Le tour du monde des énergies : Agrocarburant en Inde

Dossier : ExpressionsMagazine N°631 Janvier 2008
Par Blandine ANTOINE (01)
Par Elodie RENAUD (01)

Printemps indien – Delhi en rickshaw

Trois semaines en Inde ne suf­fisent pas à s’im­pré­gner de la diver­si­té d’i­ni­tia­tives qui fleu­rissent dans ce pays bigar­ré. Nous avons néan­moins ten­té d’en attra­per quelques impres­sions, que nous sou­hai­tons ici par­ta­ger avec vous. 


Les rick­shaws de Del­hi roulent au gaz depuis que la Cour suprême en a impo­sé l’usage aux pro­fes­sion­nels du trans­port de per­sonne pour pal­lier la pol­lu­tion urbaine.

Arri­vées à Del­hi le 25 avril, nous y ren­con­trons cer­tains des offi­ciels cher­chant à pro­mou­voir l’in­ves­tis­se­ment dans les éner­gies renou­ve­lables (IREDA), les éco­no­mies d’éner­gie (Bureau d’ef­fi­ca­ci­té éner­gé­tique1), ou la mise en place de struc­tures per­met­tant d’a­mé­lio­rer le niveau de vie des com­mu­nau­tés rurales en met­tant à leur dis­po­si­tion des sources d’éner­gies renou­ve­lables locales (minis­tère de l’Éner­gie). Ce sera aus­si l’oc­ca­sion de dis­cu­ter édu­ca­tion des chauf­feurs de poids lourds et des ména­gères avec les membres de PCRA2, d’ap­pré­cier le desi­gn de la Migh­ty Lamp3 com­mer­cia­li­sée par Cos­mos Ignite, de visi­ter le centre de confé­rences de l’E­ner­gy and Resource Ins­ti­tute (TERI) construit pour mini­mi­ser ses consom­ma­tions d’éner­gie et d’eau, et d’ou­vrir les yeux sur les enjeux éner­gé­tiques des cam­pagnes en ren­con­trant le fon­da­teur de Deve­lop­ment Alter­na­tives qui pro­pose l’ins­tal­la­tion de centres de géné­ra­tion d’élec­tri­ci­té d’o­ri­gine renou­ve­lable (essen­tiel­le­ment à base de bio­masse, mais aus­si bio­gaz et éner­gie solaire). 

Cette ONG a pour cre­do de four­nir plus que de l’éner­gie à ceux qui en ont besoin. Il s’a­git en effet de vendre un ser­vice éner­gé­tique tari­fé en fonc­tion de son uti­li­té pour les uti­li­sa­teurs finaux (irri­ga­tion, entraî­ne­ment d’un moteur pour acti­vi­tés arti­sa­nales, éclai­rage, recharge de bat­te­ries…), plu­tôt que de simples kilo­watt­heures. Ces ser­vices sont pro­po­sés par une coopé­ra­tive mon­tée au sein des com­mu­nau­tés concer­nées. Assu­rant la main­te­nance et donc la dura­bi­li­té du sys­tème ins­tal­lé, elles per­çoivent les béné­fices de la vente des ser­vices qu’elle assure, ain­si qu’une par­tie des fonds qui seront obte­nus, espère le pré­sident de Deve­lop­ment Alter­na­tives, par la vente de cré­dits car­bone dans le cadre des méca­nismes de déve­lop­pe­ment propre pré­vus par le pro­to­cole de Kyo­to. Il ambi­tionne en effet de renou­ve­ler la mutua­li­sa­tion réus­sie des cré­dits obte­nus par la mise en œuvre d’ac­tions d’ef­fi­ca­ci­té éner­gé­tique dans 126 fours à briques. 

