Tests d'émissions avec un véhicule roulant au GPL

Le gaz : opportunités, enjeux et perspectives

Dossier : Dossier FFEMagazine N°725 Mai 2017
Par Joël PEDESSAC

Aujourd’hui, le gaz est une solution disponible sur tout le territoire. Quels sont ses avantages ?

En 2017, les gaz butane et propane (GPL) sont des gaz d’origine naturelle qui provi­en­nent majori­taire­ment de l’extraction du gaz naturel et non plus unique­ment du pét­role ou de son raf­fi­nage. 70 % des GPL ven­dus en France, en Europe et dans le monde sont copro­duits avec le gaz naturel. 

Quant au gaz renou­ve­lable, il provient soit du proces­sus de fer­men­ta­tion de la bio­masse (méthane, butane ou propane), soit de procédés dits « thermochimiques » . 

Le GPL et le gaz naturel ont les mêmes avan­tages : ils émet­tent le moins de CO2 par­mi les éner­gies fos­siles, leur com­bus­tion est beau­coup plus pro­pre et rejette moins d’oxydes d’azote et de par­tic­ules pol­lu­antes. À cela s’ajoute une sou­p­lesse de mise en œuvre pour le chauffage des bâti­ments par exem­ple avec des chaudières à gaz à haut ren­de­ment (à con­den­sa­tion voire hybrides), faciles à utilis­er et qui peu­vent même être cou­plées avec des cap­teurs solaires thermiques. 

La place et le posi­tion­nement du gaz sont main­tenant inté­grés par les dif­férentes autorités telles que l’Agence inter­na­tionale de l’énergie ou les autorités nationales comme étant une solu­tion per­ti­nente dans le cadre de la tran­si­tion énergétique. 

D’un point de vue stratégique et énergé­tique pour les pays, le gaz sous toutes ses formes est une ressource stock­able qui per­met de faire face à des prob­lé­ma­tiques énergé­tiques majeures comme les pointes de con­som­ma­tion. Même si les GPL ne représen­tent que 1,3 % du mix énergé­tique pri­maire en France, 11 mil­lions de foy­ers sont appro­vi­sion­nés grâce à cette énergie. 

Ces instal­la­tions représen­tent l’équivalent de la puis­sance d’une soix­an­taine de réac­teurs nucléaires. Dans le cadre du mix énergé­tique, le gaz et plus par­ti­c­ulière­ment les GPL évi­tent le sur­di­men­sion­nement du réseau élec­trique pour cou­vrir les pointes de con­som­ma­tion d’électricité dues au chauffage. 

En effet, la France reste un des rares pays dans le monde qui utilise autant l’électricité pour le chauffage, alors que les GPL, parce qu’ils sont stock­ables, per­me­t­tent une cer­taine autonomie des con­som­ma­teurs et réduisent les sol­lic­i­ta­tions au niveau du réseau électrique. 

En parallèle, le gaz est une énergie complémentaire aux ENR.
Pouvez-vous nous en dire plus ?
Comment cela se traduit-il concrètement ?

Nous enten­dons de plus en plus par­ler de la réno­va­tion énergé­tique du parc immo­bili­er et des bâti­ments qui représen­tent plus de 30 % des émis­sions de CO2. La tran­si­tion énergé­tique néces­site de regarder vers de nou­velles solu­tions ther­miques qui peu­vent com­bin­er notam­ment le gaz, l’énergie solaire ou le bois à des sys­tèmes à très haut ren­de­ment et à une bonne iso­la­tion : c’est un mix énergé­tique géré à l’échelle d’un bâtiment. 

Cha­cune de ces éner­gies pour­ra être util­isée là où elle est la plus per­for­mante et si ce mix inclut des sources d’énergies renou­ve­lables, le résul­tat sera encore plus vertueux. 

