Salon ou l'on entretient son réseau

Sept conseils pour rester dans la course

Dossier : RH et révolution digitaleMagazine N°727 Septembre 2017
Par Olivier de CONIHOUT (76)

À cha­cun de con­duire sa car­rière. Ici sept con­seils pour main­tenir son employ­a­bil­ité, tous plus ou moins évi­dents, encore faut-il ne pas oubli­er de les met­tre en appli­ca­tion. La con­clu­sion : des lead­ers pes­simistes, cela n’existe pas ! 


Sachez entretenir votre réseau.

Dévelop­per son employ­a­bil­ité, c’est jouer un jeu de la sécu­rité et du pro­grès, per­me­t­tant d’être armé autant que pos­si­ble face aux aléas de la vie professionnelle. 

La ques­tion de l’employabilité devrait être aujourd’hui une préoc­cu­pa­tion cen­trale des grands groupes et de la nation. Et pour­tant, il y a bien peu d’initiatives et de propo­si­tions faites aux salariés, en ter­mes de for­ma­tion, de mobil­ité, de mentoring… 

Des travaux récents ont mon­tré que les salariés sont con­scients de cet enjeu, sans en être trop inqui­ets. En réal­ité, ils doivent réa­gir pour s’adapter aux change­ments inélucta­bles qui vont s’opérer tout au long de leur vie professionnelle. 

Récem­ment, un jeune cama­rade que j’ai eu à aider m’a con­fié : « J’étais venu chercher… un boulot… et j’ai trou­vé le moyen qui mène à l’employabilité assurée ! » Les recom­man­da­tions qui suiv­ent vont dans ce sens. 

ADOPTER UNE HYGIÈNE DE VIE PROFESSIONNELLE

Tous les cinq à sept ans, prenez le temps de vous pos­er : « Où en suis-je de ma vie pro­fes­sion­nelle, famil­iale, ami­cale, amoureuse… ? », « si je devais chang­er, là main­tenant, qu’est-ce qui serait essen­tiel pour moi ? », « qu’ai-je envie d’apprendre, de faire, de ne plus faire ? » 

Le respon­s­able d’une entre­prise repense régulière­ment la stratégie, à moyen et long terme, et décline sa vision pour l’action à court terme. Agis­sez de la même façon pour vous-même. 

Il est nor­mal d’avoir des valeurs per­son­nelles sous-jacentes qui restent rel­a­tive­ment intan­gi­bles, mais l’expérience et l’environnement peu­vent apporter des ajustements. 

“ J’étais venu chercher… un boulot… et j’ai trouvé le moyen qui mène à l’employabilité assurée ! ”

Savoir être prêt en cas de change­ment rad­i­cal, appren­dre à ori­en­ter son par­cours dans le sens souhaité, c’est néces­saire. Et cela d’autant plus qu’il est de plus en plus rare d’avoir une « car­rière » pro­fes­sion­nelle linéaire. 

Tout un cha­cun change d’entreprise, de méti­er, d’industrie, de local­i­sa­tion géo­graphique. C’est par­fois voulu, mais sou­vent la rup­ture est provoquée. 

Un change­ment sig­ni­fi­catif dans une vie pro­fes­sion­nelle ne s’improvise pas. Si vous anticipez cette réflex­ion, vous serez à même d’entretenir des con­nais­sances dans un univers don­né, de dévelop­per le réseau pro­fes­sion­nel adéquat, pour faire face à toute sit­u­a­tion (ou presque). Soyez maître de votre des­tin, et du tim­ing de mise en œuvre ! 

TRAVAILLER SON RÉSEAU TOUT AU LONG DE SA CARRIÈRE

Les Anglo-Sax­ons insis­tent sur l’importance du réseau : Net­work­ing or not work­ing. Tra­vaillez à dévelop­per votre réseau, encore et encore et soyez patient car le retour sur investisse­ment est long. Votre réseau pro­fes­sion­nel va vous aider con­sid­érable­ment à préserv­er votre employabilité. 

Il vous aidera dans votre réflex­ion, dans l’identification et la recherche d’opportunités, mais aus­si à vivre plus heureux, plus longtemps et en meilleure santé. 

Les per­son­nes qui réus­sis­sent le mieux en la matière sont celles qui allient une approche pro­fes­sion­nelle du réseau­tage à une atti­tude pos­i­tive et engageante. 