Ce regrou­pe­ment per­met de pré­sen­ter aux ache­teurs poten­tiels des quan­ti­tés de cré­dits qui se vendent d’au­tant mieux qu’elles sont impor­tantes. Le vil­lage dans lequel un pre­mier mon­tage de ce type a été tes­té en fait usage depuis bien­tôt cinq ans. 10 (fin 2007) puis 100 autres (fin 2009) doivent emboî­ter le pas à cette expé­rience réus­sie, dont la Banque Mon­diale a assu­ré le finan­ce­ment via l’oc­troi d’un » Deve­lop­ment Mar­ket­place Award « . 

Focus sur le monde rural – le biodiésel


Pro­to­type d’usine rurale de tran­ses­té­ri­fi­ca­tion des huiles végé­tales pour en faire du biodiésel.

Après une esca­pade cultu­relle à Agra, où nous nous lavons les yeux de la blan­cheur du Taj Mahal, cap sur Mum­bay, la cité affai­rée. Là, nous nous ini­tions aux ambi­tions indiennes ès agro-car­bu­rants. Ici, l’ac­cent n’est pas mis sur l’im­pact envi­ron­ne­men­tal de ces sub­sti­tuts aux hydro­car­bures dans les trans­ports : l’ob­jec­tif est d’aug­men­ter le niveau de vie des cam­pagnes en créant des sources de reve­nus sup­plé­men­taires. À l’Ins­ti­tut de tech­no­lo­gie (IIT Bom­bay), nous nous fai­sons expli­quer le fonc­tion­ne­ment d’une petite usine de tran­ses­té­ri­fi­ca­tion qui pour­rait être ins­tal­lée dans les campagnes. 

Ses dif­fé­rents modules per­mettent de trans­for­mer les huiles obte­nues de la presse de dif­fé­rentes sortes d’o­léa­gi­neux en esters et gly­cé­rine. Les pre­miers pour­ront ser­vir de car­bu­rant, la seconde est un sous-pro­duit – dont le mar­ché pour­rait être vite satu­ré par une pro­duc­tion mas­sive de ces bio­dié­sels. Nom­breuses sont les graines can­di­dates à la pro­duc­tion d’huiles végé­tales et de biodiésel. 

Par­mi celles-ci, jatro­pha cur­cas. Ori­gi­naire du Nica­ra­gua, elle éveille les inté­rêts agri­coles de la Zam­bie à l’Inde, sous cou­vert d’a­dap­ta­tion facile aux ter­rains les moins favo­rables. Néan­moins, des voix s’é­lèvent pour contes­ter un choix jugé trop rapide, fait au détri­ment d’es­pèces endo­gènes et sans prise en compte de la toxi­ci­té de la plante rete­nue4.

Économies d’énergie dans le textile


Usine tex­tile où ont été mis en oeuvre les per­fec­tion­ne­ments recom­man­dés par BTRA.

Si les manu­fac­tures tex­tiles ont quit­té Mum­bay au fon­cier deve­nu trop coû­teux, elles n’ont pas filé bien loin et se regroupent en zones indus­trielles dans tout le Maha­ra­sh­tra. À Sola­pur, nous ren­con­trons un ingé­nieur du Bom­bay Tex­tile Research Asso­cia­tion, centre de recherche et de contrôle qua­li­té pri­vé mutua­li­sant les efforts de plu­sieurs fabri­cants. Il nous conduit dans deux usines du cru où ont été mis en place d’in­gé­nieux sys­tèmes per­met­tant de dimi­nuer les consom­ma­tions de lubri­fiants et d’élec­tri­ci­té des machines à tis­ser. Le bruit régu­lier est assour­dis­sant. Les machines ont par­fois plus de cent ans. Les aiguilles des jac­quards passent et repassent dans le papier troué qui joue une musique caden­cée. On rafraî­chit l’air en arro­sant l’u­nique ven­ti­la­teur de l’a­te­lier. » Hôpi­taux de Paris » lit-on sur les draps blancs bro­dés de bleu… 

Les machines qu’on nous pré­sente, aux navettes de bois pro­pul­sées d’un bout à l’autre de la pièce à tis­ser par le coup que leur assène une latte de bois acti­vée par un petit moteur à chaque extré­mi­té de leur par­cours, passent près d’un tiers de leur temps à tour­ner à vide. 


