Les polytechniciens artisans d’un renouveau

Dossier : L'année 1865Magazine N°707 Septembre 2015
Par Michel BERRY (63)

Quand La Jaune et la Rouge a été invitée à réalis­er un dossier sur 1865, année de la créa­tion offi­cielle de l’AX, elle s’est inter­rogée sur la façon d’aborder cette époque, qui est aus­si celle où les X sont arrivés au pou­voir sur les plans sci­en­tifique, indus­triel, économique, et même politique.

L’École poly­tech­nique a alors soix­ante-dix ans et a survécu à de red­outa­bles soubre­sauts poli­tiques. Toutes les pro­mo­tions sont encore représen­tées et des rites sont solide­ment étab­lis, qui don­nent déjà aux élèves sens du col­lec­tif et esprit frondeur.

“ 1865 pouvait apparaître comme un apogée pour les X ”

Mal­gré cet esprit d’indépendance, Napoléon III prend soin de l’École et s’appuie sur les X pour ses grands chantiers : la trans­for­ma­tion de Paris, le développe­ment de l’industrie – mag­nifié par les Expo­si­tions uni­verselles –, les ban­ques pour l’industrie, les assur­ances, et bien sûr la science.

Ini­tié au saint-simonisme, dans lequel des X sont forte­ment impliqués, il souhaite aus­si amélior­er les con­di­tions sociales de la classe ouvrière.

1865 pou­vait ain­si appa­raître comme un apogée pour les X, mais la calami­teuse défaite de 1870 révéla les lacunes des con­cep­tions mil­i­taires et les lim­ites de l’idéal d’universalité que l’École avait hérité des Lumières. Elle s’ouvrira ensuite à l’industrie et au monde, et con­tribuera au rebond de la France. Voilà qui ne manque pas d’analogies avec les enjeux d’aujourd’hui.

Pour dress­er un tableau de cette époque pas­sion­nante sans pré­ten­dre à l’exhaustivité de l’historien, et en évi­tant les pièges de l’autoglorification comme, si pos­si­ble, de l’anachronisme, nous avons sol­lic­ité des auteurs var­iés appor­tant cha­cun un angle de vue original.

C’est ain­si qu’ont con­tribué avec ent­hou­si­asme des jeunes et des anciens, poly­tech­ni­ciens ou non. Nous les remer­cions tous, avec une men­tion par­ti­c­ulière pour Chris­t­ian Mar­bach (56), qui nous a aidés de façon déci­sive par son impres­sion­nante con­nais­sance de l’histoire en général et de celle des X en par­ti­c­uli­er, et nous a per­mis d’utiliser des bonnes feuilles de son mon­u­men­tal ouvrage Por­traits de poly­tech­ni­ciens et des dessins réal­isés à ce pro­pos par Claude Gondard (65).

Poster un commentaire