Israël : Les X et la Start-up Nation

Dossier : Israël : Les X et la Start-up NationMagazine N°728 Octobre 2017
Par Olivier HERZ (79)
Par Laurence BARRY (87)

L’expression de Start-up Nation, née à l’oc­ca­sion de la paru­tion d’un livre, représente un état d’e­sprit qui per­met à Israël d’être le deux­ième pays créa­teur de start-up et de sociétés cotées au Nas­daq et d’héberg­er les cen­tres de R&D de nom­breux groupes internationaux

L’expres­sion de Start-up Nation ne remonte qu’à 2009, à l’occasion de la paru­tion du livre éponyme de Dan Senor et Paul Singer, traduit en français en 2011.

Ce livre explique com­ment un pays de 7 mil­lions d’habitants, sans ressources naturelles et en état de guerre per­ma­nent depuis sa créa­tion soix­ante ans aupar­a­vant, crée davan­tage de start-up que n’importe quel autre pays au monde excep­té les États-Unis (une start-up pour 1 500 habitants !).

L’innovation et l’esprit d’entreprise en Israël ne remon­tent pas à 2009. Dès 1995, l’Union européenne avait fait d’Israël le pre­mier pays tiers inté­gré à ses pro­grammes-cadres de R & D.

Sou­venez-vous de La Jaune et la Rouge n° 537 sep­tem­bre 1998

Et lorsqu’il avait investi en Terre Sainte à par­tir de 1882, le baron Edmond de Roth­schild avait déclaré qu’il n’était pas un phil­an­thrope : il appré­ci­ait l’esprit d’entreprise des pio­nniers et leur avait fourni les moyens de dévelop­per le pays.

Selon les auteurs de Start-up Nation, Israël n’est pas seule­ment un pays mais c’est un état d’esprit, car­ac­térisé par la spon­tanéité, la déter­mi­na­tion et la prise de risques.

“ Israël n’est pas seulement un pays mais c’est un état d’esprit ”

Par­mi les fac­teurs clés de ce suc­cès, il est bon de not­er : le ser­vice mil­i­taire et son influ­ence sur la for­ma­tion des esprits, une sélec­tion très rigoureuse des meilleurs élé­ments, une masse cri­tique de sci­en­tifiques de haut niveau, et enfin la chutz­pah, que nous traduirons, rel­a­tive­ment libre­ment, par esprit fron­deur. Tout cela ne nous rap­pelle-t-il pas une école qui nous est chère ?

Aujourd’hui, une trentaine de poly­tech­ni­ciens vivent en Israël. Et plusieurs cen­taines tra­vail­lent ou ont tra­vail­lé avec ce pays : diplo­mates – dont deux ambas­sadeurs – et hauts fonc­tion­naires, enseignants et chercheurs, indus­triels et financiers, ecclésiastiques…

Cer­tains, de tous âges, ont créé leur start-up. De nom­breux autres tra­vail­lent dans le high-tech.

Enfin en lisant ce dossier, il est bon de garder à l’esprit quelques don­nées con­crètes. Israël dédie plus de 4 % du PIB à la R & D, n°2 juste der­rière la Corée du sud. L’industrie high-tech israéli­enne emploie 12 % des salariés et con­tribue à 9 % du PIB et 39 % des exportations.

Au cours des dix dernières années, près de 30 mil­liards de dol­lars ont été investis dans les start-up israéli­ennes. Israël est n° 2 au monde pour le nom­bre de sociétés cotées au Nas­daq. 300 groupes inter­na­tionaux sont instal­lés en Israël et ils opèrent dans plus de 300 cen­tres de R & D.

Les ventes de start-up israéli­ennes se sont mon­tées à 7,2 mil­liards de dol­lars en 2015. Le rachat de Mobil­eye par Intel en 2017 a représen­té 15 mil­liards de dol­lars à lui tout seul.

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