L’enseignement à l’École polytechnique

Dossier : L'École polytechniqueMagazine N°622 Février 2007Par Alain BAMBERGER (68)Par Gaultier d'ANDLAU
Par Henri-Jean DROUHIN (76)
Par Michel ROSSO (69)
Par Thanh-Tâm LÊ (91)

Le Cycle poly­tech­ni­cien, pro­gramme phare de l’É­cole, se ren­force et s’en­ri­chit. Sa pre­mière phase (années 1 et 2) réaf­firme la largeur du spec­tre et la solid­ité sci­en­tifique qui car­ac­térisent l’ingénieur poly­tech­ni­cien par­mi les diplômés des meilleures for­ma­tions inter­na­tionales. Sa sec­onde phase (années 3 et 4) lui per­met d’ap­pro­fondir une dis­ci­pline, un secteur, un méti­er dans un cat­a­logue très élar­gi mais sélec­tif : écoles d’ingénieurs français­es en pleine mod­erni­sa­tion, for­ma­tions par la recherche et l’in­no­va­tion, spé­cial­i­sa­tions choisies dans les uni­ver­sités parte­naires à l’é­tranger ; cette phase béné­fi­cie directe­ment du développe­ment des masters.

La Grad­u­ate School con­tribue à ren­dre l’É­cole poly­tech­nique, étab­lisse­ment pro­fondé­ment français, plus lis­i­ble au-delà des pays d’où provi­en­nent tra­di­tion­nelle­ment nos élèves étrangers. Les mas­ters rassem­blent sur deux ans plusieurs dizaines d’élèves poly­tech­ni­ciens optant pour une spé­cial­i­sa­tion de haut niveau et autant d’é­tu­di­ants ayant déjà acquis une solide for­ma­tion de base dans une grande uni­ver­sité inter­na­tionale. Ils for­ment un vivi­er de grande qual­ité pour l’É­cole doc­tor­ale ; inverse­ment, la thèse étant la for­ma­tion des experts par excel­lence dans de nom­breux pays, le développe­ment de nos mas­ters est indis­so­cia­ble d’un cycle Doc­tor­at tou­jours plus recon­nu, auquel la vital­ité et l’am­bi­tion du Cen­tre de recherche du cam­pus offrent l’en­vi­ron­nement indispensable.

Ce sont ces deux piliers de l’É­cole poly­tech­nique d’au­jour­d’hui et de demain que nous présen­tons ici.

La for­ma­tion « académique » s’ap­puie sur dix Départe­ments enseigne­ment et recherche : Biolo­gie, Chimie, Infor­ma­tique, Math­é­ma­tiques, Math­é­ma­tiques appliquées, Mécanique, Physique, Sci­ences économiques, Human­ités et sci­ences sociales, Langues et cul­tures et com­mu­ni­ca­tion. Ces Départe­ments regroupent par dis­ci­pline tous les enseignants de l’É­cole et tous les chercheurs de son Cen­tre de recherche.

La for­ma­tion générale humaine, mil­i­taire et sportive s’ap­puie sur la Direc­tion de la for­ma­tion humaine et mil­i­taire. Le site offre un large éven­tail d’in­stal­la­tions sportives d’in­térieur ou de plein air, acces­si­bles à tous les élèves et étudiants. 

A) Le Cycle polytechnicien

La for­ma­tion poly­tech­ni­ci­enne a pour voca­tion de former :

• pour les entre­pris­es, des cadres à fort potentiel ;
• pour la recherche, des chercheurs de haut niveau ;
• pour les ser­vices de l’É­tat : de futurs hauts fonc­tion­naires aptes à abor­der les aspects les plus nova­teurs de l’É­tat de demain.

Il s’ag­it d’une for­ma­tion d’ingénieur avec dou­ble diplôme en qua­tre ans :

• trois ans pour le titre d’ingénieur polytechnicien ;
• un an ou plus pour le sec­ond diplôme,
per­me­t­tant aux élèves d’en­tr­er dans la vie pro­fes­sion­nelle à la fin de leur con­trat avec l’É­cole avec une solide for­ma­tion sci­en­tifique et tech­nique et leur don­nant tous les atouts pour pou­voir ensuite évoluer dans leur carrière.

