Focus sur la transformation digitale : enjeux et perspectives

Dossier : Vie des EntreprisesMagazine N°736 Juin 2018
Par Boris LEBLANC (89)

Quel est votre périmètre d’action chez BNP Paribas Global Markets ?

J’occupe le poste de COO (Chief Ope­ra­ting Offi­cer) depuis 2016. Ma mis­sion consiste à accom­pa­gner la ratio­na­li­sa­tion des pro­ces­sus et la trans­for­ma­tion de la divi­sion Glo­bal Markets. 

Je dirige éga­le­ment les équipes de recherche quan­ti­ta­tive, et je suis en charge aus­si de suivre la prio­ri­sa­tion du déve­lop­pe­ment informatique. 

La banque a investi 3 milliards d’euros dans la transformation digitale. Au sein de Global Markets, quels ont été et sont actuellement vos principaux points d’attention ?

Une par­tie signi­fi­ca­tive de ces 3 mil­liards a été attri­buée à la trans­for­ma­tion digi­tale au sein de Glo­bal Mar­kets. À par­tir des années 80, les opé­ra­tions ini­tiées par les salles de mar­chés se sont très for­te­ment déve­lop­pées et informatisées. 

À par­tir de 2007, on est entré dans une phase de conso­li­da­tion et de ratio­na­li­sa­tion ame­nant la mise en place d’un plan d’investissement optimal. 

Aujourd’hui, cette évo­lu­tion doit se faire à tra­vers l’introduction des nou­veaux outils mis à notre dis­po­si­tion, per­met­tant de répondre à la fois aux nou­velles contraintes régle­men­taires et aux attentes des clients. Le vrai enjeu consiste à déter­mi­ner dans quelle mesure les nou­velles tech­no­lo­gies déve­lop­pées aujourd’hui per­met­tront de répondre concrè­te­ment aux besoins de ces derniers. 

Il est donc indis­pen­sable de mettre en place une stra­té­gie d’investissement basée sur une vision stra­té­gique à long terme. Cette démarche de déve­lop­pe­ment durable doit être accom­pa­gnée par une démarche de veille tech­no­lo­gique qui per­met­tra d’alimenter la réflexion stra­té­gique et de réajus­ter les anticipations. 

Dans quelles mesures pensez-vous que la digitalisation puisse aider vos collaborateurs à mieux accompagner vos clients ?

À l’encontre des GAFAs, dont la démarche Big Data s’inscrit dans le cadre d’une ana­lyse du pro­fil client, notre stra­té­gie consiste à amé­lio­rer la qua­li­té et la sécu­ri­té de nos services. 

Cette digi­ta­li­sa­tion doit accom­pa­gner notre client du début jusqu’à la fin de la tran­sac­tion. Elle doit ain­si fia­bi­li­ser nos ser­vices en les ren­dant plus simples, mais sur­tout plus robustes. 

En paral­lèle, nous devons impé­ra­ti­ve­ment pré­ser­ver des rela­tions durables et de confiance avec les clients en nous enga­geant dans une démarche éthique. Dans ce contexte, nous citons le res­pect de la régle­men­ta­tion asso­ciée à la lutte anti­blan­chi­ment (Anti Money Laundering). 

Dans le cadre du développement de votre activité, quelle place occupe le numérique ? Pouvez-vous nous donner des exemples d’outils développés ?

Nous avons pris des par­ti­ci­pa­tions et conclu des accords de par­te­na­riats avec des Fin­Tech. Cer­tains par­te­na­riats se sont consti­tués autour de l’intelligence arti­fi­cielle et de la recon­nais­sance des textes et des voix. 

Nous col­la­bo­rons par exemple avec une entre­prise qui s’appelle Digi­tal Rea­so­ning qui tra­vaille sur l’intelligence arti­fi­cielle. Nous tra­vaillons sur la par­tie Blo­ck­chain avec Digi­tal Asset Hol­ding. Nous déve­lop­pons aus­si des outils col­la­bo­ra­tifs avec la socié­té Symphony. 

Comment faites-vous face aux principaux enjeux de la digitalisation des marchés financiers ?

Les mar­chés finan­ciers se sont déve­lop­pés grâce aux nou­velles tech­no­lo­gies ; tou­te­fois l’enjeu de l’automatisation réside dans le rôle impor­tant de l’humain et sa com­plé­men­ta­ri­té avec la machine. 

L’automatisation des tâches à faible valeur ajou­tée per­met au col­la­bo­ra­teur de se concen­trer sur des tâches à forte valeur ajou­tée et de ren­for­cer sa rela­tion avec le client. 

Enfin, enga­gés dans un plan de trans­for­ma­tion digi­tale, nous nous fixons une ambi­tion de recru­te­ment par­ti­cu­liè­re­ment sou­te­nue. Les tech­no­lo­gies font évo­luer les métiers de la banque, mais entraînent éga­le­ment une créa­tion impor­tante de nou­veaux métiers qui n’existent pas aujourd’hui.

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