L’espéranto, une proposition… actuelle !

Dossier : EuropeMagazine N°600 Décembre 2004
Par Hilaire de CHERGÉ (85)

Les faits

Les faits

L’e­spéran­to est une langue créée de toutes pièces par le médecin polon­ais L. Zamen­hof en 1887. Con­traire­ment à toutes les autres langues par­lées dans le monde, l’e­spéran­to est une langue dotée d’une gram­maire très sim­ple, exprimée en 16 règles, sans excep­tion, et d’un vocab­u­laire de base lim­ité, mais per­me­t­tant des vari­a­tions et des nuances très évoluées et qua­si infinies, sur le principe du mec­ca­no, grâce à un sys­tème de pré­fix­es et de suf­fix­es sim­ple à mémoris­er et néan­moins très sub­til. C’est en fait la seule langue du monde qui soit bâtie et util­is­able comme un lan­gage infor­ma­tique, ce qui lui donne des avan­tages considérables : 

  • grande facil­ité d’ap­pren­tis­sage (en deux heures, vous aurez inté­gré les principes de base et la gram­maire — en quelques heures de plus, vous aurez acquis une con­nais­sance suff­isante de la langue pour com­pren­dre une con­ver­sa­tion sim­ple ou lire des textes sur tous les sujets : com­parez avec l’anglais, l’allemand…), 
  • rel­a­tive facil­ité pour maîtris­er totale­ment la langue dans ses moin­dres finess­es (ce que cha­cun de nous ne réalise que dans une, voire au mieux deux langues, tant est com­plexe l’ap­pren­tis­sage des excep­tions et du vocab­u­laire : voyez de com­bi­en d’an­nées d’ap­pren­tis­sage un enfant a besoin pour par­faite­ment maîtris­er sa langue mater­nelle)1,
  • grande pré­ci­sion des tra­duc­tions en — et à par­tir de — l’e­spéran­to : les tra­duc­teurs maîtrisent en effet com­plète­ment les deux langues (leur langue mater­nelle et l’e­spéran­to), et les effets d’altéra­tion sont donc qua­si­ment élim­inés (cf. textes traduits deux fois ou plus, et pro­fondé­ment mécon­naiss­ables, en rai­son de l’empreinte du style ou de dis­tor­sions de sens…)2,
  • langue vivante et poé­tique, en par­tie en rai­son du grand nom­bre de pos­si­bil­ités qu’il y a d’ex­primer une même phrase : comme au mec­ca­no, la redon­dance et la flex­i­bil­ité, com­binées avec la sim­plic­ité des règles et élé­ments de base, per­me­t­tent d’en­gen­dr­er rapi­de­ment une grande créativité. 


En résumé, à l’heure où les langues con­stituent les dernières fron­tières les plus infran­chiss­ables entre les hommes, et où l’Eu­rope s’élar­git à 25 pays (avec 20 langues dif­férentes !) l’e­spéran­to a les qual­ités d’une langue pont idéale… OK, me direz-vous, mais on a déjà l’anglais, n’est-ce pas ? 

L’anglais

L’anglais est incon­testable­ment la langue qui s’im­pose aujour­d’hui dans tous les échanges inter­na­tionaux, et dans toutes les écoles, comme l’indis­pens­able vecteur… L’anglais devient une langue mon­di­ale, et il serait aujour­d’hui vain de vouloir chang­er cet état de fait, qui s’ac­célère encore par le développe­ment d’In­ter­net et des moyens de (télé) com­mu­ni­ca­tion… L’anglais est-il pour autant la seule solu­tion à tous les prob­lèmes de langues dans le monde ? Je ne le crois pas, pour plusieurs raisons : 

  • l’anglais devient une langue mon­di­ale, certes, mais rien ne dit qu’elle devi­enne rapi­de­ment la langue uni­verselle que tout le monde sur terre est appelé à par­ler à l’ex­clu­sion de toute autre. Il sem­ble au con­traire que les langues mater­nelles ont encore de beaux jours (siè­cles ?) devant elles…3,
  • ” l’anglais inter­na­tion­al ” qui sert de langue de com­mu­ni­ca­tion entre étrangers de pays dif­férents est un plus petit dénom­i­na­teur com­mun, c’est-à-dire une langue d’une grande pau­vreté gram­mat­i­cale, que les Anglais de souche eux-mêmes con­sid­èrent avec un cer­tain dédain, et qui mon­tre ses lim­ites dans les dis­cus­sions complexes. 