Un inter­rup­teur auto­ma­tique pour éco­no­mi­ser l’énergie – il suf­fi­sait d’y penser !

En effet, quand le fil se casse, que l’é­che­veau s’embrouille ou que la navette se vide alors que l’o­pé­ra­teur est occu­pé à un autre ouvrage, les bat­tants ces­se­ront de s’ac­ti­ver, mais le moteur conti­nue­ra à tour­ner, décou­plé. L’in­no­va­tion pro­po­sée par BTRA avec le sou­tien de PCRA consis­te­ra sim­ple­ment à ins­tal­ler un inter­rup­teur auto­ma­tique de cou­rant. Et les éco­no­mies escomp­tées sont bien réa­li­sées : un suc­cès ! Ce sys­tème, simple, peine pour­tant à faire des adeptes. Il souffre en effet de tarifs éner­gé­tiques trop bas accor­dés par des gou­ver­ne­ments sou­cieux de pré­ser­ver l’emploi indus­triel de leurs régions – à défaut d’en­cou­ra­ger la moder­ni­sa­tion de ces ate­liers éton­nants d’anachronisme. 

Gaz de synthèse et biogaz : sus aux campagnes !

À Ban­ga­lore, nous ren­con­trons le fon­da­teur et pré­sident indo-suisse de DESAG Rene­wable Ener­gy, de NETPRO et de DESI power. Les pre­mières com­mer­cia­lisent des brû­leurs pro­duc­teurs de gaz de syn­thèse qui, consom­més à leur tour dans de petits géné­ra­teurs élec­triques, per­mettent la mise en place de mini­ré­seaux. La seconde les ins­talle en milieu rural, en s’at­ta­chant à déve­lop­per autour d’eux des acti­vi­tés éco­no­miques qui béné­fi­cient à tout le vil­lage et per­mettent d’a­mor­tir l’in­ves­tis­se­ment initial. 

Ce gaz de syn­thèse pro­vient de la com­bus­tion incom­plète de bois ou rési­dus agri­coles (et bien­tôt, peut-être, d’algues…). En contrô­lant la quan­ti­té d’air intro­duite à la com­bus­tion et après fil­tra­tion des gou­drons des fumées, on obtient un mélange d’hy­dro­gène, de monoxyde de car­bone et de chaînes car­bo­nées qui sont encore suf­fi­sam­ment calo­ri­fiques pour faire tour­ner de petits géné­ra­teurs élec­triques. L’en­tre­prise est flo­ris­sante, et com­mer­cia­lise sa tech­no­lo­gie en Europe : inté­res­sant trans­fert Sud-Nord ! 

Construire autrement

Ban­ga­lore, métro­pole de l’in­for­ma­tion au déve­lop­pe­ment lan­cé par celui des centres d’ap­pels anglo­phones, n’a pas fini de s’é­tendre et d’at­ti­rer les popu­la­tions dési­reuses de par­ta­ger le gâteau de sa pros­pé­ri­té. Cette urba­ni­sa­tion rapide a pris de court la pla­ni­fi­ca­tion – la cir­cu­la­tion ne s’y qua­li­fie que de conges­tion­née, les dis­tances à par­cou­rir quo­ti­dien­ne­ment semblent déme­su­rées et les centres de vie, introu­vables alors que la ville gri­gnote l’es­pace qui la sépare de ce qui vite rejoin­dra son sein. M. Hari­ha­ran a ima­gi­né qu’il pou­vait en être autre­ment. Il a fon­dé BCIL (Bio­con­ser­va­tion India Limi­ted), dont les équipes pro­posent à la classe moyenne nour­rie par le boom éco­no­mique d’ha­bi­ter des appar­te­ments » à empreinte éco­lo­gique réduite « . 


