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La mesure au cœur des sciences et de l’industrie

Dossier : La mesure au cœur des sciences et de l'industrieMagazine N°649 Novembre 2009
Par Jean-Pierre GÉRARD (60)

Trop peu d’in­dus­triels s’in­téressent en tant que tels à la mesure et à la métrolo­gie, ain­si qu’à l’u­nivers des normes. Les métro­logues voudraient pour­tant se con­va­in­cre que les indus­triels voient dans la métrolo­gie et la mesure une com­posante de la crois­sance économique. Il faut se ren­dre à l’év­i­dence, cette sci­ence, et ce qui en découle, reste l’a­panage de savants qui y con­sacrent leur vie et qui font faire des pro­grès con­sid­érables sans qu’il y ait de véri­ta­ble volon­té de l’in­té­gr­er dans le sys­tème économique.

Comme sou­vent les indus­triels et les métro­logues ont tort et rai­son. Les pays de l’Est, l’Inde, la Chine ont des struc­tures indus­trielles (avec inté­gra­tion ver­ti­cale), dues à l’ab­sence d’une indus­trie de la mesure et de la normalisation.

Les pays indus­tri­al­isés en tirent encore aujour­d’hui un avan­tage com­para­tif. Mais la Chine et l’Inde en ont com­pris tout l’in­térêt. Et ils nous rat­trapent assez vite. En revanche, nous faisons peu pour con­serv­er cette avance industrielle.

Qua­tre points essen­tiels con­cer­nent ” la mesure “.

Tout d’abord, la régu­lar­ité de la trans­ac­tion com­mer­ciale ou tech­nique en ayant le même lan­gage au niveau mon­di­al. C’est le domaine dans lequel l’OIML (Organ­i­sa­tion inter­na­tionale de métrolo­gie légale) et le BIPM (Bureau inter­na­tion­al des poids et mesures) jouent un rôle.

Ensuite, l’amélio­ra­tion du niveau de la qual­ité. L’évo­lu­tion de la métrolo­gie et de la qual­ité des appareils de mesure con­court à cet objec­tif. Ces ques­tions relèvent entre autres de l’A­cadémie des sci­ences et de l’in­dus­trie de la mesure.

Autre com­posante : l’ac­croisse­ment de la per­for­mance économique. Les stan­dards inter­na­tionaux per­me­t­tent une divi­sion du tra­vail plus per­for­mante : leur déf­i­ni­tion relève de grands organ­ismes inter­na­tionaux dont le prin­ci­pal est l’ISO (Inter­na­tion­al Stan­dards Organization).

Enfin, pour com­pléter ce tour d’hori­zon, il faut évo­quer la mesure dans d’autres dis­ci­plines et en par­ti­c­uli­er en économie. Mais ce dernier domaine jus­ti­fierait un dossier à lui seul. Nous avons donc choisi de cen­tr­er les pages qui suiv­ent sur les mesures physiques et les avancées sci­en­tifiques relatives.

La mesure, la métrolo­gie et la nor­mal­i­sa­tion sont pour beau­coup des domaines mys­térieux. On y voit pour­tant de véri­ta­bles révo­lu­tions con­ceptuelles. Pour s’as­sur­er de la cohérence générale, les déf­i­ni­tions des grandeurs ont été pro­gres­sive­ment mod­i­fiées, pour n’avoir plus que des con­stantes fon­da­men­tales comme base ultime de toutes les mesures. Alors que la révo­lu­tion métrologique du début du xixe siè­cle était liée aux don­nées ter­restres, on cherche aujour­d’hui à s’en abstraire et à n’avoir qu’une ou au plus deux con­stantes de base, les autres s’en déduisant directement.

D’autre part, les exi­gences nou­velles issues de la mon­di­al­i­sa­tion, de l’indis­pens­able pro­tec­tion de l’en­vi­ron­nement, des exi­gences san­i­taires, des révo­lu­tions sci­en­tifiques et tech­niques appel­lent à une adap­ta­tion des organ­i­sa­tions en charge de ces ques­tions. De telles révo­lu­tions doivent s’ac­com­pa­g­n­er de mod­i­fi­ca­tions organ­i­sa­tion­nelles de grande enver­gure. La créa­tion du Con­seil (devenu Comité) nation­al de la métrolo­gie et la respon­s­abil­ité de coor­di­na­tion don­née au LNME (Lab­o­ra­toire nation­al de métrolo­gie et d’es­sais) ont répon­du à cette préoccupation.

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