Lors de telles dis­cus­sions, le recours à des inter­prètes est certes utile, mais lui aus­si lim­ité, surtout lorsque le vocab­u­laire est très spé­cial­isé (ce qui est sou­vent le cas en univers pro­fes­sion­nel). À titre d’ex­em­ple, j’ai tra­vail­lé à un appel d’of­fres inter­na­tion­al, pour lequel notre offre devait être rédigée en tchèque. Notre équipe, con­sti­tuée de Français, de Tchèques, d’Anglais et d’Alle­mands a naturelle­ment adop­té l’anglais comme langue com­mune de tra­vail. Cer­tains doc­u­ments tech­niques ont donc été traduits du français ou de l’alle­mand (ou du tchèque !) vers l’anglais, dans lequel ils furent éventuelle­ment tra­vail­lés et amendés, puis vers le tchèque… Le texte de l’of­fre finale a dû être entière­ment retraduit en rai­son des nom­breuses pertes de sub­stance et altéra­tions de sens (voire inco­hérences) que les mul­ti­ples tra­duc­tions avaient générées : c’é­tait devenu un mau­vais patch­work… Une des raisons en était la faib­lesse des textes en anglais inter­na­tion­al qui ser­vaient de ver­sions de tra­vail inter­mé­di­aires : par exem­ple, la pau­vreté du vocab­u­laire employé rendait mal compte des nuances et engen­dra de nom­breuses erreurs d’interprétations. 

En espéran­to, les ter­mi­naisons per­me­t­tent d’exprimer sim­ple­ment une var­iété de mots et de con­cepts à par­tir d’une racine unique :
les noms finis­sent en –o, les adjec­tifs en –a, les verbes en –i et les adverbes en –e.
Exemples : 
Muziko
Muzika
Muzike
Muziki
musique
musical
musicalement
— (faire de la musique) 
kan­to
kanta
kante
kanti
chant
— (vocal, choral)
-
chanter 
L’espéranto per­met de créer sans ambiguïté de nom­breux mots, dont cer­tains qui n’existent pas et sont pour­tant faciles à com­pren­dre. Autres exemples : 
Bicik­lo
Bicikla
Bicikle
Bicikli
vélo
— (vélocipédique)
— (à vélo)
faire du vélo 
bluo
blua
blue
blui
bleu (la couleur)
bleu (adjec­tif)
— (en bleu)
— (“ bleuir ”) 
On le voit, la sim­plic­ité favorise la richesse. Un ensem­ble de pré­fix­es et suf­fix­es enri­chit la com­bi­na­toire. Deux exemples : 
X-isti
Et le nom dérivé
X-ema
 
 
Le suf­fixe ‑in (o,a)
 
(verbe) avoir pour méti­er X
 
(adj) qui a ten­dance à beau­coup X
 
 
mar­que le féminin
 
kan­tisti
kantisto
kantema
paroli
parolema
sin­joro, sinjorino
c^evalo, c^evalino
chanter professionnellement)
chanteur professionnel
a tou­jours une chan­son aux lèvres
par­ler (paro­lo : la parole)
bavard
mon­sieur, madame
cheval, jument 
Ain­si : bicik­le­ma fotis­to, “ un pho­tographe qui aime faire du vélo ”.
Et pour les décli­naisons des verbes ? –i mar­que l’infinitif, -as le présent, -os le futur, -is le passé, -u l’impératif… Sans excep­tions ! Exemple : 
vidi
li vidas
li vidis
li vidos
voir
il voit
il a vu
il verra 

mi vidas
ni vidis
vi vidos

je vois
nous avons vu
vous verrez 
vi vidas : espéran­to estas la plej facila ling­vo en la mondo !

