Schneider Electric France

La 4e révolution industrielle, vers une nouvelle façon d’opérer les systèmes mécaniques

Dossier : Dossier FFE hors sérieMagazine N°737 Septembre 2018
Par Marc FROMAGER

Nous entendons de plus en plus parler de 4e Révolution Industrielle et d’Usine du Futur. Quelle est votre vision de ce concept et comment Schneider Electric s’inscrit-il dans ce contexte ?

La 4e Révo­lu­tion Indus­trielle marque la fin de la pré­cé­dente révo­lu­tion qui s’est fina­li­sée avec l’automatisation de la pro­duc­tion. Elle annonce le pas­sage vers une exploi­ta­tion dif­fé­rente des sys­tèmes. La couche logi­cielle, c’est-à-dire la digi­ta­li­sa­tion de l’industrie, amène, en effet, des sys­tèmes nou­veaux et une ges­tion dif­fé­rente de la pro­duc­tion. Si les sys­tèmes méca­niques res­tent en place, l’enjeu de cette nou­velle révo­lu­tion est de modi­fier leur exploi­ta­tion notam­ment avec l’analyse des don­nées sur machines afin de géné­rer plus de pro­duc­tion et d’améliorer l’efficacité éner­gé­tique. Concrè­te­ment, il s’agit de la conver­gence entre deux mondes : celui des sys­tèmes infor­ma­tiques et des sys­tèmes opé­ra­tion­nels et tech­no­lo­giques. Dans ce contexte, Schnei­der Elec­tric s’inscrit au tra­vers d’offres qui per­mettent de répondre aux enjeux de cette révo­lu­tion indus­trielle. His­to­ri­que­ment, nous pro­po­sons déjà une offre indus­trielle recon­nue d’automatisation axée sur l’alimentation éner­gé­tique des sys­tèmes et leur contrôle : il s’agit de la couche contrô­le­com­mande. Face aux enjeux de cette 4e Révo­lu­tion Indus­trielle et de la digi­ta­li­sa­tion, nous avons déve­lop­pé la pla­te­forme EcoS­truxure, qui a la capa­ci­té de cou­vrir les trois couches : les pro­duits connec­tés, le contrô­le­com­mande et la couche logi­cielle ou ana­ly­tics qui va per­mettre de col­lec­ter les don­nées, les ana­ly­ser et les mettre à dis­po­si­tion des opérateurs. 

Qu’est-ce que cela implique pour les PME-PMI et comment les accompagnezvous à ce niveau ?

Pour les PME-PMI, il y a un dis­po­si­tif très impor­tant qui a été déployé au niveau gou­ver­ne­men­tal au tra­vers de l’institution Alliance pour l’Industrie du Futur (AIF) il y a envi­ron 3 ans, sous l’impulsion d’Emmanuel Macron, alors Ministre de l’Économie. Cette ini­tia­tive a même connu un rebond depuis son élec­tion. L’AIF est une asso­cia­tion qui regroupe des fédé­ra­tions indus­trielles, des grands syn­di­cats pro­fes­sion­nels ain­si que des grandes entre­prises Marc Fro­ma­ger E vers une nou­velle façon d’opérer les sys­tèmes méca­niques VIE DES ENTREPRISES Sup­plé­ment Août / Sep­tembre 2018 N° 737 13 afin de pro­mou­voir l’industrie du futur auprès des PME-PMI. Schnei­der Elec­tric en fait par­tie et je suis moi-même admi­nis­tra­teur de l’AIF. Notre voca­tion est d’aider le tis­su éco­no­mique des PME-PMI dans leur digi­ta­li­sa­tion. L’objectif de l’AIF est de rendre l’outil indus­triel fran­çais plus pro­duc­tif, attrac­tif et agres­sif sur le mar­ché inter­na­tio­nal afin de redon­ner une cer­taine sou­ve­rai­ne­té à l’industrie fran­çaise. En tant qu’acteur majeur au sein de cette asso­cia­tion, nous par­ti­ci­pons acti­ve­ment à ce chan­ge­ment notam­ment au tra­vers de toutes nos solu­tions. Mais, Schnei­der Elec­tric est aus­si un indus­triel qui dis­pose de plus de 40 sites et usines en France. Nous exploi­tons nos propres sys­tèmes et nous sommes même une vitrine au sein de l’AIF afin de mon­trer aux grands groupes, PMEPMI ce qu’il est pos­sible d’accomplir avec les outils digi­taux et d’atteindre en termes de gain aus­si bien sur le plan de la pro­duc­tion que de l’efficacité éner­gé­tique. Notre site du Vau­dreuil en Nor­man­die est donc deve­nu une vitrine de l’Industrie du Futur. Nous cher­chons à mon­trer une trans­for­ma­tion numé­rique réus­sie d’un site indus­triel au tra­vers de la mise en place de briques tech­no­lo­giques au ROI très court. Notre objec­tif est de trans­for­mer une cen­taine de nos sites dans le monde pour démon­trer l’avantage com­pé­ti­tif que repré­sentent les tech­no­lo­gies de l’Industrie du Futur. D’ailleurs, ce centre de pro­duc­tion est ouvert à nos clients pour qu’ils puissent mieux appré­hen­der les impacts. 

