La cybernétique

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°702 Février 2015Par : Norbert WIENER, traduction Ronan Le Roux, Robert Vallée et Nicole Vallée-Lévi, présentation de Ronan Le RouxRédacteur : Robert VALLÉE (43)Editeur : Éditions du Seuil – 2014, pour la traduction française 25, bd Romain-Rolland, 75014 Paris.

C’est en 1948 que Robert Wie­ner, pro­fes­seur de mathé­ma­tiques au Mas­sa­chu­setts Ins­ti­tute of Tech­no­lo­gy (MIT), publia à Paris, aux édi­tions Her­mann, Cyber­ne­tics or Control and Com­mu­ni­ca­tion in the Ani­mal and the Machine.

L’ouvrage eut un immense suc­cès. Une seconde édi­tion, aug­men­tée d’une pré­face et de deux cha­pitres, parut en 1961, édi­tée par MIT Press. Elle fut tra­duite en ita­lien et en japonais.

Les édi­tions du Seuil, à l’occasion du cin­quan­tième anni­ver­saire du décès de Wie­ner (1964), ont publié une tra­duc­tion en fran­çais de Cyber­ne­tics, sous le titre de La cyber­né­tique, infor­ma­tion et régu­la­tion dans le vivant et la machine, due à la col­la­bo­ra­tion de Ronan Le Roux, Robert Val­lée (43) et Nicole Val­lée-Lévi, pré­cé­dée d’une impor­tante pré­sen­ta­tion de Ronan Le Roux.

Cyber­ne­tics ren­dit Wie­ner célèbre auprès du public scien­ti­fique alors qu’il l’était déjà chez les mathé­ma­ti­ciens pour son étude du mou­ve­ment brow­nien (1930) et son ana­lyse har­mo­nique géné­ra­li­sée. Dans Cyber­ne­tics, Wie­ner pré­sente des idées qu’il avait com­men­cé à expri­mer dès 1943.

Wie­ner uti­lise le mot cyber­ne­tics pour dési­gner son sujet d’étude : la struc­ture des sys­tèmes bio­lo­giques, élec­tro­mé­ca­niques et même sociaux, laquelle fait jouer un rôle fon­da­men­tal aux notions de rétro­ac­tion néga­tive (fac­teur sta­bi­li­sa­teur) et d’information (élé­ment globalisant).

Le mot grec kuber­né­ti­kè, qui désigne l’art du pilo­tage, est uti­li­sé par Pla­ton dans La Répu­blique dans le sens de l’art du gou­ver­ne­ment (méta­phore reprise par Ampère). Nor­bert Wie­ner apporte ain­si des idées qui éclairent les domaines de l’informatique, de l’automatisme, des télé­com­mu­ni­ca­tions, sans écar­ter les pers­pec­tives phi­lo­so­phiques, conscientes, en par­ti­cu­lier, du dan­ger pré­sen­té par un usage de ces idées qui oublie­rait l’humain.

On peut com­plé­ter la lec­ture de ce livre par celle de la tra­duc­tion par N. Val­lée-Lévi de la bio­gra­phie de Wie­ner, parue sous le titre Héros pathé­tique de l’âge de l’information. En quête de Nor­bert Wie­ner, père de la cyber­né­tique, due à Flo Conway et Jim Sie­gel­man (Her­mann, 2012), et signa­lée pré­cé­dem­ment par La Jaune et la Rouge en février 2013.

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