Les enjeux

N’é­tant ni lin­guiste, ni uni­ver­si­taire, ni fonc­tion­naire inter­na­tion­al, ni lié à un quel­conque groupe de pres­sion dans ces domaines, je m’ex­prime ici à titre per­son­nel de citoyen de notre planète bleue, ayant un peu roulé sa bosse…4

Si l’on admet que l’anglais n’est pas appelé à devenir rapi­de­ment l’u­nique langue mater­nelle de tous les peu­ples dévelop­pés du monde, alors la qual­ité d’échange entre les langues (et donc entre les hommes et les nations) est un enjeu de taille, pou­vant avoir des con­séquences cul­turelles, économiques et poli­tiques (guer­res…) sur les pop­u­la­tions du globe. 

Une manière évi­dente d’y con­tribuer est l’ap­pren­tis­sage, par une par­tie crois­sante de la pop­u­la­tion, de plusieurs langues étrangères, dont l’anglais — vecteur uni­versel : nos pays européens ont fait entre eux dans les dernières décen­nies d’im­por­tants pro­grès dans ce sens, et c’est tant mieux5. Mais cette poli­tique restera lim­itée à une faible par­tie de la pop­u­la­tion dans cer­tains pays moins rich­es ou plus éloignés cul­turelle­ment (Asie, pays arabes…). Dans de tels pays, comme dans les nôtres, l’ap­pren­tis­sage d’une langue uni­verselle plus facile per­me­t­trait une bien meilleure péné­tra­tion, et à terme un meilleur niveau d’é­d­u­ca­tion global. 

Un autre axe d’amélio­ra­tion est le développe­ment de tech­niques de tra­duc­tion plus fiables per­me­t­tant de réduire les ” pertes en ligne ” con­statées dans les échanges inter­na­tionaux… et les coûts de tra­duc­tion6 !

En quoi l’espéranto peut-il être utile ?

TABLEAU B
COMPARAISON DE QUATRE SYSTÈMES INTERNATIONAUX DE COMMUNICATION INTERNATIONALE 
1) Sys­tème ONU : utilis­er un nom­bre restreint de lan­gages, entre lesquels il y a tra­duc­tion simul­tanée et tra­duc­tion des doc­u­ments de travail.
2) Sys­tème multi­na­tion­al : utilis­er un seul lan­gage eth­nique (en général l’anglais).
3) Sys­tème de l’Europe à 15 : utilis­er tous les lan­gages de tous les pays mem­bres (tra­duc­tion simul­tanée et tra­duc­tion des doc­u­ments de travail).
4) Sys­tème espéran­to : utilis­er l’espéranto comme langue pont (langue de tra­vail orale et écrite). 
Sur les critères suiv­ants, notés de – (pas de nui­sance) à *** (nui­sance extrême) 
ONU  Multinat.  EU  Espéranto 
a) Durée préal­able d’étude de la langue (pour les participants)  ** ** - *
b) Investisse­ment préal­able pour l’institution ** * *** *
c) Coûts de tra­duc­tion induits  ** - *** -
d) Perte/distorsion d’information en ligne  ** * *** *
e) Perte de temps/d’efficacité ** - *** -
f) Hand­i­cap lin­guis­tique oral (par­tic­i­pants) ** *** - ***
g) Hand­i­cap lin­guis­tique lec­ture (par­tic­i­pants) ** *** - **
h)Discrimination/inégalités engen­drées ** *** - -
i) Influ­ence d’un nom­bre crois­sant de langues  ** - *** -
Tableau inspiré des informations/sources disponibles, n’engageant que l’auteur.