Les axes stratégiques de la for­ma­tion sont :

• une for­ma­tion sci­en­tifique mul­ti­dis­ci­plinaire approfondie ;
• une for­ma­tion humaine con­crète avec une forte ouver­ture sur l’extérieur ;
• une com­pé­tence pro­fes­sion­nelle s’ap­puyant sur l’ac­quis sci­en­tifique et des stages ;
• une expo­si­tion à l’international.

Cette for­ma­tion est conçue pour des élèves sélec­tion­nés très rigoureuse­ment et dis­posant d’une vivac­ité d’e­sprit, d’une forte capac­ité de tra­vail et d’une grande rapid­ité d’ac­qui­si­tion de connaissances.

La for­ma­tion s’or­gan­ise en deux phas­es de deux ans :

• une pre­mière phase général­iste qui com­bine une for­ma­tion sci­en­tifique de haut niveau, forte­ment mul­ti­dis­ci­plinaire, et une for­ma­tion humaine en con­tact avec les réal­ités sociales et qui fait de l’élève un « Gradué en ingénierie » ;
• une sec­onde phase artic­u­lant un appro­fondisse­ment sci­en­tifique en année 3 et une spé­cial­i­sa­tion pro­fes­sion­nelle en année 4.

Le titre d’ingénieur poly­tech­ni­cien, couron­nant les années 1 à 3, et un sec­ond diplôme d’ingénieur ou de mas­ter con­clu­ant l’an­née 4 per­me­t­tent de délivr­er le Diplôme de l’É­cole polytechnique.

Les stages et projets

La for­ma­tion com­porte qua­tre stages prin­ci­paux don­nant lieu cha­cun à rap­port écrit et sou­te­nance orale. Un stage ini­tial de for­ma­tion humaine de six mois. Ce stage effec­tué dans les armées ou dans des organ­ismes civils et, plus générale­ment, la for­ma­tion humaine ont pour but :

• d’ou­vrir les élèves à d’autres réal­ités, sou­vent en rup­ture avec leur milieu social et sco­laire d’origine,
• de dévelop­per les fac­ultés d’adap­ta­tion, l’ou­ver­ture d’e­sprit, la capac­ité à se con­naître soi-même,
• d’ap­pren­dre à tra­vailler en équipe,
• de dévelop­per le sens de l’en­cadrement et l’ap­ti­tude à communiquer,
• de dévelop­per le sens des respon­s­abil­ités et de l’in­térêt général,
• de dévelop­per la con­nais­sance du milieu mil­i­taire pour les élèves français.

Un stage de quatre semaines de connaissance de l’entreprise en fin d’année 2

• éventuelle­ment cou­plé à un stage lin­guis­tique, et effec­tué à l’é­tranger pour plus de la moitié de la promotion.

Un stage de recherche de trois mois ou plus en fin d’année 3

• effec­tué à l’é­tranger pour la moitié de la promotion.

Un stage de fin de formation professionnelle en entreprise ou à l’étranger

 de qua­tre à six mois, achevant la péri­ode de for­ma­tion complémentaire.

Les élèves doivent men­er à bien :

• deux pro­jets per­son­nels sig­ni­fi­cat­ifs par année d’études,
• tout au long de l’an­née 2, le Pro­jet sci­en­tifique col­lec­tif (PSC) est un tra­vail en com­mun sur une durée longue : les élèves se regroupent à leur ini­tia­tive par groupe de cinq et choi­sis­sent un sujet avec un tuteur en entre­prise ou lab­o­ra­toire de l’École.

La vie associative, culturelle et sportive

L’in­ter­nat est oblig­a­toire pour les élèves poly­tech­ni­ciens. Ils dis­posent de cham­bres indi­vidu­elles, les « caserts », équipées du télé­phone et d’une con­nex­ion Eth­er­net. Loger sur le cam­pus per­met aux élèves de par­ticiper à la vie de l’É­cole. Deux bâti­ments sont réservés aux élèves mariés.

Le cam­pus abrite des loge­ments pour plus de 1 000 élèves et étu­di­ants et met à leur dis­po­si­tion de nom­breuses salles des­tinées aux activ­ités libres, artis­tiques et cul­turelles ain­si qu’aux réceptions.

