Les bordeaux supérieurs : de bons bordeaux rouges à des prix abordables

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°561 Janvier 2001Rédacteur : Laurens DELPECH

Le Bor­de­lais est un véri­ta­ble océan de vignes : 115 000 hectares pro­duisant 700 mil­lions de bouteilles de vins fins, plus du quart de la pro­duc­tion viti­cole française… Dans l’actualité, les pro­jecteurs sont surtout braqués sur les crus classés qui défraient la chronique par les prix qu’ils atteignent.

C’est oubli­er que plus de la moitié de l’appellation (60 000 hectares) pro­duit des bor­deaux et des bor­deaux supérieurs dont les prix s’étagent entre 15 F et 50 F. Ces vins sont faits à par­tir des mêmes cépages que les crus classés (caber­net sauvi­gnon, caber­net franc, mer­lot). Comme eux, ils prof­i­tent du cli­mat océanique et des ter­roirs uniques qui font la qual­ité des vins de Bor­deaux. Soumis à des con­di­tions de pro­duc­tion plus strictes que les sim­ples bor­deaux (la super­fi­cie de l’appellation Bor­deaux supérieur est qua­tre fois inférieure à l’appellation Bor­deaux ; sa pro­duc­tion cinq fois inférieure), les bor­deaux supérieurs ont des ren­de­ments plus faibles et un degré alcoolique plus élevé. Ils doivent être vieil­lis au moins un an dans des chais avant d’être commercialisés.

Cer­tains béné­fi­cient même d’un éle­vage en fût neuf, générale­ment men­tion­né sur leur éti­quette. Les bor­deaux supérieurs sont des vins au bon rap­port qual­ité-prix et qui, de sur­croît, vieil­lis­sent bien. Assez sou­ples, ce sont de bons com­pagnons de la cui­sine de tous les jours. Leur équili­bre et leur ron­deur, leur légère acid­ité, leur per­me­t­tent de s’adapter à beau­coup de plats.

Voici un choix de domaines qui font d’excellents vins et qui ont été final­istes des “ tal­ents du bor­deaux supérieur ”, prix décerné chaque année par un jury pro­fes­sion­nel. Sauf indi­ca­tion con­traire, il s’agit des vins du mil­lésime 1997, qui est déjà prêt à boire :

• Château de Seguin, cuvée prestige

Déjà final­iste en 1999, ce vin a été proclamé “ tal­ent 2000 ” cette année. Il s’agit d’une tête de cuvée qui rassem­ble les vins issus de vieilles vignes de cette grande pro­priété de 127 hectares et béné­fi­cie d’un pas­sage en fût neuf. Très rond, très “ mer­lot ” (bien qu’il s’agisse d’un assem­blage où le caber­net sauvi­gnon est majori­taire) c’est un vin d’un rouge bril­lant aux arômes charmeurs de fruits rouges bien mûrs (cerise), avec des notes gril­lées. En bouche, il est rond et savoureux.

• Château Bois Noir, cuvée prestige

Un des dégus­ta­teurs a surnom­mé ce vin, issu à 80% de vignes de mer­lot “ mer­lot l’enchanteur ”. Un beau vin, gras, sou­ple, long, au boisé élé­gant aux arômes flat­teurs de prune avec des notes de vanille (provenant de l’élevage de douze mois en fût neuf) et d’amande.

• Domaine de La Grave, cuvée prestige

Encore un vin de mer­lot. La cuvée pres­tige est une sélec­tion des meilleures par­celles, les plus anci­ennes et les mieux exposées et con­tient 80% de mer­lot. Un vin sou­ple, agréable et chaleureux aux notes de fruits rouges et de vanille.

• Château Landereau, cuvée prestige

La cuvée pres­tige (65 % de mer­lot et 35 % de caber­net sauvi­gnon) est élevée quinze mois en fût neuf. C’est un vin dense, con­cen­tré, bien équili­bré, aux tan­nins savoureux.

• Château Montlau

Un vin élé­gant, au bou­quet com­plexe de fruits mûrs, qui se révèle après quelques années de cave. Un cru qui a la répu­ta­tion de bien réus­sir les petites années.

• Château Penin, sélection

Une pro­priété famil­iale, proche de Saint-Émil­ion. Majori­taire­ment mer­lot (90 %) ce vin corsé et dense, au bou­quet com­plexe, est issu d’un beau ter­roir de graves. En bouche, il est rond et chaleureux, très savoureux. C’est mon préféré par­mi ces six “ tal­ents ”. Voici main­tenant une sélec­tion per­son­nelle de trois crus d’un excel­lent rap­port qualité-prix.

• Château de Terrefort-Quancard

Ce domaine de 63 hectares, aux con­fins du Libour­nais, pro­duit des vins à dom­i­nante mer­lot d’une belle couleur pro­fonde, har­monieux et ronds. Ils vieil­lis­sent très bien. Il faut boire main­tenant le 1997 (ou le 1994) et met­tre en cave le 1996 qui vous réservera de belles sur­pris­es dans quelques années.

• Château Brande-Bergère

Un château situé au nord de Saint-Émil­ion, avec un ter­roir de graves sur fond d’argile, très prop­ice à la cul­ture de la vigne. L’encépagement asso­cie le mer­lot, pour moitié, au caber­net franc et au caber­net sauvi­gnon. C’est un vin d’un rouge pro­fond, sou­ple, char­p­en­té, élé­gant aux arômes de fruits rouges avec une pointe épicée. En bouche, il est gras et rond, avec une belle struc­ture qui lui per­me­t­tra de sup­port­er plusieurs années de garde.

• Château Gayon

Un vin de couleur grenat, aux arômes de fruits mûrs (gro­seille, cas­sis) et avec une belle struc­ture. La bouche est lisse, avec beau­coup de gras et de fraîcheur.

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• Château Beaulieu, Abzac, 33230 Coutras, tél. : 05.57.69.60.01.
• Château Bois Noir, 33230 Maransin, tél. : 05.57.49.41.09.
• Château Brande-Bergère, Le Plan, 71960 Fuis­sé, tél. : 03.85.35.65.39.
• Château Gay­on, 33490 Cau­drot, tél. : 05.56.62.81.19.
• Domaine de la Grave, “ Per­riche ”, 33750 Bey­chac, tél. : 05.56.72.41.28.
• Château Lan­dereau, 33670 Sadirac, tél. : 05.56.30.64.28.
• Château Mont­lau, 33420 Moulon, tél. : 05.57.84.50.71.
• Château Penin, “ Tru­quet ”, 33420 Genis­sac, tél. : 05.57.24.46.98.
• Château Saint-Jacques, Labarde, 33460 Mar­gaux, tél. : 05.57.88.34.04.
• Château de Seguin, 33360 Lig­nan de Bor­deaux, tél. : 05.57.97.19.71.
• Château Ter­refort-Quan­card, 33240 Cubzac-les-Ponts, tél. : 05.57.43.00.53.
• Château La Tui­lerie du Puy, Le Puy, 33580 Mon­ségur, tél. : 05.56.61.61.92.

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