Langue facile à enseign­er, elle per­me­t­trait de faire béné­fici­er un plus grand nom­bre d’une langue uni­verselle (indépen­dam­ment du déploiement de l’anglais). Cer­tains pays l’ont bien com­pris, qui ont aujour­d’hui une poli­tique d’é­d­u­ca­tion inté­grant l’e­spéran­to, comme la Pologne, qui en 2002 a choisi l’e­spéran­to comme une des trois langues pri­or­i­taires de Radio Polo­nia, et l’en­seigne dans un cer­tain nom­bre d’é­coles, la Hon­grie (on peut y faire un doc­tor­at en espéran­to !), ou la Chine, qui a des émis­sions de radio tous les jours en espéran­to, et des pro­grammes édu­cat­ifs locaux. Radio-Vat­i­can émet trois fois par semaine en espéran­to, et d’autres États amor­cent des démarch­es dans ce sens, par­fois non dénuées d’ar­rière-pen­sées (échap­per à la toute-puis­sance anglo-sax­onne, défendre des langues minori­taires men­acées, etc.). 

De nom­breuses per­son­nes et lob­bys sont donc act­ifs dans ce domaine, et ten­tent de pro­mou­voir leurs idées : vous avez peut-être ain­si lu le man­i­feste L’é­gal­ité des langues — une néces­sité pour l’Eu­rope, pub­lié dans les jour­naux français et européens en 20037, ou plus récem­ment Par­lez-vous européen ? en 20048, pub­lié par l’As­so­ci­a­tion d’e­spéran­to de l’U­nion européenne, il y développe l’idée que l’é­gal­ité des citoyens, quelle que soit leur langue mater­nelle, est poli­tique­ment indis­pens­able dans une Europe élargie comme dans la com­mu­nauté mon­di­ale, et qu’une langue neu­tre comme l’e­spéran­to peut con­tribuer à assur­er cette égal­ité. D’au­tant que l’e­spéran­to serait un excel­lent accéléra­teur du plurilin­guisme en Europe : loin de men­ac­er les langues mater­nelles, il peut con­stituer à la fois un com­plé­ment uni­versel et une ouver­ture facile vers les autres langues. 

Limites et écueils

Le prin­ci­pal défaut de l’e­spéran­to est son alpha­bet ini­tial, trop com­plexe pour cer­tains claviers d’or­di­na­teurs et emails (let­tres cˆ, gˆ, hˆ, jˆ, sˆ, u˘). Ces let­tres peu­vent heureuse­ment aus­si s’écrire ” ch “, ” gh “, etc., ou peu­vent être téléchargées sur les sites espéran­tistes, ce qui devrait à terme nor­malis­er la situation. 

Un autre écueil pour les non-Européens pour­rait être l’o­rig­ine du vocab­u­laire de base, qua­si exclu­sive­ment européen9… mais en fait, cette car­ac­téris­tique en fait une langue facile­ment assim­i­l­able par tous les Européens, et les non-Européens appré­cient la sim­plic­ité de la gram­maire et les con­struc­tions lex­i­cales proches du chinois. 

Enfin, l’ar­gu­ment sou­vent avancé selon lequel l’e­spéran­to serait une langue arti­fi­cielle dépourvue de poésie et de nuances fait sourire quiconque a un peu étudié la langue : au con­traire, l’e­spéran­to inspire de nom­breux ouvrages de poésie, soit des tra­duc­tions de poètes du monde entier, soit des créa­tions directes. 

Trois propositions concrètes

Nous l’avons vu, l’e­spéran­to n’est pas une langue morte ! Par­lée aujour­d’hui par plusieurs mil­lions de per­son­nes à tra­vers le monde (et pas seule­ment des poly­glottes utopistes !), soutenue par plusieurs États, en développe­ment con­stant ces dernières années, elle peut intéress­er deux cibles : 

  • les pou­voirs publics et insti­tu­tions inter­na­tionales, car c’est un out­il fiable et économique de tra­duc­tion d’une langue nationale à une autre, 
  • cha­cun de nous, car c’est une langue très facile à maîtris­er par tous pour com­mu­ni­quer avec un nom­bre crois­sant d’é­trangers du monde entier. 


Pour ma part, j’aimerais repren­dre ici trois propo­si­tions très con­crètes, qui me parais­sent intéres­santes, réal­is­ables, peu coû­teuses, et sus­cep­ti­bles d’être mis­es en œuvre rapi­de­ment en France sans dif­fi­culté particulière. 