Les élèves sont représen­tés par un bureau des élèves, la « Kès », élu par chaque pro­mo­tion nou­velle­ment arrivée sur le cam­pus. La Kès gère les rela­tions avec les enseignants, la direc­tion et les anciens élèves et ani­me la vie des promotions.

Les élèves béné­fi­cient d’une grande lib­erté d’ini­tia­tive pour dévelop­per des activ­ités cul­turelles, artis­tiques, sociales ou sportives à tra­vers une cen­taine de clubs (binets).

La vie du cam­pus est ponc­tuée d’événe­ments cul­turels, de spec­ta­cles, de con­férences, d’ex­po­si­tions et d’ac­tiv­ités de toutes sortes. Ces man­i­fes­ta­tions sont générale­ment ouvertes au public.

L’année 4 de spécialisation professionnelle


Un enseignant au tableau
© Philippe Lavialle — EP

Jusqu’à la réforme X 2000, les ingénieurs poly­tech­ni­ciens diplômés à l’is­sue d’un cycle de trois ans étaient liés à l’É­tat par un engage­ment de durée vari­able selon leur ori­en­ta­tion pro­fes­sion­nelle. Ceux qui souhaitaient com­pléter leur for­ma­tion pou­vaient ain­si opter soit pour deux années en école d’ap­pli­ca­tion (grande école française d’ingénieurs), soit pour un DEA suivi d’une thèse, soit pour une for­ma­tion à l’é­tranger dûment accep­tée par l’É­cole. Les autres pou­vaient, en fonc­tion de leur classe­ment de sor­tie, inté­gr­er un Corps de l’État.

L’une des évo­lu­tions majeures apportées par la réforme est l’in­té­gra­tion, en un cycle de qua­tre ans, de la for­ma­tion d’ingénieur poly­tech­ni­cien pro­pre­ment dite et d’une for­ma­tion à final­ité pro­fes­sion­nelle, réal­isée générale­ment en grande école d’ingénieurs parte­naire ou dans le cadre d’un mas­ter en France ou à l’é­tranger. Le débouché vers les Corps reste naturelle­ment acces­si­ble et encouragé.

Les formations d’ingénieur

Au-delà de la for­ma­tion général­iste et sci­en­tifique de l’É­cole poly­tech­nique, les cur­sus com­plé­men­taires pro­posés par les grandes écoles parte­naires français­es per­me­t­tent aux élèves d’ac­quérir une con­nais­sance générale et une com­préhen­sion appro­fondie des sci­ences, des tech­niques et des appli­ca­tions indus­trielles plus spé­ci­fiques à un secteur ou à un métier.

Ces cur­sus de trois semes­tres com­pren­nent généralement :

• le stage d’op­tion qui con­clut l’an­née 3 du cycle poly­tech­ni­cien, réal­isé la plu­part du temps dans un lab­o­ra­toire de recherche insti­tu­tion­nelle ou indus­trielle, sous la cotutelle de l’É­cole poly­tech­nique et de l’é­cole parte­naire qui accueille l’élève en année 4 ;
 la par­tie académique de l’an­née 4, forte­ment appuyée sur la sec­onde moitié du cycle ingénieur de l’é­cole parte­naire et com­plétée par des cours et pro­jets spécifiques ;
• le stage de fin d’é­tudes, très majori­taire­ment en entreprise.

Les for­ma­tions d’ingénieur en parte­nar­i­at sont actuelle­ment organ­isées avec :

 d’autres grandes écoles fran­cili­ennes : huit mem­bres de Paris­Tech (Chimie Paris, ENGREF, ENSAE, ENSTA, INA-PG, Mines de Paris, Ponts & Chaussées, Télé­com Paris) et l’ENS Pét­role et Moteurs ;
 deux écoles du pôle mon­di­al de com­péti­tiv­ité Aéro­nau­tique, Espace, Sys­tèmes embar­qués (AESE) (ENSEEIHT, SUPAERO).

Les élèves peu­vent aus­si effectuer l’an­née 4 en dernière par­tie d’un cycle ingénieur à l’é­tranger, par exem­ple en Alle­magne (RWTH Aachen, TU Karl­sruhe, TU München, Uni Stuttgart…), en Espagne (UPM, UPC), en Ital­ie (Politec­ni­ci Milano e Tori­no) ou en Suède (KTH).

