La guerre nucléaire à pile ou face

Dossier : Arts, lettres et sciencesMagazine N°751 Janvier 2020Par : Alain Crémieux (55)Rédacteur : François Xavier Martin (63)

Bien qu’il indique au début de cet ouvrage ne pas avoir tra­vail­lé directe­ment au développe­ment d’armes nucléaires, ses fonc­tions d’ingénieur de l’armement ont amené Alain Crémieux à réfléchir aux con­séquences éventuelles et à la prob­a­bil­ité de leur emploi au XXIe siè­cle. Il est ras­suré par le fait que le seul rôle réel de ces armes pen­dant une époque aus­si ten­due que la guerre froide ait été la dis­sua­sion mutuelle ; inverse­ment, il est inqui­et de con­stater qu’un cal­cul sim­ple mon­tre qu’une faible prob­a­bil­ité annuelle d’emploi entraîne math­é­ma­tique­ment une prob­a­bil­ité non nég­lige­able de cat­a­stro­phe sur la péri­ode de qua­tre-vingts ans nous séparant de 2100.

Après cette approche glob­ale, l’auteur donne les raisons pour lesquelles il estime que le nom­bre de pays pos­sé­dant des armes nucléaires ne vari­era pas de façon sig­ni­fica­tive entre 2019 et 2100. Il divise les 9 pays con­cernés en trois caté­gories : « grands » (Chine, États-Unis, Inde, Pak­istan, Russie), « moyens » (France et Roy­aume-Uni) et « petits » (Corée du Nord, Israël), élim­ine les scé­nar­ios totale­ment improb­a­bles et étudie les cinq, seuls, qui, à son avis, pour­raient con­duire à un emploi de ces armes, pays nucléaire con­tre non nucléaire agres­sif à forte armée clas­sique, grand pays nucléaire con­tre un autre nucléaire – grand, moyen ou petit –, con­flit impli­quant plus de deux pays. Les prob­a­bil­ités d’emploi sont générale­ment faibles, mais pas nulles, et le monde n’est pas à l’abri d’un acci­dent. En con­clu­sion, l’auteur donne les grandes lignes d’un accord inter­na­tion­al qui per­me­t­trait de min­imiser les risques de guerre nucléaire.

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