Focus sur l’immunothérapie : enjeux et perspectives

Dossier : Dossier FFE hors sérieMagazine N°737 Septembre 2018
Par Jérémie MARIAU

Comment est né ILTOO PHARMA ?

ILTOO PHARMA est une bio­tech fran­çaise basée à Paris qui opère dans le domaine de l’immunologie. Nous déve­lop­pons des immu­no­thé­ra­pies pour le trai­te­ment des mala­dies auto-immunes et inflam­ma­toires. Le pro­jet a vu le jour au sein de l’hôpital Pitié- Sal­pê­trière en 2012, année où ILTOO Phar­ma a été co-fon­dée par le pro­fes­seur et méde­cin immu­no­lo­giste David Klatz­mann. La socié­té est née d’une décou­verte majeure dans le domaine de l’immunologie : une nou­velle manière d’utiliser une cyto­kine, l’interleukine 2. À faible dose, elle per­met de diri­ger la réponse immu­ni­taire en acti­vant les méca­nismes de régu­la­tion ou de tolé­rance immune. Il s’agit là de notre domaine d’expertise. ILTOO PHARMA est aus­si le fruit d’un par­te­na­riat avec l’APHP (Assis­tance Publique des Hôpi­taux de Paris), l’INSERM (Ins­ti­tut Natio­nal de la San­té et de la Recherche Médi­cale) et l’UPMC (Uni­ver­si­té Pierre et Marie Curie), avec qui nous avons signé un accord de licence cédant à ILTOO Phar­ma les droits sur le bre­vet pro­té­geant cette tech­no­lo­gie nova­trice. Depuis le lan­ce­ment d’ILTOO PHARMA, nous avons pu béné­fi­cier de plus de 5 mil­lions d’euros d’aides publiques. Et en 2017, nous avons conclu un accord d’option de licence avec les Labo­ra­toires Ser­vier. Grâce à ce par­te­na­riat, les Labo­ra­toires Ser­vier béné­fi­cient, en cas de levée d’option, des droits exclu­sifs d’exploitation sur ce pro­gramme prin­ci­pal, nom­mé ILT-101, dans le monde entier, à l’exception des USA et du Japon. 

Dites-nous-en plus sur votre positionnement.

Nous avons un posi­tion­ne­ment his­to­rique sur les malades auto-immunes et inflam­ma­toires. En pour­sui­vant à déve­lop­per notre exper­tise sur les méca­nismes de tolé­rance immune et les cel­lules dites T régu­la­trices, nous res­tons foca­li­sés sur ce seg­ment. Le pro­gramme ILT-101 cible des mala­dies spé­ci­fiques comme le lupus éry­thé­ma­teux sys­té­mique ou encore le dia­bète de type I. Le méca­nisme d’action de ce pro­duit et sa capa­ci­té à sti­mu­ler les lym­pho­cytes T régu­la­teurs lui confèrent un poten­tiel thé­ra­peu­tique très large dans le champ des patho­lo­gies auto-immunes. L’enjeu est de démon­trer qu’il peut consti­tuer un nou­veau stan­dard de soins dans la sphère auto-immune et inflam­ma­toire. Nous menons ain­si dif­fé­rents essais cli­niques addi­tion­nels sur la sclé­rose en plaques, les mala­dies chro­niques et inflam­ma­toires de l’intestin comme la Mala­die de Crohn et la colite ulcé­reuse, ou encore le pso­ria­sis, mais éga­le­ment des mala­dies orphe­lines dans la sphère auto-immune. 

Qu’en est-il des avancées thérapeutiques ?

Nous pour­sui­vons le déve­lop­pe­ment de notre pro­gramme phare ILT-101. Nous tra­vaillons à l’extension de notre por­te­feuille de pro­duits en nous concen­trant sur la tolé­rance immune et les méca­nismes de main­tien de l’homéostasie immu­ni­taire. Par­mi nos études cli­niques en cours, la plus avan­cée est une étude de phase 2 dans le lupus. Le recru­te­ment des patients est désor­mais ter­mi­né. Les résul­tats du cri­tère pri­maire sont atten­dus pour le der­nier tri­mestre 2018. C’est une étape majeure pour la socié­té qui sera com­plé­tée par les résul­tats de l’étude sur la sclé­rose en plaques l’année pro­chaine. Et pour le dia­bète de type I, nous sommes sur une étude d’envergure qui néces­site plus de temps avec des résul­tats pré­vus pour 2021. 

Quels sont les enjeux auxquels vous êtes confrontés et les axes de développement qui en découlent ?

L’enjeu est de démon­trer que le pro­gramme phare consti­tue une véri­table révo­lu­tion thé­ra­peu­tique pour le trai­te­ment des mala­dies auto-immunes et inflam­ma­toires. Pour pour­suivre notre déve­lop­pe­ment, nous devons rele­ver des défis comme une meilleure carac­té­ri­sa­tion des patients, au niveau molé­cu­laire, pour dis­tin­guer les éven­tuels sous­groupes de patients répon­deurs ver­sus non répon­deurs. Ces études exten­sives sur les bio­mar­queurs nous per­mettent éga­le­ment d’analyser plus fine­ment la bio­lo­gie de l’interleukine‑2. Enfin, pour notre pro­gramme phare, nous recher­chons acti­ve­ment un par­te­naire pour les USA et le Japon, ter­ri­toires pour les­quels nous avons conser­vé l’exclusivité.

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