Les for­ma­tions de master
Les élèves peu­vent égale­ment effectuer l’an­née 4 dans le cadre d’un mas­ter en France ou à l’étranger.

 pour un mas­ter français, en par­ti­c­uli­er si l’É­cole poly­tech­nique en est un étab­lisse­ment coha­b­il­ité, c’est la sec­onde année (M2) qui tient lieu d’an­née 4 ;
• lorsque le mas­ter est réal­isé dans une uni­ver­sité étrangère, la durée générique est de trois à qua­tre semestres.

Une for­ma­tion de mas­ter regroupe le plus sou­vent autour d’un thème, d’un secteur ou d’une dis­ci­pline don­née des cours et pro­jets d’ap­pro­fondisse­ment sci­en­tifiques et tech­niques, des enseigne­ments d’ou­ver­ture (langues, ges­tion de pro­jet, con­nais­sance de l’en­tre­prise…) et un stage de qua­tre à six mois.

Le cat­a­logue des for­ma­tions autorisées au titre de l’an­née 4 com­prend égale­ment un large éven­tail de mas­ters en Bel­gique, Brésil, Cana­da, Chine, Espagne, États-Unis, Israël, Ital­ie, Japon, Norvège, Pays-Bas, Roy­aume-Uni, Russie, Sin­gapour, Suède, Suisse. L’of­fre cat­a­logue est régulière­ment remise à jour pour tenir compte de l’évo­lu­tion du paysage uni­ver­si­taire inter­na­tion­al et de l’in­térêt man­i­festé par les élèves.

Nom­bre d’élèves choi­sis­sant d’ef­fectuer un mas­ter au titre de leur année 4, par­mi lesquels la majorité de ceux qui entrent en M2 de l’É­cole poly­tech­nique, le font dans le cadre d’une for­ma­tion par la recherche ; le mas­ter débouche alors générale­ment sur une thèse de doc­tor­at ou un Ph.D.

Les for­ma­tions pour les Corps de l’État
Au cours de l’an­née 3, les élèves français peu­vent pos­er leur can­di­da­ture pour une admis­sion dans un Corps de fonc­tion­naires dont le recrute­ment est assuré par l’É­cole poly­tech­nique. Les places offertes sont répar­ties en fonc­tion du classe­ment et de l’or­dre de préférence exprimé par chaque can­di­dat. Une fois sélec­tion­nés, les élèves intè­grent le Corps à la fin de l’an­née 3. Leur for­ma­tion de spé­cial­i­sa­tion s’ef­fectue alors sous le con­trôle du Corps d’ac­cueil et sous le statut de ce Corps.

B) La Graduate School

Le cycle poly­tech­ni­cien a démon­tré sa capac­ité à inté­gr­er des étu­di­ants inter­na­tionaux de haut niveau. Néan­moins, l’har­mon­i­sa­tion du nou­v­el espace européen de l’en­seigne­ment supérieur en licence/bach­e­lor — mas­ter — doc­tor­at (LMD) rend dif­fi­cile l’at­trac­tion à l’É­cole, pour les qua­tre ans du cycle ingénieur, des meilleurs étu­di­ants issus des bach­e­lors européens ou améri­cains. L’am­bi­tion d’ac­cueil­lir de tels étu­di­ants à haut poten­tiel con­duit l’É­cole à dévelop­per une offre com­plète de mas­ters, en forte syn­ergie avec le cycle poly­tech­ni­cien qu’ils con­tribuent à enrichir en retour.

Le LMD et la mon­di­al­i­sa­tion de l’é­conomie, de l’en­seigne­ment supérieur et de la recherche con­for­tent aus­si la posi­tion du doc­tor­at comme un diplôme inter­na­tion­al de référence. Il est vital d’ir­riguer le Cen­tre de recherche du cam­pus par un flux soutenu de doc­tor­ants d’ex­cel­lence recon­nue, issus des mas­ters de l’É­cole (ingénieurs poly­tech­ni­ciens com­pris) et des meilleurs mas­ters internationaux.

