groupe a une forte con­vic­tion : l’intelligence arti­fi­cielle est la tech­nolo­gie qu’il faut maîtris­er pour être un grand acteur sur le marché de demain. 

Cette tech­nolo­gie va nous per­me­t­tre de fournir des out­ils plus per­for­mants, tels que les chat­bots et per­me­t­tre aux métiers tra­di­tion­nels d’être plus efficaces. 

“ Le Drahi X‑Novation Center correspond parfaitement au type de collaboration que Fujitsu a envie de mener avec les étudiants et les start-up ”

Une autre com­posante tech­nologique intéres­sant nos clients, et sur laque­lle nous allons nous focalis­er, est l’analyse d’image (pho­to ou vidéo). Nous abor­dons le sujet sur trois axes. D’abord, l’amélioration de la qual­ité : s’assurer que les pro­duits sor­tant de la chaîne de pro­duc­tion sont con­formes, ne présen­tent pas de défaut ou de dan­ger. Cette solu­tion est des­tinée à nos clients du secteur industriel. 

Ensuite, la sécu­rité et la sûreté : iden­ti­fi­er les com­porte­ments dan­gereux, les acci­dents et détecter les poten­tiels dan­gers. Ces solu­tions s’adressent à nos clients de l’industrie et du retail. 

Enfin, l’analyse du com­porte­ment : com­pren­dre où vont les indi­vidus et ce qu’ils font. Cet aspect mar­ket­ing répond aux besoins de nos clients retail et leur per­met d’améliorer l’expérience con­som­ma­teur en mag­a­sin grâce à ces informations. 

L’intelligence arti­fi­cielle est une tech­nolo­gie dont le champ d’application est trans­verse aux dif­férents métiers de nos clients. 

Comment cet investissement s’intègre-t-il à la plateforme MetaArc et comment va-t-il soutenir la transformation numérique de vos clients ?

Cet investisse­ment per­me­t­tra le développe­ment de solu­tions qui vien­dront enrichir la plate­forme MetaArc, qui est la suite Fujit­su con­cer­nant la numéri­sa­tion des métiers et l’informatique hybride. 

L'École polytechnique au salon « Viva Tech start-up connect 2016 ».
Le pôle entre­pre­neuri­at et inno­va­tion au salon « Viva Tech start-up con­nect 2016 ». © ÉCOLE POLYTECHNIQUE — J. BARANDE

Cette suite est com­posée d’un ensem­ble de solu­tions, dévelop­pées en interne mais égale­ment par les start-up acquis­es par le groupe telles que UShare­Soft, etc. 

Par ailleurs, la tech­nolo­gie n’est qu’une com­posante de la trans­for­ma­tion numérique, c’est pourquoi nous accom­pa­gnons nos clients dans leur trans­for­ma­tion autour de trois piliers : humain, proces­sus et technologique. 

Aujourd’hui, les acteurs du marché se con­cen­trent sur l’aspect tech­nologique alors que ce n’est pas for­cé­ment l’angle le plus per­ti­nent. Avec MetaArc, nous tra­vail­lons sur les aspects humains et sur les proces­sus, car ces deux élé­ments con­stituent les grands enjeux. 

Si cer­tains pro­jets de trans­for­ma­tion numérique échouent, c’est parce que les équipes en charge du pro­jet se sont trop focal­isées sur l’aspect tech­nologique et n’ont pas pris suff­isam­ment en con­sid­éra­tion les deux autres piliers. 

Pourquoi avoir choisi l’École polytechnique ?

Suite à une précé­dente col­lab­o­ra­tion avec l’École poly­tech­nique pen­dant le Fujit­su World Tour 2016, dans le cadre du con­cours Linked Open Data, nous avons eu l’occasion de créer une rela­tion solide avec l’X, qui nous a per­mis d’avoir très rapi­de­ment des dis­cus­sions abouties sur le sujet de l’investissement du groupe en France. 

En out­re, l’X est l’une des meilleures écoles d’ingénieurs dans le monde et son incu­ba­teur de start-up, le Drahi X‑Novation Cen­ter, cor­re­spond par­faite­ment au type de col­lab­o­ra­tion que Fujit­su a envie de men­er avec les étu­di­ants et les start-up. 

Nous avons béné­fi­cié d’une mobil­i­sa­tion com­plète des équipes de l’X, et en par­ti­c­uli­er du prési­dent Jacques Biot (71), de MM. Pac­ard, Rossin et Somekh. La présence, à la tête de Fujit­su France, de Ben­jamin Revcolevschi (94) n’a bien sûr pas été pour rien dans ce succès. 

Le but de ce cen­tre d’excellence n’est pas de se focalis­er sur de la recherche et développe­ment, mais de délivr­er des solu­tions con­crètes et de répon­dre aux objec­tifs métiers de nos clients. 

CRÉER UN ÉCOSYSTÈME ENTRE BUSINESS ET CODÉVELOPPEMENT

Le centre va se partager entre une activité business et de la recherche appliquée. Les frontières historiques entre R&D et business n’existant plus, tout doit être lié.
Notre objectif est d’être sûr que les solutions développées répondent à un usage spécifique. C’est pour cela que nous créons cet écosystème entre business et corecherche/ codéveloppement.

Nous avons actuelle­ment une forte vis­i­bil­ité auprès des écoles, et nous sommes d’ailleurs en dis­cus­sion avec plusieurs d’entre elles. De ce fait, il n’est pas impos­si­ble de voir d’autres pro­jets naître en col­lab­o­ra­tion avec ces dernières. 

Pour conclure, quelle est la liaison entre l’Inria et le centre d’excellence ?

Au sein du cen­tre d’excellence, une par­tie sera ori­en­tée busi­ness et une autre, portée par les lab­o­ra­toires, sera ori­en­tée recherche. Dans la par­tie recherche, il y a, entre autres, les accords entre Fujit­su et l’Inria. Nous avons mis en place une gou­ver­nance afin de s’assurer de la cohérence entre les sujets d’études choi­sis avec l’Inria et les besoins de nos clients. 

Notre volon­té est que le fruit de cette recherche puisse être util­isé dans nos pro­jets clients à moyen terme. 

Adap­té d’un arti­cle paru sur le blog de Fujitsu-France.

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