Les ports de Paris

Dossier : Les portsMagazine N°601 Janvier 2005

Out­re nos mis­sions d’amélio­ra­tion de l’at­trac­tiv­ité por­tu­aire, souligne Yves Morin, directeur des affaires stratégiques et finan­cières du Port autonome de Paris nous devons con­cili­er amé­nage­ment por­tu­aire et envi­ron­nement ; nos actions visent notam­ment à val­oris­er ou requal­i­fi­er les espaces por­tu­aires, en con­cer­ta­tion avec les col­lec­tiv­ités ter­ri­to­ri­ales ce qui n’est pas chose aisée au sein d’une aggloméra­tion où la pres­sion fon­cière est forte.

Temps forts de 2003–2004

Si l’ac­tiv­ité trans­port de con­teneurs — en con­stante évo­lu­tion, avec une marge de pro­gres­sion impor­tante (actuelle­ment 2 % du traf­ic marchan­dis­es) — a été par­ti­c­ulière­ment floris­sante (+ 38 %), l’ex­er­ci­ce s’est sol­dé au total par une baisse de traf­ic de 2,8 %, le chiffre d’af­faires ayant tout de même pro­gressé de 1,4 %. Ce résul­tat a per­mis d’ac­croître de 6 % l’in­vestisse­ment du Port autonome de Paris qui se monte à 160 mil­lions d’eu­ros pour la péri­ode 2003–2007.

En revanche, sur les six pre­miers mois de 2004, note Yves Morin, le traf­ic flu­vial enreg­istre une crois­sance de 4,2 %, due surtout aux matéri­aux de con­struc­tion (+ 5,3 %) et au boom des con­teneurs (+ 29,3 %), car­ac­térisée par l’ar­rivée de clients de la grande dis­tri­b­u­tion. Les activ­ités de prom­e­nade, croisières, etc., ont à nou­veau pro­gressé (+ 5 %), grâce à un effort soutenu d’équipement de la part du Port autonome de Paris et de l’ap­pui des col­lec­tiv­ités régionales et locales, de plus en plus sen­si­bles à l’ap­port économique de ces activ­ités et à leur con­tri­bu­tion à l’an­i­ma­tion des espaces au bord de l’eau.

Diversification des trafics

Porte-conteneurs sur la Seine
Porte-con­teneurs. © VNF/P. CHEUVA

En 2003, le traf­ic mar­itime, minori­taire, a pro­gressé de 6,9 % pour attein­dre 0,453 mil­lion de tonnes (Mt). Il s’ag­it de trans­ports effec­tués directe­ment par cab­o­tage mar­itime entre les sites du Port autonome de Paris vers (ou en prove­nance) de ports anglais, espag­nols ou por­tu­gais, ce qui con­stitue un mode d’a­chem­ine­ment par­ti­c­ulière­ment économique. Pour le trans­port flu­vial, le traf­ic du Port autonome de Paris con­cerne à 57 % des matéri­aux de con­struc­tion, suivi par les trafics liés à l’en­vi­ron­nement, les déblais et déchets (18 %), puis les pro­duits agri­coles (8 %) et les com­bustibles et minéraux solides pour 6,9 %, les autres trafics se répar­tis­sant entre les machines et véhicules (2,9 %), les pro­duits métal­lurgiques, les pro­duits pétroliers, les den­rées ali­men­taires (en pro­gres­sion de près de 24 %).

C’est le traf­ic de min­erais et déchets qui s’ac­croît le plus (91 % avec 0,165 Mt !) et qui se trans­fère de plus en plus sur le mode flu­vial. Pour la pre­mière fois en 2003, la SNCF a en out­re choisi d’u­tilis­er la logis­tique flu­viale pour appro­vi­sion­ner en ciment le chantier de la ligne C du RER, Castor.

Massification du transport de conteneurs

Asso­cié à la Com­pagne flu­viale de trans­port et les Ter­minaux de Nor­mandie, le Port autonome de Paris, à tra­vers sa fil­iale Paris-Ter­mi­nal SA, est présent dans le GIE Logi­seine qui vise à inten­si­fi­er le ser­vice flu­vial par barges pour le trans­port de con­teneurs entre Le Havre, Rouen et les ports de Paris.

Yves Morin :

Une presta­tion logis­tique com­plète est pro­posée aux chargeurs qui séduit de plus en plus la grande dis­tri­b­u­tion qui com­mence à priv­ilégi­er la voie d’eau pour des raisons de per­ti­nence, certes écologique mais aus­si et surtout économique.

Il s’ag­it d’un marché poten­tiel estimé à 230 000 EVP1 à l’hori­zon 2008, lié aux pro­duits de grand import qui tran­si­tent par Le Havre : AuchanDi­rect ouvre son cen­tre logis­tique à Gen­nevil­liers, tan­dis que Mono­prix, Car­refour, Toys’R’Us, Pier Import se voient de plus en plus sur la Seine.

Les seuls con­teneurs de Car­refour, arrivant par le fleuve par exem­ple (30 % de son flux tex­tile amont), enlèvent ain­si 2 500 camions des routes, grâce aux nou­velles escales et navettes créées sur les lignes régulières reliant, qua­tre fois par semaine, les ports de Bon­neuil-sur-Marne et de Gen­nevil­liers au Havre. Résul­tat, une aug­men­ta­tion du traf­ic total de con­teneurs du Port de Paris : la manu­ten­tion de con­teneurs a porté en 2003 sur 151 599 EVP (con­tre 115 287 en 2002).

Rap­pelons à ce sujet qu’un seul con­voi poussé de 5 000 tonnes per­met de sup­primer 250 camions de 20 tonnes sur la route.

Le con­trat de pro­grès, signé en novem­bre 2003 entre VNF et les ports autonomes du Havre, de Rouen et de Paris, con­clut Yves Morin, a pour objec­tif de dévelop­per de manière durable le trans­port flu­vial sur le bassin de la Seine comme alter­na­tive au tout routi­er, notam­ment dans la per­spec­tive des nou­velles pos­si­bil­ités offertes par Port 2000 au Havre qui per­me­t­tra d’ac­croître encore le traf­ic de con­teneurs et d’inciter à l’im­plan­ta­tion de nou­veaux ter­minaux à con­teneurs en Île-de-France.

1. EVP : équiv­a­lent vingt pieds, mesure util­isée pour le traf­ic de con­teneurs d’o­rig­ine anglaise, Twen­ty foot equiv­a­lent uni (TEU).

Port de Gennevilliers
© PORT AUTONOME DE PARIS

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