L’institut LVMH des Métiers d’Excellence : préparer la relève du luxe

Dossier : Dossier FFEMagazine N°700 Décembre 2014
Par Chantal GAEMPERLE

La première promotion de l’« Institut LVMH des Métiers d’Excellence » vient de faire sa rentrée. Pouvez-vous nous en dire plus ?

L’Institut LVMH des Métiers d’Excellence (IME) lancé en juil­let dernier, est un pro­gramme de for­ma­tion pro­fes­sion­nelle qui per­met au groupe LVMH d’assurer la trans­mis­sion de ses savoir-faire en val­orisant la fil­ière des métiers de l’artisanat et de la créa­tion auprès des jeunes générations.

Plusieurs fil­ières dont la joail­lerie, la cou­ture et la maro­quiner­ie sont con­cernées par la mise en place de ces con­trats en alter­nance que nous finançons.

Pour val­oris­er la for­ma­tion, l’Institut LVMH des Métiers d’Excellence a mis en place des parte­nar­i­ats avec l’École de la Bijouterie- Joail­lerie de Paris (BJOP), l’École de la Cham­bre Syn­di­cale de la Cou­ture Parisi­enne (ECSCP) et les Com­pagnons du Devoir et du Tour de France, Insti­tut des Matéri­aux Sou­ples. Ces parte­nar­i­ats vont aus­si per­me­t­tre une pro­fes­sion­nal­i­sa­tion à tra­vers des for­ma­tions de haut niveau.É

28 jeunes appren­tis de 17 à 26 ans ont fait leur ren­trée en sep­tem­bre dernier. Avec cette pre­mière pro­mo­tion, nous souhaitons assur­er la trans­mis­sion des savoir-faire dans la fil­ière, et la péren­ni­sa­tion des métiers dans lesquels la for­ma­tion de tal­ents demande des années.

Quel rôle a joué LVMH dans la mise en place de cette initiative ?

Dans le cadre de sa poli­tique en faveur de l’égalité des chances, LVMH met en œuvre une démarche visant à faire con­naître le dis­posi­tif de l’Institut LVMH des Métiers d’Excellence.

Ain­si, nous visons plus par­ti­c­ulière­ment les jeunes, avec pour objec­tif la pro­mo­tion de tous les tal­ents au-delà de leur cadre social et réseau personnel.

La for­ma­tion en appren­tis­sage et par alter­nance visée par l’IME con­stitue un dis­posi­tif orig­i­nal de for­ma­tion. Il per­met aux jeunes sélec­tion­nés de béné­fici­er d’un enseigne­ment dis­pen­sé dans les écoles parte­naires tout en acquérant une solide expéri­ence pro­fes­sion­nelle dans les Maisons du Groupe. Ces deux aspects sont com­plétés par des pro­grammes péd­a­gogiques spé­ci­fiques que nous avons dévelop­pés et qui pren­nent la forme de Mas­ter Class­es LVMH.

Ces pro­grammes inclu­ent entre autres des vis­ites d’ateliers, de bou­tiques, des ren­con­tres avec des experts, des arti­sans et des créa­teurs, l’apprentissage de l’italien ou encore la pos­si­bil­ité de par­ticiper à un voy­age d’études.

A tra­vers ce dis­posi­tif, nous voulons dévelop­per et pro­mou­voir l’employabilité de ces jeunes tal­ents. Au-delà des pre­mières con­ven­tions de parte­nar­i­at avec les trois écoles préc­itées, des dis­cus­sions sont en cours avec d’autres écoles pour pré­par­er la ren­trée 2015.

Avec 30 à 50 % des salariés qui seront à la retraite d’ici une dizaine d’années, existe-t- il un besoin d’attirer les jeunes vers ce domaine ?

Oui, en effet. Il est impor­tant d’attirer des jeunes dans les métiers dits manuels qui ont sou­vent été nég­ligés par le monde édu­catif et les médias.

Il faut 8 à 10 ans pour repér­er et for­mer un bon ouvri­er joail­li­er, ser­tis­seur ou polis­seuse en haute joail­lerie. Il ne faut donc pas per­dre de temps, ni se tromper sur les apti­tudes du can­di­dat. Chez Chaumet, par exem­ple, chaque année, un appren­ti est accueil­li dans le cadre d’un con­trat en alternance.

Cer­tains métiers sont sous ten­sion, et trans­met­tre aux jeunes généra­tions les savoir-faire dans les domaines de la haute cou­ture, de la cou­ture, de la maro­quiner­ie, de la joail­lerie et de l’horlogerie nous sem­ble indispensable.

Quelles sont les filières du luxe qui seront concernées en priorité ?

Les fil­ières métiers de l’artisanat, de la créa­tion et de la vente sont con­cernées. Cette année, pour cette pre­mière pro­mo­tion, nous nous sommes focal­isés sur la bijouterie-joail­lerie, la cou­ture flou et la maroquinerie.

L’année prochaine, c’est la cou­ture tailleur qui sera inté­grée aux pro­grammes de l’IME. Nous étu­dions égale­ment des parte­nar­i­ats dans les domaines de l’horlogerie, de la vigne, de la vente et du retail de luxe, du visu­al mer­chan­dis­ing, ou encore du digital…

Chez LVMH, la com­bi­nai­son d’une mul­ti­tude de savoir-faire com­plé­men­taires per­met d’atteindre l’excellence ; ain­si, le Directeur Artis­tique de Chris­t­ian Dior Cou­ture col­la­bore étroite­ment avec la pre­mière d’atelier pour l’élaboration des col­lec­tions haute-cou­ture, véri­ta­ble emblème du savoir-faire français.

Comment voyez-vous l’initiative se développer dans le futur ?

Nous plan­i­fions l’ouverture de nou­velles class­es LVMH dans les autres domaines du luxe. Pour nous, il faut décloi­son­ner pour innover en per­me­t­tant la ren­con­tre entre divers univers et en évi­tant les silos, en faisant tra­vailler les jeunes arti­sans et les jeunes design­ers avec les vendeurs pour leur per­me­t­tre d’innover en s’inspirant mutuellement.

L’excellence et l’innovation sont deux valeurs clés du groupe LVMH.

Ces deux valeurs seront le moteur du développe­ment de l’Institut LVMH des Métiers d’Excellence.

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