Cette com­plé­men­tar­ité des éner­gies se retrou­ve aus­si au niveau de l’automobile et du développe­ment de l’hybridation qui com­bine un moteur élec­trique et un moteur ther­mique qui peut bien sûr fonc­tion­ner au gaz. 

Dans le cadre de l’actualité et de ce que RTE appelle « un hiver électrique sous haute tension », l’énergie GPL apparaît comme une alternative très intéressante.
Qu’en est-il ?

C’est une alter­na­tive par­ti­c­ulière­ment crédi­ble pour les zones non desservies en gaz naturel (75 % des com­munes français­es !) et insu­laires, comme la Corse ou les DOM TOM, qui ne sont pas rac­cordés au con­ti­nent et qui dis­posent de leur pro­pre autonomie de pro­duc­tion électrique. 

En Corse par exem­ple, la PPE (pro­gram­ma­tion pluri­an­nuelle de l’énergie) fixe un objec­tif de faire pass­er au gaz (GNL) les cen­trales élec­triques actuelle­ment au fioul lourd ou léger. Alors qu’il existe une infra­struc­ture prête à être exploitée, les GPL n’ont pour l’instant pas encore été envis­agés comme une option. 

Notre enjeu est de val­oris­er cette énergie et de lui faire gag­n­er en vis­i­bil­ité, car elle dis­pose de tous les atouts du gaz naturel en étant facile­ment trans­portable et stockable. 

Et c’est également un carburant qui intéresse de plus en plus…

Dans le cadre de la pro­mo­tion de la mobil­ité durable qui est entre autres portée par la Loi de tran­si­tion énergé­tique, le GPL appa­raît de plus en plus comme une alter­na­tive intéres­sante pour un trans­port plus pro­pre. Cette loi prévoit d’ailleurs que 10 % du gaz ven­du en France devra être du gaz renou­ve­lable à l’horizon 2030. 

Aujourd’hui, le trans­port dépend encore à 95 % du pét­role. La part du GPL reste rel­a­tive­ment faible : sur les 2 mil­lions de véhicules neufs ven­dus en 2016, seul 1 % fonc­tionne avec une énergie alter­na­tive. Le but est d’atteindre rapi­de­ment 5 à 10 % des ventes de véhicules neufs. 

EN BREF

Association loi 1901, le Comité Français du Butane et du Propane (CFBP) est l’organisation professionnelle de la filière de l’énergie GPL (les gaz butane et propane). Le CFBP représente la filière auprès des différents acteurs politiques et économiques tant au niveau français qu’européen et international.
Son rôle majeur est de défendre et valoriser l’énergie GPL, les gaz butane et propane, dans un contexte énergétique en constante mutation. Si la sécurité est au cœur des préoccupations de la filière des GPL, elle contribue aussi activement aux politiques de développement durable et de maîtrise de l’énergie.

7,5 mil­lions de véhicules GPL cir­cu­lent en Europe, dont 210 000 en France. Ils peu­vent s’approvisionner dans 30 800 sta­tions-ser­vice, dont 1 750 en France. Aujourd’hui, le réseau de dis­tri­b­u­tion per­met de réalis­er le tra­jet Nice- Stras­bourg-Biar­ritz en véhicule GPL sans risque de tomber en panne. De plus, un véhicule GPL dis­pose d’un réser­voir essence qui lui per­met de par­er à toute éventualité. 

Pour accélér­er ce développe­ment, il y a un tra­vail à faire au niveau du cadre régle­men­taire et poli­tique pour inciter les con­struc­teurs et les util­isa­teurs à se tourn­er vers les véhicules ali­men­tés au GPL. 

Des ini­tia­tives ont été pris­es dans ce sens et sont entrées en vigueur avec la nou­velle Loi de Finances 2017 : par exem­ple, les entre­pris­es qui achè­tent des véhicules fonc­tion­nant au gaz sont exonérées de la taxe sur les véhicules de société pen­dant 2 ans et les véhicules GPL reçoivent la vignette Crit’Air 1 quel que soit l’âge du véhicule.

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