L'AX lance une large consultation de la communauté polytechnicienne au sujet du projet d'implantation de la boratoires de recherche sur le campus de l'x

L’AX lance une large consultation de la communauté polytechnicienne

Dossier : Mot du présidentMagazine N°778 Octobre 2022
Par Marwan LAHOUD (X83)

Aus­si loin que je me sou­vienne et en tout cas depuis mon entrée à l’École poly­tech­nique, j’entends dire, de tous les côtés de l’échiquier poli­tique, que la recherche scien­ti­fique fran­çaise souffre d’une trop grande décon­nexion entre les labo­ra­toires publics et les centres pri­vés. Des dizaines de méca­nismes ont été ima­gi­nés depuis qua­rante ans pour favo­ri­ser les échanges et plus lar­ge­ment l’osmose entre ces deux mondes. Mal­gré tous ces efforts, la France se situe tou­jours au 31rang mon­dial en matière de syner­gie entre recherche aca­dé­mique et entre­prise et doit donc redou­bler d’efforts pour com­bler son retard. Notre École, par sa voca­tion his­to­rique et sa mis­sion réaf­fir­mée maintes fois et ins­crite dans ses sta­tuts, est le creu­set par excel­lence où doit se réa­li­ser une telle osmose, je dirais même une telle synthèse.

“La France se situe toujours au 31e rang mondial en matière de synergie entre recherche académique et entreprise.”

C’est dans cet esprit que, dès 2012, avait été sépa­rée du domaine fon­cier de l’X une sur­face située à l’est de l’emprise (entre P5, ter­rains de sport et bois) pour y implan­ter un Parc d’innovation techno­logique. Ce parc est des­ti­né à accueillir des labo­ra­toires publics et pri­vés et favo­ri­ser les échanges. L’administration de l’École est, à l’évidence, consul­tée pour ce type d’implantation et ce sont des accords entre l’X et les entre­prises qui défi­nissent le cadre public-pri­vé recherché.

Un pro­jet récent pro­po­sé par Tota­lE­ner­gies, consa­cré à la tran­si­tion éner­gé­tique et aux éner­gies renou­ve­lables, a mal­heu­reu­se­ment dû être aban­don­né, du fait de l’incompréhension de cer­tains anciens. La com­mu­ni­ca­tion n’a pro­ba­ble­ment pas été suf­fi­sante et n’a pas per­mis de répondre aux inter­ro­ga­tions ou de dis­si­per les mal­en­ten­dus dans la com­mu­nau­té. C’est de mon point de vue un échec pour tout le monde. D’autres pro­jets sont en cours de pré­pa­ra­tion dont celui de LVMH autour des maté­riaux et du luxe durable.

Forte de cette expé­rience, l’AX consi­dère qu’il est clé de consul­ter tout le monde. En anti­ci­pa­tion des déci­sions que sera ame­née à prendre la gou­ver­nance de l’École poly­tech­nique, le conseil d’administration de l’AX a déci­dé de lan­cer une large consul­ta­tion dans les pro­chains jours. Vous rece­vrez donc un mes­sage vous indi­quant com­ment expri­mer votre opi­nion sur l’interaction public-pri­vé en matière de recherche, sur le parc d’innovation tech­no­lo­gique et sur le pro­jet proposé. 

Je vous en conjure, pre­nez le temps de le lire et de vous exprimer.

