L’Atlantique à la rame : c’est parti

Dossier : ExpressionsMagazine N°650 Décembre 2009
Par Laurence de RANCOURT
Par Catherine RÉMY (98)
Par Laurence GRAND-CLÉMENT (97)
Par Quitterie MARQUE (97)

Cather­ine Remy, Lau­rence Grand-Clé­ment, Quit­terie Mar­que et Lau­rence de Ran­court ont racon­té dans le numéro d’octobre la genèse d’une aven­ture. Elles évo­quent ici les points cru­ci­aux qui ont fait l’objet des ultimes préparatifs.

Les quarts, une affaire d’optimisation

Trou­ver le juste rythme de tours est affaire d’op­ti­mi­sa­tion. Le bateau dis­pose de 2 postes de rames. De la prob­lé­ma­tique chèvre-chou — loup-bar­que, il n’y a qu’un pas. Les jeunes femmes rament deux par deux, à tour de rôle. Les quarts sont d’une heure au moment des heures chaudes et peu­vent aller jusqu’à qua­tre heures pen­dant la nuit. Les sportives n’ex­clu­ent pas la pos­si­bil­ité de dormir quelques petites heures la nuit en inté­grant des quarts en solo. Cela per­met à leur corps de récupér­er en lim­i­tant les blessures et de gag­n­er en effi­cac­ité le lendemain. 

L’eau, une ressource primordiale

Les jeunes femmes étanchent leur soif avec l’eau qu’elles pro­duisent elles-mêmes. Autonomie oblige. Et plutôt trois fois qu’une : par sécu­rité, elles ont trois sources à bord. L’au­tonomie, encore et tou­jours. Le dessalin­isa­teur élec­trique, fixé sous le pont, ali­men­té grâce à l’én­ergie fournie par les pan­neaux solaires, fonc­tionne une heure par jour. Il pro­duit ain­si une ving­taine de litres d’eau douce par jour pour les qua­tre rameuses, ce sera leur source pre­mière. En cas de panne, elles dis­posent d’un dessalin­isa­teur manuel, fonc­tion­nant égale­ment par osmose inverse. En cas d’im­pos­si­bil­ité d’u­tilis­er ces deux appareils, l’équipage dis­pose d’un jok­er de dernier recours : l’eau stock­ée sur l’arête lon­gi­tu­di­nale. Cette eau embar­quée est avant tout garante de l’équili­bre du bateau : elle le sta­bilise en le lestant et con­tribue au con­traire à son insta­bil­ité en posi­tion retournée en cas de dessalage. Une eau douce qui sert en cas de dessalage. 

La nourriture, le moral au quotidien

Quant à la nour­ri­t­ure, l’équili­bre est frag­ile et pri­mor­dial : com­ment trou­ver la juste com­bi­nai­son entre besoins du corps, qui s’élèvent à plus de 4 000 calo­ries au vu de l’ef­fort, et néces­sités des papilles ? Les sachets déshy­dratés appor­tent à l’or­gan­isme pro­téines, glu­cides, lipi­des, tan­dis que la bouchée de fro­mage ou de saucis­son rav­it tout sim­ple­ment. Pour des raisons de poids (du bateau, s’en­tend) évi­dentes, les jeunes femmes priv­ilégient la nour­ri­t­ure déshy­dratée, mais ne nég­li­gent pas ce fac­teur, ô com­bi­en garant du moral des troupes ! Le tout est stocké sous le pont, dans des com­par­ti­ments étanch­es. Elles dis­posent de bon­bonnes de gaz pour faire chauf­fer l’eau. 

L’énergie, les communications

Nom­bre d’ap­pareils élec­tron­iques ont besoin d’être ali­men­tés : le dessalin­isa­teur, la radio VHF (Very High Fre­quen­cy), le GPS (Glob­al Posi­tion­ing Sys­tem), le pilote automa­tique, le télé­phone satel­lite, l’ap­pareil photo. 

De l’eau douce en cas de dessalage 

Et pour cela, quoi de plus naturel et de plus effi­cace que les pan­neaux solaires. Ils ali­mentent des bat­ter­ies stock­ées sous le pont et elles-mêmes reliées aux divers équipements élec­tron­iques. L’én­ergie est donc une affaire de pri­or­ités. En cas de manque, le dessalin­isa­teur est est pri­or­i­taire — pour ce qui est de l’eau à boire. Vien­nent ensuite radio et GPS, puis le dessalin­isa­teur à nou­veau pour cette fois-ci l’eau de rinçage, le pilote automa­tique et enfin l’ac­ces­soire comme la musique ou les appareils pho­tos. La com­mu­ni­ca­tion revêt plusieurs formes. La radio VHF per­met de com­mu­ni­quer avec les navires qui croisent la route du bateau français. La com­mu­ni­ca­tion quo­ti­di­enne avec la base à terre est, quant à elle, assurée par télé­phone satel­lite. Tous les jours, les qua­tre rameuses rela­tent les événe­ments forts de la journée et peu­vent envoy­er des pho­tos de moments choi­sis. Elles peu­vent faire un point météo et opti­miser leur route en fonc­tion. Elles sont suiv­ies en temps réel, leur posi­tion est rap­portée tous les jours sur leur site Web. 

L'Atlantique à la rame : panneaux solaires
Pan­neaux solaires

Soins du corps, aucune erreur tolérée

Le corps. Un autre fac­teur clef du suc­cès. Il n’est pas tant ques­tion ici de la force mus­cu­laire que du corps au sens large : les rameuses por­tent une atten­tion toute par­ti­c­ulière à ce chapitre, car en haute mer, la moin­dre blessure peut dégénér­er et sig­ni­fi­er la fin de l’aventure. 

Mens sana in cor­pore sano 

Plusieurs raisons à cela : il y a l’au­tonomie, encore et tou­jours, mais égale­ment l’hos­til­ité du milieu (vent, soleil, sel). Les sportives mis­ent sur la préven­tion et hon­orent un vieil adage. Les gants, la crème et les man­chons des rames leur évi­tent les ampoules autant que faire se peut. Les coussins sur les sièges et les réglages des couliss­es retar­dent les blessures. La crème et les vête­ments longs les pro­té­gent du soleil. Tant de gestes et de réflex­es quo­ti­di­ens que les jeunes femmes font leurs. Mens sana in cor­pore sano.

L'Atlantique à la rame : électronique

Chaque détail du bateau a fait l’objet d’études pré­cis­es pour opti­miser l’espace, l’efficacité et min­imiser les risques. Excel­lent véhicule en regard de la cou­ver­ture médi­a­tique et de la féminité de l’équipage, le bateau dis­pose de nom­breuses oppor­tu­nités d’exposition.

Pour plus d’informations :

www.atlantique-au-feminin.com

L'Atlantique à la rame : cabine AV L'Atlantique à la rame : cabine AR

L'Atlantique à la rame

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