Mur de laté­rite, roche rem­pla­çant avan­ta­geu­se­ment la brique en cli­mat tro­pi­cal (T‑ZED, Bangalore).

Une fois la sur­face dis­po­nible à la construc­tion déci­dée, des études hydro­lo­giques sont effec­tuées pour éva­luer le nombre d’ha­bi­tants dont les pré­ci­pi­ta­tions suf­fi­ront à cou­vrir les besoins en eau. Les eaux de pluie seront en effet col­lec­tées, puis puri­fiées pour four­nir l’eau néces­saire aux usages domes­tiques. Les eaux usées seront ensuite trai­tées sur place et uti­li­sées pour irri­guer les jar­di­nets pro­po­sés en ter­rasse de nom­breuses habi­ta­tions et des zones communes. 

La popu­la­tion maxi­male ain­si défi­nie, il est entre­pris d’é­tu­dier les maté­riaux de construc­tion dis­po­nibles dans la région, dont la mise au point est peu consom­ma­trice d’éner­gie et res­pec­tueuse de l’en­vi­ron­ne­ment tant phy­sique que social (« briques » non cuites, bois de forêts gérées de façon durable, arti­sans locaux spé­cia­li­sés dans la taille du marbre ou la pose de ferrociment…). 

Objec­tif : mini­mi­ser l’éner­gie consom­mée par leur fabri­ca­tion et leur trans­port jus­qu’au lieu rete­nu pour la construc­tion. Pour mini­mi­ser la consom­ma­tion éner­gé­tique quo­ti­dienne du bâti­ment, la concep­tion des habi­ta­tions est étu­diée avec soin : l’o­rien­ta­tion de la masse n’est pas lais­sée au hasard, l’élec­tri­ci­té du com­plexe est pro­duite par une uni­té brû­lant de la bio­masse cou­plée à quelques pan­neaux pho­to­vol­taïques, des cap­teurs ther­miques trônent sur les toits et la cli­ma­ti­sa­tion est gérée de façon cen­trale. Dif­fé­rents ensembles ont ain­si vu le jour, aux atmo­sphères et modes de vie dif­fé­rents ; la demande pour cet habi­tat d’un nou­veau genre conti­nue de croître ! 


Ton­nelle déco­rée de bois

Pavillon du lotis­se­ment T‑ZED construit par BCIL dans la ban­lieue de Ban­ga­lore com­pre­nant appar­te­ments, pavillons indi­vi­duels et espaces communs.

Expériences aurovilliennes

C’est dans le Tamil Nadu que nous écar­quille­rons les yeux devant la diver­si­té pos­sible d’ha­bi­ta­tions conçues pour y mieux vivre, en y consom­mant moins. Auro­ville est une expé­rience vivante pour l’a­vè­ne­ment d’une com­mu­nau­té alter­na­tive et indé­pen­dante, sur fond de culte du tra­vail et de res­pect des pré­ceptes de son ins­pi­ra­teur : le phi­lo­sophe Sri Auro­bin­do. Par­mi les 2 000 habi­tants que compte cette ville idéale, on trouve près de 1 200 Fran­çais… et plus que de moyenne, des artistes enthou­siastes et des créa­tifs pas­sion­nés. Les idées ne font jamais défaut dans cet uni­vers étonnant ! 


La mai­son verte de Dha­nya, construite au milieu de la forêt plan­tée par les Aurovilliens.

