DVD les 26 opéras de Verdi TUTTO VERDI

Giuseppe VERDI : les 26 opéras

Dossier : Arts,Lettres et SciencesMagazine N°719 Novembre 2016Par : le Teatro Regio de ParmeRédacteur : Marc DARMON (83)Editeur : 30 DVD ou 27 Blu-ray C Major

Vingt-six opéras ! Quelle for­mi­da­ble ini­tia­tive a prise le Teatro Regio di Par­ma, pour célébr­er les 200 ans de la nais­sance de Ver­di (1813), de pro­duire en six ans dans de par­faites con­di­tions l’ensemble de l’œuvre scénique du com­pos­i­teur ital­ien, et de l’enregistrer, et de filmer en haute définition. 

Ven­dus séparé­ment ou en cof­fret, ces cof­frets DVD sont une mine d’or pour le sim­ple ama­teur et le spécialiste. 

Pour sim­pli­fi­er, clas­sons les opéras de Ver­di en trois caté­gories. Tout d’abord les opéras extrême­ment con­nus, à juste titre, ceux qu’on appelle la trilo­gie pop­u­laire (La Travi­a­ta, Rigo­let­to, Le Trou­vère) aux­quels on ajoute générale­ment Aïda.

Ces qua­tre opéras sont par­mi les opéras les plus représen­tés au monde (avec Car­men, La Flûte enchan­tée, Tosca, La Bohème, etc.).

La sec­onde caté­gorie sont les opéras de la matu­rité, postérieurs à la trilo­gie pop­u­laire (1851–1853), tous remar­quables et tous insuff­isam­ment con­nus. Sans les citer inté­grale­ment, men­tion­nons Simon Boc­cane­gra, Don Car­los, La Force du des­tin, Un bal masqué, des chefs‑d’œuvre.

Comme pour la pre­mière caté­gorie, il en existe des enreg­istrements et des films, de très bonne qualité. 

La troisième caté­gorie sont les opéras de jeunesse (1839–1850), ceux de la péri­ode que Ver­di appelait ses « années de galère », tous rarement joués et très rarement enreg­istrés à deux excep­tions nota­bles, Nabuc­co et Mac­beth.

C’est bien enten­du pour ces seize opéras de jeunesse que l’initiative du Théâtre de Parme est irrem­plaçable, qua­torze d’entre eux n’étant qua­si­ment jamais joués, et plus d’une dizaine n’existaient pas en image. 

Ces opéras de jeunesse sont très intéres­sants, le style futur de Ver­di y transparaît par­faite­ment, avec une force dra­ma­tique bien supérieure aux com­pos­i­teurs ital­iens de bel can­to qua­si­ment con­tem­po­rains (Belli­ni, Donizetti, etc.). On a en per­ma­nence l’impression d’entendre du Ver­di, en se deman­dant com­ment cela se fait que l’on n’a pas enten­du cela avant. 

Les livrets sont sou­vent de grande qual­ité, d’après Schiller (Luisa Miller), Shake­speare (Mac­beth), Vic­tor Hugo (Ernani) , Voltaire (Alzi­ra), Byron (Le Cor­saire), retraçant des épisodes dra­ma­tiques autour de grandes fresques his­toriques (Jeanne d’Arc, Atti­la, Les Lom­bards à la pre­mière croisade, Nabuc­co, I Due Fos­cari où le doge de Venise est obligé de con­damn­er son fils qu’il sait inno­cent, etc.). 

D’ailleurs au total, Ver­di sera le com­pos­i­teur qui aura le plus puisé dans la grande lit­téra­ture, deux fois Hugo, trois fois Shake­speare (sans compter Le Roi Lear, que Ver­di n’arrivera jamais à réalis­er), qua­tre fois Schiller, deux fois Lord Byron. 

L’édition de C Major est de très belle qual­ité, avec un très beau livret, mais les opéras sont aus­si disponibles à l’unité pour ceux qui n’auraient pas le courage (ou les moyens) de se lancer dans la décou­verte com­plète (dans ce cas-là, débuter l’écoute des opéras rares par I Due Fos­cari et Jeanne d’Arc, après naturelle­ment Mac­beth, Nabuc­co, Atti­la et Luisa Miller, qui ne sont plus rares). 

Chaque opéra est égale­ment présen­té sur le DVD de façon très péd­a­gogique et intéres­sante. Les dis­tri­b­u­tions à Parme (où le Fes­ti­val Ver­di est une insti­tu­tion mon­di­ale, Ver­di étant orig­i­naire de cette province) sont très cor­rectes (on y retrou­ve les chanteurs Leo Nuc­ci (huit fois), Rena­to Bru­son, Marce­lo Alvarez, les chefs Muti, Mehta, Temirkanov, Kuhn, Bar­to­let­ti, etc.), et les mis­es en scène tout à fait clas­siques. Et par­faite­ment filmés et enregistrés. 

Une mine d’or, vraiment. 

Inter­view de Mau­ro Meli à pro­pos de l’in­té­grale Verdi


Le Teatro Regio de Parme. Pho­to by © Rober­to Ricci

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