Toutes les grandes uni­ver­sités mon­di­ales ray­on­nent par leur offre aux niveaux mas­ter et doc­tor­at. L’É­cole poly­tech­nique doit donc, con­join­te­ment à son cycle ingénieur, affirmer sa présence à tra­vers la Grad­u­ate School afin de pren­dre pleine­ment place par­mi les insti­tu­tions inter­na­tionales de référence.

Programmes masters de l’École polytechnique


Remise des diplômes aux X 2001 en mars 2006

Dès 2001, soit trois ans avant la mise en place nationale du LMD, l’É­cole poly­tech­nique avait créé des spé­cial­i­sa­tions d’un an, les « Mas­ters en inno­va­tion tech­nologique ». Cen­trées autour d’un pro­jet indus­triel et s’ap­puyant sur plusieurs lab­o­ra­toires de l’É­cole et leurs entre­pris­es parte­naires, elles accueil­laient de jeunes poly­tech­ni­ciens et des étu­di­ants étrangers ayant déjà suivi qua­tre années d’é­tudes uni­ver­si­taires et pour lesquels le for­mat du cycle ingénieur n’é­tait pas adapté.

Par ailleurs, l’É­cole poly­tech­nique par­tic­i­pait à plus de trente DEA en coha­b­il­i­ta­tion avec d’autres Écoles (plateau de Saclay, Paris­Tech…) et de grandes uni­ver­sités fran­cili­ennes (Paris VI, Paris VII, Paris XI…). L’ou­ver­ture inter­na­tionale de l’étab­lisse­ment, déjà bien engagée au sein du cycle ingénieur, rendait indis­pens­able la créa­tion de pro­grammes mas­ters qui per­me­t­tent, d’une part, de refon­dre l’héritage des anciens DEA dans des cur­sus en deux ans béné­fi­ciant égale­ment des cours de l’an­née 3 du cycle ingénieur et, d’autre part, de pour­suiv­re l’ef­fort engagé en 2001.

Les mas­ters de l’É­cole poly­tech­nique pro­posent aujour­d’hui un éven­tail de dix men­tions et dix-neuf spé­cial­ités, en coopéra­tion avec ses parte­naires des anciens DEA aux­quels s’a­joutent désor­mais d’autres uni­ver­sités européennes. Si l’an­née M2 pro­pose en majorité des spé­cial­ités « à final­ité recherche », l’É­cole exige un niveau et une den­sité com­pa­ra­bles pour ses spé­cial­ités à final­ité pro­fes­sion­nelle. Le débouché des spé­cial­ités recherche n’est nulle­ment lim­ité aux car­rières en recherche insti­tu­tion­nelle ; nom­bre de leurs diplômés sont embauchés directe­ment en fin de mas­ter et, par ailleurs, plus de la moitié des doc­teurs de l’É­cole s’ori­en­tent vers l’en­tre­prise à l’is­sue de leur thèse. Les inscrits en mas­ter se répar­tis­sent à qua­si-par­ité entre étu­di­ants français et ressor­tis­sants étrangers, ain­si qu’en­tre élèves du cycle poly­tech­ni­cien et étu­di­ants provenant d’autres universités.

Les mas­ters cou­vrent l’ensem­ble des prin­ci­paux domaines du Cen­tre de recherche de l’É­cole en biolo­gie, chimie, économie, ges­tion, infor­ma­tique, ingénierie sys­tème, math­é­ma­tiques « pures » et « appliquées », mécanique, physique. Le développe­ment des années à venir se con­cen­tr­era sur ceux pour lesquels l’É­cole béné­fi­cie d’une forte tra­di­tion et d’ex­perts mon­di­ale­ment recon­nus, mais aus­si sur les « inter­faces fer­tiles » d’où naît l’in­no­va­tion et sur des spé­cial­ités émer­gentes comme les matéri­aux durables ou la fusion nucléaire.

Formation doctorale

Le doc­tor­at con­stitue le 3e cycle de for­ma­tion dis­pen­sé par l’É­cole. Il béné­fi­cie de la longue tra­di­tion poly­tech­ni­ci­enne d’ex­i­gence et de qualité.