Dha­nya nous fait visi­ter la mai­son qu’il a construite en gar­dant à l’es­prit les sept dimen­sions sui­vantes : consi­dé­ra­tion des maté­riaux de construc­tion, effi­ca­ci­té de l’u­ti­li­sa­tion et du recy­clage de l’eau, indé­pen­dance éner­gé­tique (éner­gie solaire), cir­cu­la­tion de l’air, atten­tion aux qua­li­tés acous­tiques, éli­mi­na­tion de l’é­clai­rage arti­fi­ciel en jour­née, prise en compte des rela­tions entre les dif­fé­rents espaces de vie. Si les expli­ca­tions holis­tiques dont il accom­pagne la visite nous laissent dubi­ta­tives, nous ne man­quons pas d’ad­mi­rer le résul­tat de ses réflexions, et l’in­té­gra­tion de la bâtisse dans son envi­ron­ne­ment physique. 

À Auro­ville, les pan­neaux solaires croi­sés à chaque coin de rue se déclinent en d’in­té­res­santes variantes : sui­vi de la course solaire auto­ma­ti­sée ou manuelle, varia­tions sur le type de bat­te­ries uti­li­sées, » voi­ture » solaire, études de concep­tion de boî­tiers pour éclai­rage solaire public adap­tés aux tem­pé­ra­tures indiennes, accrois­se­ment des ren­de­ments de conver­sion ther­mique des gey­sers par l’a­jout de sur­faces réflé­chis­santes, et, pro­ba­ble­ment la plus impres­sion­nante de toutes, concen­tra­tion par une para­bole de miroirs (construits sur place) des rayons solaires sur un ser­pen­tin de cuivre recou­vert d’a­lu­mine dans lequel cir­cule l’eau per­met­tant d’a­li­men­ter en vapeur la cui­sine communautaire. 

Les ingé­nieurs du centre scien­ti­fique d’Au­ro­ville ne laissent jamais une idée, même d’ap­pa­rence sau­gre­nue, échap­per au radar de leur atten­tion. Ain­si d’un pro­jet malai­sien de pyra­mide solaire, dont les parois chauf­fe­raient l’air aspi­ré à sa base par la dépres­sion alors créée, au point que son ascen­sion puisse entraî­ner la rota­tion de tur­bines géné­ra­trices d’élec­tri­ci­té. Les détails de cet éton­nant pro­jet n’é­taient pas encore connus – mais il est pro­bable qu’il fonc­tionne sui­vant un prin­cipe ana­logue à celui des che­mi­nées solaires. 

Pondichéry – et les idées de Brahmanand Mohanty


Miroir para­bo­lique et ser­pen­tin chauf­fant (cui­sine solaire d’Auroville).

Brah­ma­nand Mohan­ty a tout pour nous séduire : enjoué, accueillant, ce pro­fes­seur à l’Ins­ti­tut de tech­no­lo­gie asia­tique de Bang­kok a plus d’un tour dans son sac – et plus d’une idée bre­ve­table à la minute. Dans son cad­die élec­trique avec lequel il sillonne les rues de l’an­cien comp­toir fran­çais, il nous pré­sente quelques-uns des pro­jets qu’il a contri­bué à faire naître. 

C’est ici l’a­te­lier de ver­mi­com­pos­tage qui a pris pied sur une ancienne décharge, là un stand de recharge » au soleil » de bat­te­ries uti­li­sées par quelques mini­bus élec­triques, ailleurs l’ex­pli­ca­tion d’un pro­jet thaï­lan­dais de mise au point d’une lampe solaire à faible coût mul­tiu­sage. Son agen­da char­gé nous prive de sa com­pa­gnie, mais il aura tant oeu­vré à occu­per le nôtre que nous n’a­vons aucune peine à l’i­ma­gi­ner à nos côtés quand nous par­ti­rons à la décou­verte des pro­jets de l’A­gence pour le déve­lop­pe­ment des éner­gies renou­ve­lables de Pon­di­ché­ry, met­tant à l’hon­neur bio­gaz et éco­no­mies d’énergie. 

