LACROIX : de la pyrotechnie à l’ingénierie des systèmes

Dossier : Dossier FFEMagazine N°710 Décembre 2015
Par Vincent GINABAT (90)

Quelle est l’importance de l’innovation pour LACROIX ?

Notre cœur de métier est la pro­tec­tion anti­mis­sile et anti­tor­pille des plates-formes navales, aériennes et ter­restres. A par­tir des tech­no­lo­gies sous-jacentes, nous offrons des pro­duits et des ser­vices pour l’entraînement des Forces Armées et la pro­tec­tion de zone, ain­si que des méca­nismes pyro­tech­niques pour l’espace, les mis­siles et l’industrie.

L’évolution rapide des menaces exige une adap­ta­tion per­ma­nente. A cela s’ajoute l’exigence de la maî­trise de l’impact sani­taire et envi­ron­ne­men­tal, par exemple via les normes REACh sur les pro­duits chi­miques. Nous avons choi­si de faire la course en tête en fai­sant d’une contrainte régle­men­taire un fac­teur d’innovation.

La pyrotechnie a‑t-elle un avenir ?

En termes d’énergie mas­sique, la pyro­tech­nie est remar­qua­ble­ment com­pacte. Dis­po­nible et fiable, c’est une source d’énergie bien adap­tée aux emplois uniques : action mili­taire offen­sive ou défen­sive, éner­gie de secours, géné­ra­tion de gaz… l’airbag auto­mo­bile en est un bon exemple.

En outre, les leurres pyro­tech­niques et les fumi­gènes de mas­quage mul­ti-bandes ont mon­tré leur effi­ca­ci­té en opé­ra­tions exté­rieures, ce qui leur confère un rôle d’ « assu­rance-vie » ultime.

L’avenir de la pyro­tech­nie dépend de sa réponse aux attentes socié­tales et de son hybri­da­tion avec l’électronique, les nou­veaux maté­riaux ou les MEMS, offrant un champ d’opportunités pour l’innovation radicale.

Comment innovez-vous concrètement ?

Déter­mi­née par les besoins des clients, l’innovation s’applique aux tech­no­lo­gies, aux pro­duits et à l’organisation elle-même. Nous la sti­mu­lons par un pro­ces­sus de veille et de géné­ra­tion d’idées.

Tir d’essai au rail d’un leurre infrarouge.

Inno­ver, c’est d’abord insuf­fler un état d’esprit dans l’entreprise ; c’est donc une ques­tion de vision et de leadership.

Une « filière » de recru­te­ment de doc­to­rants auprès de nos labo­ra­toires par­te­naires, notam­ment en chi­mie, assure le lien avec la recherche fon­da­men­tale et nour­rit le réseau interne d’experts.

Nous dis­po­sons ain­si de la capa­ci­té à for­mu­ler de nou­velles molé­cules et à inté­grer des tech­no­lo­gies exo­gènes. Un labo­ra­toire com­mun avec le LAASCNRS com­plète ce dis­po­si­tif, ain­si qu’un « Fab Lab » pour accé­lé­rer les preuves de concepts. Cha­cun de nos 120 ingé­nieurs et tech­ni­ciens peut l’utiliser.

Enfin, nos pro­jets au sein des Pôles de com­pé­ti­ti­vi­té ouvrent l’entreprise et captent la valeur ajou­tée qui naît aux interfaces.

En tant qu’entreprise de taille intermédiaire, comment faites-vous face à la compétition mondiale ?

L’accroissement de l’intensité concur­ren­tielle dans un mar­ché de sou­ve­rai­ne­té appelle un appui ins­ti­tu­tion­nel ; les études finan­cées et les opé­ra­tions de sou­tien à l’export sont deux outils par­mi d’autres. Pour notre part, nous mon­tons en com­pé­tence, nous visons l’excellence indus­trielle (stan­dards KAIZEN, LEAN…) et nous inves­tis­sons à la hau­teur de l’enjeu.

LACROIX auto­fi­nance plus de la moi­tié de sa RT&D, qui pèse au total 20 % du chiffre d’affaires : l’innovation est donc au cœur de notre stratégie.

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