Dans ce domaine, nous faisons des erreurs tous les jours et il faut l’accepter. Il con­vient juste de pren­dre le temps d’en tir­er les bonnes leçons. 

Soyez ambitieux et restez raisonnable. Main­tenez-vous dans l’équilibre opti­mal entre le plaisir et la per­for­mance, ni trop, ni trop peu. Ayez un dis­cours positif. 

Quand votre entourage pro­fes­sion­nel doute, c’est le moment d’avoir un dis­cours posi­tif. Si con­traire­ment à une majorité de per­son­nes enfer­mées dans une vision apoc­a­lyp­tique de la sit­u­a­tion économique actuelle, vous apportez des idées et des solu­tions pos­i­tives, vous fer­ez la différence. 

Éloignez-vous des gens négat­ifs. En péri­ode de crise, les « nuis­i­bles » se mul­ti­plient, ils sont partout, quelque­fois même dans votre entourage proche. 

De très jeunes dirigeants
La ten­dance observée chez les jeunes man­agers donne la part belle au partage et aux échanges. L’autorité hiérar­chique est moins accep­tée au prof­it d’un lead­er­ship partagé, de coach­ing et de mentoring.
© GREKOV’S / SCHUTTERSTOCK.COM

Il est vital de les repér­er et de les écarter poli­ment ou de les réé­du­quer. Tout ce qui est sus­cep­ti­ble d’attaquer votre moral est à proscrire. 

Et n’oubliez jamais qu’il faut savoir don­ner, sans cal­cul, de façon dés­in­téressée. Curieuse­ment, cela sera payé de retour un jour et de façon inat­ten­due, au moment où vous ne vous y atten­dez pas. 

Lors d’un des nom­breux événe­ments de L’Espace Dirigeants, un ancien dirigeant d’un groupe du SBF 120, aujourd’hui admin­is­tra­teur de plusieurs groupes inter­na­tionaux, nous rap­pelait qu’aucune entre­prise ne peut sur­vivre très longtemps si elle est inca­pable de se réinventer. 

C’est tout aus­si vrai pour le dirigeant lui-même. Un autre dirigeant rap­pelait aus­si : « Il faut savoir chang­er pour rester soi-même. » 

« Pour préserv­er son employ­a­bil­ité : se remet­tre en cause à tout instant », répète à qui veut l’entendre un des jeunes entre­pre­neurs de mon écosystème. 

Plus le dirigeant avance en âge et en expéri­ence, plus grande est la prob­a­bil­ité d’être lui-même dirigé par des per­son­nes plus jeunes, et le décalage en nom­bre d’années va crois­sant. Or ces per­son­nes plus jeunes sont entrées dans la vie pro­fes­sion­nelle avec les usages de leur temps. 

Si vous souhaitez avoir une activ­ité pro­fes­sion­nelle jusqu’à 75 ans – ce qui peut être souhaitable pour main­tenir votre niveau de vie – vous devez com­pren­dre les per­son­nes ayant 40 ans de moins que vous. 

“ Soyez maître de votre destin, et du timing de mise en œuvre ! ”

Sans for­cé­ment chercher à faire « dje­une », écoutez, com­prenez et adaptez-vous aux modes de fonc­tion­nement qui ne sont pas for­cé­ment les vôtres. 

Quel avenir pour les entre­pris­es et leurs modes de fonc­tion­nement, à la fois en ter­mes de gou­ver­nance et d’organisation ? La ten­dance observée chez les jeunes man­agers donne la part belle au partage et aux échanges. L’autorité hiérar­chique est moins accep­tée au prof­it d’un lead­er­ship partagé, de coach­ing et de mentoring. 

À tel point d’ailleurs qu’une façon de sen­si­bilis­er les comités exé­cu­tifs des grands groupes con­siste, par exem­ple, à adjoin­dre à chaque dirigeant un jeune trente­naire, voire plus jeune, qui les instru­it sur leur pro­pre façon de travailler. 

Il s’agit alors de « men­tor­ing inver­sé ». Un groupe comme Accor est allé plus loin en créant un « Shad­ow Comex » com­posé unique­ment de jeunes talents. 

