L’éthique des armes

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°619 Novembre 2006Par : Alain Crémieux (55) Préface de Jean-Paul Gillyboeuf (62)Rédacteur : JREditeur : AEGEUS – Éditions du Bicorne – 2006

Dans cet essai, l’auteur nous fait part des réflex­ions aux­quelles l’a con­duit sa par­tic­i­pa­tion au Comité d’éthique de l’armement comme mem­bre (1995–2001) puis comme prési­dent (depuis 2001). Par­tant de con­sid­éra­tions sur l’éthique en général et sur l’éthique de la guerre qui font par­tie de l’acquis philosophique de l’humanité depuis des cen­taines, voire des mil­liers d’années, il s’applique à les déclin­er par rap­port aux armes que les hommes ont pro­gres­sive­ment mis­es au point et con­tin­u­ent à faire progresser.

Dans un monde où les con­ven­tions d’interdictions de cer­taines armes se suc­cè­dent (armes chim­iques, armes biologiques, mines antiper­son­nel), où la pos­ses­sion d’armes de destruc­tion mas­sive est un sujet de débat diplo­ma­tique intense et, réal­ité ou pré­texte, a pu déclencher la sec­onde guerre d’Irak, les armes méri­taient bien d’être exam­inées au prisme de l’éthique, comme on exam­ine les com­porte­ments de ceux qui les ser­vent. L’auteur évoque les armes réputées les plus cru­elles (armes chim­iques, armes biologiques) comme d’autres, plus clas­siques. Il n’élude pas non plus le prob­lème, si sou­vent con­tro­ver­sé, des expor­ta­tions d’armement.

Tant que la paix ne sera pas défini­tive­ment établie de par le monde, tant que les paci­fistes res­teront d’admirables utopistes, tant que per­sis­tera l’habitude, prise il y a quelques dizaines de mil­liers d’années, de se bat­tre autrement qu’à main nue, il fau­dra que l’homme, le com­bat­tant, le dirigeant, et le diplo­mate aus­si, se deman­dent non seule­ment quand mais aus­si com­ment ils ont le droit de tuer. Car c’est bien de cela qu’il s’agit.

En ces années où le con­cept de guerre préven­tive réap­pa­raît, où ter­ror­isme et pro­jets d’armement nucléaire boule­versent les États, c’est un ouvrage d’une dou­ble actu­al­ité que nous présente l’auteur tant, au-delà de la guerre et de l’usage de la force, c’est la prob­lé­ma­tique de la pro­tec­tion des plus faibles qui est encore une fois en jeu.

Même si elle ne l’est pas seule­ment entre États.

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