Schneider Electric France

Dans ce contexte, quelle est la place de l’innovation, l’open innovation et des partenariats avec les start-ups ?

C’est un élé­ment essen­tiel pour le déve­lop­pe­ment de l’industrie du futur et la réus­site de la 4e Révo­lu­tion Indus­trielle. Avec le digi­tal, tout va beau­coup plus vite, il y a un fort besoin de flexi­bi­li­té, d’agilité et de réac­ti­vi­té. Pour cela, nous devons nous rap­pro­cher d’autres socié­tés inno­vantes afin que nos offres cor­res­pondent et répondent aux évo­lu­tions et aux demandes du mar­ché. Dans cette optique, nous avons lan­cé de nom­breux par­te­na­riats avec des grands groupes, des PME-PMI et des start-ups. L’enjeu est d’aller cher­cher les talents et les com­pé­tences métiers qui aujourd’hui se trouvent géné­ra­le­ment au sein des start-ups. Cette nou­velle forme de col­la­bo­ra­tion est essen­tielle pour pou­voir se posi­tion­ner sur de nou­veaux métiers. D’ailleurs, plu­sieurs des offres et solu­tions logi­cielles, dont nous dis­po­sons dans notre cata­logue ont été déve­lop­pées à tra­vers ces col­la­bo­ra­tions. C’est éga­le­ment le moyen de conser­ver une cer­taine avance. 

Vos enjeux ? Vos perspectives ?

Notre prin­ci­pal enjeu est d’être en capa­ci­té de répondre aux besoins et attentes du mar­ché en nous foca­li­sant notam­ment sur notre capa­ci­té à pro­po­ser un ensemble de pro­duits et de solu­tions inté­grées qui soient connec­tables et connec­tés pour garan­tir une exploi­ta­tion des sys­tèmes dif­fé­rente et axée sur la pro­duc­ti­vi­té et la flexi­bi­li­té. À cela s’ajoutent d’autres sujets comme la mass­per­son­na­li­sa­tion qui est la capa­ci­té à per­son­na­li­ser un pro­duit en série sur un même poste grâce à la flexi­bi­li­té appor­tée par les solu­tions numé­riques ; ou encore, le jumeau numé­rique (digi­tal twin) qui per­met de réa­li­ser des tests et de mettre en forme une usine ou une ligne de pro­duc­tion de façon numé­rique avec un gain de temps en ingé­nie­rie équi­valent à 30 %. 

Schneider Electric France

EN BREF
• un acteur de la trans­for­ma­tion numé­rique de la ges­tion de l’énergie et des automatismes
• 90 % de l’activité sur la ges­tion de la consom­ma­tion d’électricité
• Un chiffre d’affaires de 24,7 mil­liards d’euros
• 5 % du chiffre d’affaires dédié à la R&D soit 1,2 mil­liard d’euros inves­tis en 2017
• 41 % du chiffre d’affaires dans les nou­velles économies
• 1, 6 mil­lions d’actifs connec­tés et générés
• 142 000 collaborateurs
• Envi­ron 10 000 ingé­nieurs en R&D et 10 000 ingé­nieurs en appli­ca­tion et logiciels
• 20 000 bre­vets actifs ou en ins­tance dans le monde 

Poster un commentaire