Il eut fal­lu voir tant encore : s’in­té­res­ser aux grands bar­rages com­bat­tus par Arund­ha­ti Roy, dis­cu­ter poli­tiques de trans­port, inter­ro­ger sur les tech­no­lo­gies nucléaires au tho­rium… et arpen­ter plus lon­gue­ment ce vaste sous-conti­nent, pour espé­rer en sai­sir le pouls. Si le Pend­jab tra­verse la fron­tière pour étan­cher de ses plaines fer­tiles les faims tant indiennes que pakis­ta­naises, nous aurons été frap­pées du contraste entre les deux pays qui en par­tagent les cinq rivières. Le sixième pays le plus peu­plé au monde peine à déve­lop­per l’en­goue­ment et l’ex­per­tise locale qui per­met­traient à des sources alter­na­tives d’éner­gie – pour­tant néces­saires – de per­cer sur des mar­chés domi­nés par les res­sources fos­siles impor­tées. Son voi­sin-conti­nent fait, lui, le pari de l’i­ni­tia­tive pri­vée encou­ra­gée par de géné­reux pro­grammes d’é­qui­pe­ment des cam­pagnes pour réa­li­ser les pro­messes de ces sources non-conven­tion­nelles. L’in­cer­ti­tude ins­ti­tu­tion­nelle du pre­mier qui se répand dans l’ac­tua­li­té inter­na­tio­nale accen­tue la renom­mée de sta­bi­li­té de son voi­sin, dont le pen­dant cri­ti­quable est une iner­tie déci­sion­nelle liée à l’i­nac­ces­si­bi­li­té des res­pon­sa­bi­li­tés poli­tiques aux plus jeunes. 

Si la crois­sance des der­nières années béné­fi­cie aux deux pays, elle est inéga­le­ment conver­tie en réserves de dyna­misme – dont nous allions décou­vrir une nou­velle variante à l’é­tape sui­vante de notre voyage, qui, après ceux d’A­lexandre, nous fit emboî­ter les pas de Mar­co Polo. Drôles d’im­pres­sions que celles qui vous par­viennent décan­tées deux mois après notre retour ? De plus fraîches vous attendent sur www.promethee-energie.org !

Remerciements

C’est l’en­tre­gent de M. Brah­ma­nand Mohan­ty (Pon­di­ché­ry, Inde) et le car­net d’a­dresses d’E­RAI (Entre­prises Rhône-Alpes Inter­na­tio­nal) qui nous ont ouvert les portes des admi­nis­tra­tions et entre­pre­neurs qui ont accep­té de nous rece­voir. Mille mer­cis ! 1. Dont le direc­teur nous enthou­sias­me­ra par son cha­risme et sa connais­sance de « son » sujet
auquel il sou­haite don­ner plus de visi­bi­li­té.
 
2. Asso­cia­tion d’industriels à la tête d’une cam­pagne de ratio­na­li­sa­tion de l’usage des hydrocarbures.
3. Lampe de poche rechar­geable en jour­née grâce à un petit module pho­to­vol­taïque, la Migh­ty Lamp béné­fi­cie d’un desi­gn robuste adap­té aux usages ruraux aux­quels elle se des­tine : dif­fé­rentes foca­li­sa­tions du signal lumi­neux, pos­si­bi­li­té de sus­pen­sion au pla­fond ou d’utilisation comme torche, auto­no­mie per­met­tant la tenue d’activités arti­sa­nales et agri­coles dans la pénombre – ensemble de qua­li­tés per­met­tant aux uti­li­sa­teurs de s’affranchir du cycle solaire pour mener à bien leurs acti­vi­tés. Son prix reste aux yeux des pro­fes­sion­nels du déve­lop­pe­ment un obs­tacle à une com­mer­cia­li­sa­tion qui se nour­ri­rait d’un mar­ché spon­ta­né, et nom­breuses sont les ini­tia­tives pour mettre au point un sys­tème ana­logue à coût réduit.  
4. Qui rend impos­sible l’utilisation des rési­dus de presse et de coupe pour nour­rir le bétail.

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