Proposition 1

Autoris­er l’e­spéran­to comme langue option­nelle au bac­calau­réat. Cette mesure dévelop­perait l’in­térêt pour cette langue, et lui apporterait la recon­nais­sance dont elle manque encore dans notre pays pour être prise au sérieux par le grand pub­lic10.

Proposition 2

Faire des essais de tra­duc­tions multi­na­tionales en util­isant l’e­spéran­to, par exem­ple dans les insti­tu­tions européennes… Une fois la crédi­bil­ité de la méth­ode démon­trée, nul doute que ses mul­ti­ples intérêts (notam­ment la réduc­tion des coûts) en favoris­eront le développement. 

Proposition 3

Cher cama­rade, ami lecteur, prends deux heures de ton pré­cieux temps et tente l’ex­péri­ence. Va par exem­ple sur le site www.lernu.net11. Tu pour­ras ain­si te faire par toi-même une opin­ion, et décider si, toi aus­si, tu te mets à con­sid­ér­er l’e­spéran­to comme une propo­si­tion… actuelle ! 

________________________________
1. Un dic­tio­n­naire espéran­to n’a besoin que de 16 000 entrées pour cou­vrir la qua­si-inté­gral­ité du vocab­u­laire ency­clopédique d’une langue comme le français… Et per­met même d’ex­primer de nom­breux mots/concepts n’ex­is­tant pas de façon sim­ple dans notre langue (cf. tableau A).
2. À l’heure où l’Eu­rope passe à 25, et où les besoins et les prob­lèmes de tra­duc­tion se mul­ti­plient, il est intéres­sant de com­par­er les dif­férents sys­tèmes de com­mu­ni­ca­tion inter­na­tionale disponibles (cf. tableau B).
3. De 1950 à 2000, la pro­por­tion mon­di­ale d’an­glo­phones de nais­sance a même sen­si­ble­ment dimin­ué, pas­sant de 11 % à 6 %, en rai­son de la crois­sance démo­graphique des régions non-anglophones.
4. Employé par un grand groupe inter­na­tion­al, j’ai vécu avec ma famille et tra­vail­lé trois ans en Angleterre (en anglais), puis à Prague (avec inter­prète) et depuis trois ans en Alle­magne (en allemand).
5. Mal­gré ces efforts, moins de 1 % de la pop­u­la­tion française est bilingue français-anglais…
6. Les tra­duc­tions et inter­pré­ta­tions représen­taient un tiers du bud­get admin­is­tratif de l’U­nion européenne à 15… Et com­bi­en plus dans l’Eu­rope à 25 ?
7. Notam­ment : La Repub­bli­ca, 15 mars 2003 ; Le Monde, 14 juin 2003 ; die Zeit, 4 décem­bre 2003.
8. Le Monde, 26 sep­tem­bre 2004.
9. Selon un recense­ment de 1989, les mots espéran­to vien­nent : 40 % du vocab­u­laire inter­na­tion­al tiré du latin et du grec (ex. : tele­fono), 20 % de deux langues (dont les deux tiers du français et de l’anglais, ex. : blua = bleu), 13 % du français (ex. : diri = dire), 12 % du latin (ex. post), 12 % de l’alle­mand (ex. : nur = seule­ment), de l’anglais, du russe ou d’autres langues… et seule­ment 0,8 % ont été inven­tés par Zamen­hof lui-même ! (ex. : kio = quoi). Au total, on estime que près de 80 % des mots espéran­to sont aisé­ment com­préhen­si­bles par un fran­coph­o­ne sans for­ma­tion particulière.
10. Cette propo­si­tion n’est pas très orig­i­nale : elle est une promesse du can­di­dat Chirac lors de la cam­pagne prési­den­tielle de 2002 ! (cf. Le Monde, 14 juin 2003, p. 5).
11. Ou www.esperanto-france.org, ou www.esperanto.net. Pour ceux qui veu­lent creuser le sujet, voir aus­si l’ex­cel­lent livre de Claude Piron, Le défi des langues : du gâchis au bon sens, L’Har­mat­tan, 1994.

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