SE TENIR INFORMÉ, ÊTRE QUADRILINGUE

Les per­son­nal­ités qui fer­ont la dif­férence sur le marché de l’emploi dans cinq ou dix ans seront celles qui fer­ont le plus preuve de curiosité, à savoir la fac­ulté de vouloir tou­jours appren­dre, de se con­fron­ter à la nou­veauté sans tenir compte des expéri­ences pos­i­tives ou néga­tives du passé, de se ques­tion­ner, d’instiller la con­nais­sance suff­isante pour pos­er des ques­tions et innover et d’avoir la vision la plus glob­ale possible. 

Savoir utiliser le numérique
Il est néces­saire de ren­tr­er dans des logiques plus dig­i­tales et d’apprivoiser le codage dont l’image reste très intim­i­dante. © REDPIXEL.PL / SCHUTTERSTOCK.COM

La clé, c’est de tra­vailler sur soi et de se renou­vel­er. Cer­taines entre­pris­es com­men­cent à pren­dre con­science que leur promesse employeur doit pass­er de l’emploi à vie à l’employabilité à vie. En ce sens, elles dévelop­pent des for­ma­tions diplô­mantes et des ini­tia­tives orig­i­nales comme celle qui con­siste à met­tre des for­ma­tions au codage pour tous les salariés. 

Il est en effet néces­saire de ren­tr­er dans des logiques plus dig­i­tales et d’apprivoiser le codage dont l’image reste très intim­i­dante. C’est surtout aus­si le moyen d’ouvrir le champ des possibles. 

Appréhen­der les busi­ness mod­els des entre­pris­es qui prof­i­tent de la rup­ture numérique, en par­ti­c­uli­er les start-up, reste aus­si un enjeu clé, notam­ment pour les cadres supérieurs et dirigeants. 

Posez-vous la ques­tion de remet­tre vos con­nais­sances au goût du jour en ren­con­trant les entre­pre­neurs très act­ifs dans les espaces de tra­vail en com­mun et dans les dif­férents cen­tres de créa­tiv­ité que vous trou­verez en Cal­i­fornie, en Israël, en Asie du Sud-Est, en Russie, ou même à Paris, Berlin, Londres… 

Pour amélior­er, voire pour préserv­er votre employ­a­bil­ité, il faut par­ler aujourd’hui plusieurs langues : le français, l’anglais, une troisième langue et le digital. 

ALLER TOUJOURS DE L’AVANT AVEC ENTHOUSIASME

La cinquième règle que je pro­pose s’inspire d’un proverbe papou : « J’avance, je meurs. Je recule, je meurs. Donc j’avance ! » Il arrive dans la plu­part des vies pro­fes­sion­nelles un moment clé : celui où l’intéressé est con­duit à envis­ager un change­ment majeur de méti­er, de secteur ou de type d’entreprise.

“ Parler le français, l’anglais, une troisième langue et le digital ”

Par exem­ple, pass­er du pub­lic au privé, d’une start-up à une grande entre­prise, d’un groupe multi­na­tion­al à une PME famil­iale, quit­ter la recherche pour rejoin­dre une start-up, faire du conseil. 

Cela se pro­duit sou­vent autour de quar­ante ans, lors de cette crise per­son­nelle et pro­fes­sion­nelle de milieu de vie que nous tra­ver­sons tous à des degrés divers. À ce moment clé, la per­son­ne se rend compte en général de ses lim­ites de temps ou d’énergie, ain­si que des con­traintes. Tout peut bas­culer dans une vie pro­fes­sion­nelle si ce change­ment échoue. 

À ce moment, ou plus tard, beau­coup ressen­tent la néces­sité de faire quelque chose de dif­férent : quit­ter le salari­at, se met­tre à son compte, faire du bénévolat, dimin­uer son rythme de tra­vail. En tout état de cause, il vous fau­dra aller de l’avant, avec enthousiasme. 

PARTIR À LA CHASSE AU RÊVE

Vous voulez vivre votre rêve ! Alors, partez à la chas­se au rêve… Le plaisir est la base d’un change­ment heureux ! S’adapter en per­ma­nence au monde qui nous entoure, rester en veille, chercher à éton­ner ses proches, ses col­lègues, per­met de tra­vailler sa résilience et sa longévité professionnelle. 

Le refus du change­ment provoque sou­vent la rup­ture, voire la crise. Si vous y prenez du plaisir, vous serez efficace. 

