L’université, une autre voie d’accès à l’X

Dossier : ExpressionsMagazine N°703 Mars 2015
Par Ulysse DHOMÉ (13)

Pas ques­tion, évidem­ment, de pass­er exacte­ment les mêmes épreuves que pour les pré­pas : per­son­ne ne s’en sor­ti­rait. L’admissibilité aux épreuves orales est fondée sur l’étude d’un dossier com­prenant les notes de L1 et L2, une let­tre de moti­va­tion, des let­tres de recommandation.

On passe égale­ment un exa­m­en écrit com­prenant une épreuve de français et un QCM sci­en­tifique, mais il sem­blerait que l’École ne prenne pas en compte les résul­tats de ces épreuves.

Des épreuves spécifiques

Une fois admis­si­ble, sept épreuves orales atten­dent ceux qui n’ont pour­tant pas vrai­ment l’habitude des concours.

“ Le major de la promo 2010 était un universitaire ”

Les épreuves sont spé­ci­fiques à cha­cun en fonc­tion du pro­gramme des enseigne­ments suiv­is en licence. Une fois à l’École, plus aucune dis­tinc­tion n’est faite entre les dif­férentes filières.

Au pire a‑t-on le droit à quelques rail­leries de nos cama­rades de pré­pa en début d’année, dis­ant qu’on a « volé des places à ceux qui ont tra­vail­lé ». Cepen­dant, ces remar­ques sont plutôt de bonne guerre, et il est facile pour nous de leur rétor­quer qu’on a fait autre chose qu’étudier pen­dant les trois dernières années.

Une chance pour tous

Issu de cette fil­ière, je pense sincère­ment que c’est une chance pour tous que l’École s’ouvre à d’autres profils.

La voie universitaire d’accès au concours est apparue suite au rapport Attali de 1997, mais jusqu’en 2012 on ne comptait qu’une petite dizaine d’admis, ce nombre variant grandement d’une année à l’autre.
Depuis la promo 2012, le concours offre 18 places aux élèves français.
Pour les élèves étrangers ayant étudié à l’université en France, le concours est le même, mais le nombre d’admis varie.

Nous avons tous des pro­fils assez dif­férents, cer­tains ont arrêté la pré­pa au bout d’un an, d’autres n’y ont jamais pen­sé ; nous n’avons pas tous eu les mêmes enseigne­ments, nous n’avons pas appris les mêmes méth­odes de travail.

Bref, venir d’environnements dif­férents ne peut qu’être source d’enrichissements pour tout le monde.

« Mais quand même, ils n’ont pas le niveau pour venir ici », argu­menteront cer­tains. L’exemple le plus probant du con­traire est cer­taine­ment le major de la pro­mo 2010, universitaire.

Bien sûr, selon notre fil­ière, on peut par­fois avoir plus de mal. Les matheux sont peut-être ceux qui ont le moins de mal.

Il est vrai que, venant de mécanique, j’ai plus de dif­fi­cultés à suiv­re les raison­nements math­é­ma­tiques trop poussés. Mais, quand il s’agit de mécanique, la sit­u­a­tion est l’inverse ; il n’y a donc glob­ale­ment guère de différences.

Un manque de connaissance du concours

La prin­ci­pale bar­rière qui empêche le développe­ment de cette fil­ière est le manque de con­nais­sance de ce con­cours. Quand j’en ai par­lé dans mon uni­ver­sité, j’ai appris son exis­tence à mes professeurs.

Et, par­mi ceux qui le con­nais­sent, peu veu­lent pouss­er leurs meilleurs élé­ments à quit­ter la fac­ulté. Par ailleurs, trop peu d’élèves osent pass­er ce con­cours, ne croy­ant pas en leurs chances d’y réussir.

En 2013, nous n’étions que 30 admis­si­bles pour 18 places : on com­prend donc aisé­ment que l’École ne veuille pas aug­menter les places pour l’instant.

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