La vie au village de NOGO, Burkina Faso, été 2001.

Ingénieurs Sans Frontières Paris-Sud : le projet Nogo

Dossier : ExpressionsMagazine N°576 Juin/Juillet 2002
Par Rémi JACQUOT (00)

Ingénieurs Sans Fron­tières (ISF) est une asso­ci­a­tion de sol­i­dar­ité inter­na­tionale créée en France en 1982. Elle est organ­isée en 38 groupes locaux, regroupant au total plus de 900 bénév­oles, pour la plu­part élèves ingénieurs. 

L’un d’eux est le groupe Paris-Sud, qui regroupe les bénév­oles de l’École cen­trale de Paris, de Supélec, de l’EPF et de l’École polytechnique. 

C’est ain­si que des étu­di­ants de l’École poly­tech­nique s’investissent dans des pro­jets de développe­ment au Sud, ain­si que dans des actions “d’éducation à la sol­i­dar­ité inter­na­tionale”. Le groupe Paris-Sud est actuelle­ment investi dans trois projets : 

  • l’adduction d’eau potable à Kolobo, un vil­lage du Tchad ; 
  • l’adduction d’eau potable et l’électrification à Kourouko­ro, un vil­lage de Guinée ; 
  • la con­struc­tion d’un cen­tre de san­té à Nogo, un vil­lage du Burk­i­na Faso. 


C’est à ce dernier pro­jet que mon groupe par­ticipe. Ce pro­jet a débuté il y a deux ans, et chaque année, des élèves poly­tech­ni­ciens se sont investis afin de le men­er à bien. 

D’où est venue l’idée d’un tel projet ?

Ce sont les habi­tants du vil­lage de Nogo, un vil­lage du nord du Burk­i­na Faso d’environ 4 000 habi­tants, situé près de la ville de Ouahigouya, qui ont eu l’idée de cette réal­i­sa­tion : ils ont en effet vu se con­stru­ire à Sil­ia, un vil­lage situé à une quin­zaine de kilo­mètres de Nogo, un cen­tre de san­té, avec l’assistance d’une autre asso­ci­a­tion à car­ac­tère human­i­taire, SOS Sahel International. 

Les vil­la­geois se sont ain­si ren­du compte de la néces­sité d’une telle con­struc­tion pour leur vil­lage : le cen­tre de san­té le plus proche est situé à plus de dix kilo­mètres, et la route pour y aller est extrême­ment caho­teuse. Il est donc, par exem­ple, impos­si­ble pour une femme enceinte de s’y ren­dre lors de son accouche­ment. De plus, l’éloignement du cen­tre peut pouss­er une per­son­ne légère­ment blessée à ne pas se soign­er, ce qui peut entraîn­er une aggra­va­tion de la blessure. 


La vie au vil­lage, été 2001.

Ce pro­jet est donc à l’initiative des vil­la­geois. Une ini­tia­tive locale est très impor­tante dans la réus­site d’un pro­jet, car elle con­tribuera à la péren­ni­sa­tion de l’utilisation des struc­tures con­stru­ites : il s’agit de l’une des pier­res angu­laires de l’action d’ISF. L’aide que nous apporterons est en effet local­isée dans le temps. Le fait que la pop­u­la­tion soit con­va­in­cue de la néces­sité du pro­jet lui per­me­t­tra de perdurer. 

Nous menons ce pro­jet en col­lab­o­ra­tion avec SOS Sahel Inter­na­tion­al. Deux mis­sions ont déjà été effec­tuées sur place, durant l’été 2000 et l’été 2001 : deux équipes de deux étu­di­ants, dont trois élèves poly­tech­ni­ciens, sont par­ties pen­dant un mois au Burk­i­na Faso, afin de ren­con­tr­er les habi­tants du vil­lage, et de dimen­sion­ner leurs besoins. 

Il s’est avéré qu’effectivement un cen­tre de san­té était néces­saire. Pour le moment, presque aucune habi­tante de Nogo n’accouche avec une assis­tance médi­cale. Mais un sondage réal­isé auprès des vil­la­geois­es révèle qu’elles sont en grande majorité prêtes à se déplac­er pour venir au cen­tre de san­té quand celui-ci sera construit. 

Cet été, une mis­sion, dite de “préréal­i­sa­tion ”, sera organ­isée, à laque­lle je par­ticiperai. Il s’agira alors de con­tac­ter sur place les entre­pris­es sus­cep­ti­bles de con­stru­ire le cen­tre et de sign­er les con­trats afin que les travaux puis­sent com­mencer. Ce sont les vil­la­geois qui s’assureront du bon déroule­ment des travaux, sec­ondés par SOS Sahel Inter­na­tion­al, qui pos­sède une équipe per­ma­nente au Burk­i­na Faso. Un comité de suivi des travaux a d’ores et déjà été mis en place dans le vil­lage de Nogo, con­sti­tué de vil­la­geois volontaires. 

Finan­cière­ment par­lant, nous devons réu­nir env­i­ron 3 000 euros (env­i­ron 20 000 F) pour la mis­sion de cet été, et à plus long terme, en col­lab­o­ra­tion avec SOS Sahel, env­i­ron 150 000 euros (env­i­ron 1 MF) pour la con­struc­tion du cen­tre de santé. 

Si le pro­jet vous intéresse, que vous désirez nous aider ou sim­ple­ment avoir un com­plé­ment d’information, voici nos coor­don­nées : http://www.isf-paris-sud.fr.st

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