“ Des leaders pessimistes, cela n’existe pas ! ”

Si le change­ment est subi, en cas de licen­ciement par exem­ple, l’intéressé peut alors ressen­tir le besoin de faire pren­dre un tour­nant à sa vie pro­fes­sion­nelle. Dans ce cas et quel que soit son âge, il a tout intérêt à négoci­er avec son employeur la prise en charge d’un accom­pa­g­ne­ment adap­té (out­place­ment) dans le cadre d’une éventuelle transaction. 

Cela lui per­me­t­tra de con­stru­ire ou d’affiner son pro­jet pro­fes­sion­nel avant d’entamer sa nou­velle vie. 

Un min­i­mum de réflex­ion et de pré­pa­ra­tion s’impose ; con­naître ses forces et ses faib­less­es, être clair avec soi-même sur ses freins et ses moteurs, ain­si que sur ses moti­va­tions pro­fondes, se fix­er des objec­tifs à cinq ans, à dix ans est incontournable. 

La bonne nou­velle ? Avec une bonne expéri­ence de la vie et des rap­ports humains, il est tout à fait pos­si­ble de réalis­er de beaux pro­jets sans pour autant en avoir la maîtrise tech­nique. Les soft skills, les com­pé­tences inter­per­son­nelles sont aus­si capitales. 

Et si la con­jonc­ture ou les cir­con­stances vous font renon­cer, sachez que ce renon­ce­ment est sou­vent tem­po­raire. En effet, trois prin­ci­pales raisons font décaler la déci­sion. L’aversion au risque, la crainte du lende­main, de son con­joint et/ou de soi-même est le pre­mier blocage : avec le temps, les enfants gran­dis­sent, les inquié­tudes peu­vent s’atténuer.

La deux­ième rai­son est finan­cière. Je n’ai pas les moyens de réalis­er ce rêve, par exem­ple de pren­dre un méti­er moins payé ou de devenir entre­pre­neur. Peut-être puis-je pass­er par une étape plus « ali­men­taire » et économiser ? Enfin, la con­jonc­ture peut être défa­vor­able, ce n’est pas le bon tim­ing. L’autre bonne nou­velle, la con­jonc­ture change elle-même et par­fois même dans le bon sens ! 

ENTRETENIR SA « NIAQUE »

Regardez autour de vous et vous con­staterez que les per­son­nes à qui tout réus­sit ont générale­ment plus d’énergie et de com­bat­iv­ité que les autres. 

Méditation en plein air pour dégager une énergie positive vraie
Pour dégager en per­ma­nence une énergie pos­i­tive vraie, intérieure et con­tenue, cha­cun peut trou­ver sa recette. © SUZANNE PLUMETTE / FOTOLIA.COM

Bien enten­du, il est nor­mal de se retrou­ver par­fois en proie à des émo­tions qui vont de la colère au décourage­ment, en pas­sant par le déni, le doute, la peur, la tristesse, etc. 

Mais atten­tion, vos émo­tions néga­tives peu­vent vous jouer un mau­vais tour si vous les lais­sez s’exprimer dans un con­texte pro­fes­sion­nel, et encore plus en péri­ode de recherche d’emploi.

En revanche, les émo­tions pos­i­tives doivent être cul­tivées et exprimées. En affichant votre ent­hou­si­asme, votre con­fi­ance dans votre pro­jet et dans votre avenir, vous don­nez envie au réseau de vous aider. Cela vous ouvri­ra des oppor­tu­nités d’évolution de carrière… 

Prenez-en con­science et n’hésitez pas à vous faire aider par un psy­cho­logue ou un sophro­logue si vous en ressen­tez le besoin. 

Sachez-le : vous êtes con­tagieux ! Pour dégager en per­ma­nence une énergie pos­i­tive vraie, intérieure et con­tenue, cha­cun peut trou­ver sa recette ( mon­tagne, cam­pagne, mer, sport, musique, méditation…). 

Vous pou­vez vous appuy­er sur ces per­son­nes mag­iques qui vous rechar­gent en énergie, les piles, mais aus­si ceux qui éclairent vos per­spec­tives, les ampoules. Vous les trou­verez sou­vent chez les exec­u­tive coachs professionnels. 

Et, pour pass­er vos mes­sages, soyez dans la démon­stra­tion plus que dans l’affirmation. Appuyez-vous sur des his­toires vécues, des résul­tats obtenus. Soyez lucides et réal­istes, et optimistes. 

Des lead­ers pes­simistes, cela n’existe pas ! 

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