4 Commentaires

Ajouter un commentaire

Dra­gi­ce­vic Arnaudrépondre
18 octobre 2022 à 4 h 40 min

https://infodoc.agroparistech.fr/index.php?lvl=bulletin_display&id=127178

Cachier Gerardrépondre
18 octobre 2022 à 8 h 42 min

Bon­jour
Il faut dire que la France revient de loin dans ce domaine.
Je suis X62, j’ai choi­si la « botte recherche ». Aprés ma thèse en 1970, sous la désap­pro­ba­tion de mes célèbres patrons de thèse, j’ai pan­tou­flé pour l’in­dus­trie, en rem­bour­sant donc mes frais d’é­tude à l’X. Logique à l’é­poque, ce n’é­tait pas l’in­ci­ta­tion atten­due pour rap­pro­cher l’u­ni­ver­si­té et l’in­dus­trie.. A ma retraite en 2005, je suis deve­nu « busi­ness angel », pour intro­duire un peu de science dans l’in­ves­tis­se­ment. J’ai décou­vert que cette acti­vi­té de fonds d’in­ves­tis­se­ment avait été inven­tée aux USA en 1946 par un Fran­çais, Georges Doriot, si peu connu en France. En France cela a fini par démarre aus­si, mais glo­ba­le­ment 50 ans plus tard. Que d’er­reurs en chemin !
Je suis très content du nou­veau che­min pris par l’X – étu­dier doit sur­tout per­mettre de prendre plus de risques – , mais triste de ce reli­quat bien pen­sant , qui nous a conduit entre autres a gacher notre posi­tion dans le nucléaire.

SAN­SéAUrépondre
21 octobre 2022 à 10 h 57 min

Bon­jour, il me semble que ce genre de consi­dé­ra­tion relève très clai­re­ment du siècle pas­sé. Le besoin d’a­mé­lio­rer les syner­gies public pri­vé, ne peut en aucun cas être une fin en soi. Dans un envi­ron­ne­ment qui se dégrade, et face à un nombre incroyable de défis que nous avons à affron­ter, l’en­jeu ne sau­rait être une ini­tia­tive qui se tra­dui­ra par du béton­nage accru (sur les terres les plus fer­tiles de l’île de France), des dépla­ce­ments car­bo­nés dans une zone déjà au bord de l’as­phyxie. De plus, cerise sur le Gâteau, un par­te­na­riat avec LVMH, éva­dé fis­cal notoire, et opé­rant dans un sec­teur plus que dis­cu­table (le luxe) serait contraire aux valeurs de la répu­blique et de l’école

Ber­nardrépondre
8 décembre 2022 à 18 h 59 min

Je suis ingé­nieur de recherche à l’O­NE­RA (Office Natio­nal d’E­tudes et de Recherches Aéro­spa­tiales). J’é­cris sous un pseu­do­nyme. Plus de cin­quante pourcent de notre finan­ce­ment nous viennent de contrats avec des indus­triels, cer­tains publics mais aus­si des indus­triels pri­vés. Nous fai­sons à ce titre de moins en moins de recherche et de plus en plus de la R&D pour le compte de grands groupes du sec­teur aéro­nau­tique et spa­tial. Cela pose de sérieux pro­blèmes à long terme où nous ris­quons d’être déclas­sés si nous ne posi­tion­nons pas sur des inno­va­tions de rup­ture. L’in­dus­trie n’est pas en mesure de por­ter de tels efforts de recherche car elle ne vit pas à la même échelle de temps qu’un EPIC. Le DLR, notre concur­rent alle­mand, a une sub­ven­tion publique trois fois supé­rieure à celle de l’O­NE­RA. La part de plus en plus accrue de contrats dans notre acti­vi­té, et notre manque de per­son­nel pour les hono­rer (en rai­son de contraintes bud­gé­taires limi­tant les recru­te­ments) nous empêchent de déve­lop­per les acti­vi­tés de recherche amont (bas TRL, fort risque) aus­si rapi­de­ment que nous le sou­hai­te­rions. Il y a vingt ans un ingé­nieur de l’O­NE­RA était libre de faire ce qu’il vou­lait sur envi­ron 20 % de son temps, aujourd’­hui chaque heure de mon temps doit être flé­chée sur un pro­jet. Cette consul­ta­tion m’in­quiète donc car elle pour­rait avoir des consé­quences concrètes très néfastes sur notre tra­vail à l’ONERA.

Répondre