Plus de cent doc­tor­ants com­men­cent une thèse chaque année (dont 20 % env­i­ron en col­lab­o­ra­tion avec des entre­pris­es), dans l’une des spé­cial­ités du Cen­tre de recherche de l’É­cole ou d’étab­lisse­ments associés :
 Math­é­ma­tiques et informatique,
 Mécanique,
 Molécules, du solide au vivant,
 Physique,
 Économie et sci­ences sociales.

La for­ma­tion doc­tor­ale est prise en charge par l’É­cole doc­tor­ale de l’X (EDX), qui a pour souci con­stant la qual­ité du diplôme de doc­teur de Poly­tech­nique. Cela implique notamment :

 en pre­mier lieu, bien évidem­ment, la qual­ité de la for­ma­tion sci­en­tifique, assurée par le suivi des études et le con­trôle de la sou­te­nance des thès­es par des comités d’experts ;
• un com­plé­ment de for­ma­tion extra­sci­en­tifique, l’EDX assure ce rôle spé­ci­fique de for­ma­tion en pro­posant aux doc­tor­ants des « enseigne­ments com­plé­men­taires » qui répon­dent à plusieurs objec­tifs : com­pléter la cul­ture sci­en­tifique, appren­dre des tech­niques utiles, pré­par­er l’in­ser­tion à l’is­sue du doctorat ;
 l’at­trac­tion de doc­tor­ants de qual­ité : cela sup­pose, au-delà de la qual­ité sci­en­tifique des lab­o­ra­toires du cam­pus, de faire une large pub­lic­ité aux pos­si­bil­ités de thèse sur le cam­pus et d’as­sur­er aux doc­tor­ants, en par­ti­c­uli­er étrangers, un accueil de qualité.

Trois ini­tia­tives ont ain­si per­mis, en 2005, d’ac­cueil­lir les nou­veaux doc­tor­ants dans de bonnes conditions :

 l’or­gan­i­sa­tion d’un « week-end d’accueil » ;
 une offre d’héberge­ment éten­due dans des cham­bres d’élèves sur le cam­pus de Palaiseau ;
• enfin, en faveur des doc­tor­ants étrangers, une facil­i­ta­tion des procé­dures administratives.

Par­mi les sources pos­si­bles d’é­tu­di­ants, le Cycle poly­tech­ni­cien est bien enten­du sus­cep­ti­ble de fournir des étu­di­ants de grande qual­ité : la Direc­tion de l’É­cole souhaite d’ailleurs qu’un nom­bre crois­sant de ses élèves entre­prenne un doc­tor­at après leurs études d’ingénieur. L’EDX pro­pose donc chaque année aux poly­tech­ni­ciens issus d’un M2 « recherche » des allo­ca­tions de thèse, et notam­ment les « allo­ca­tions de recherche cou­plées avec un mon­i­torat » (AMX) du min­istère délégué à l’En­seigne­ment supérieur et à la Recherche, ain­si que les allo­ca­tions de thèse de la Délé­ga­tion générale pour l’arme­ment (DGA).

L’un des rôles des for­ma­tions com­plé­men­taires pro­posées par l’EDX est d’ou­vrir les doc­tor­ants au monde de l’en­tre­prise. Deux for­ma­tions sont plus pré­cisé­ment dis­pen­sées à cet effet : les « Doc­to­ri­ales », stages de pré­pa­ra­tion des doc­tor­ants à l’après-thèse et, notam­ment, de décou­verte de l’en­tre­prise, et la « Val­ori­sa­tion des com­pé­tences acquis­es pen­dant la thèse », nou­velle for­ma­tion indi­vid­u­al­isée, devant per­me­t­tre à chaque doc­tor­ant d’af­firmer sa com­pé­tence pro­fes­sion­nelle, sub­ven­tion­née par le min­istère de la Recherche et mise en œuvre par l’As­so­ci­a­tion Bernard Grégory.

Une étude régulière per­met de con­naître la sit­u­a­tion des doc­teurs deux ans après leur sou­te­nance. Celle menée en 2005 a ain­si mon­tré que la sit­u­a­tion pro­fes­sion­nelle est sta­bil­isée pour les deux tiers des doc­teurs, le tiers restant étant en « post­doc ». Par­mi les doc­teurs qui ont trou­vé un emploi sta­ble, plus de la moitié a été recrutée en entreprise.

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