Expertise & assurance : des spécialistes des risques industriels et commerciaux à la pointe des enjeux de demain

Expertise & assurance : des spécialistes des risques industriels et commerciaux à la pointe des enjeux de demain

Dossier : Vie de entreprisesMagazine N°787 Septembre 2023
Par Dominique BROSSAIS

Dérè­gle­ment cli­ma­tique, tran­si­tion envi­ron­nemen­tale et énergé­tique, relo­cal­i­sa­tion des indus­tries stratégiques, réin­dus­tri­al­i­sa­tion du pays, émer­gence de nou­velles tech­nolo­gies… sont autant de sujets qui redessi­nent l’industrie et la ges­tion des risques avec de nou­veaux périls qui émer­gent et d’autres qui s’intensifient et devi­en­nent plus fréquents. Face à ces évo­lu­tions, les assur­ances et leurs experts doivent repenser leur approche de la ges­tion et de la préven­tion des risques. 

Dominique Bros­sais, directeur général de Naudet, décrypte pour nous la sit­u­a­tion et revient sur le posi­tion­nement de son entre­prise. 

Acteur leader de la gestion des risques industriels et commerciaux depuis plus de 30 ans, votre entreprise a été aux premières loges pour apprécier les évolutions de ce secteur. Qu’avez-vous pu observer ?

Nous faisons face à une suc­ces­sion de boule­verse­ments qui a mod­i­fié la typolo­gie des sin­istres et son économie. Au cours des 15 à 20 dernières années, nous avons d’abord observé une plus grande com­plex­ité des sin­istres, notam­ment sur le plan tech­nique, qui a guidé nos choix vers des recrute­ments d’ingénieurs issus de grandes écoles de plus en plus poin­tus. En par­al­lèle, les pertes finan­cières induites par ces sin­istres se sont accrues, ce qui nous a con­duit à con­stituer un impor­tant pôle financier. 

Précédem­ment, un tiers des enjeux relat­ifs à un sin­istre majeur était d’ordre financier et les deux tiers restant con­cer­naient les biens matériels. Aujourd’hui, nous obser­vons l’inverse : les dom­mages matériels représen­tent un tiers des enjeux alors que les préju­dices financiers représen­tent doré­na­vant les deux tiers d’un sin­istre majeur. Cette évo­lu­tion notable s’explique entre autres par le phénomène de mon­di­al­i­sa­tion qui a entraîné une baisse du nom­bre de sites de pro­duc­tion et une plus grande sus­cep­ti­bil­ité aux inter­dépen­dances. Ain­si quand une usine est à l’arrêt, les con­séquences sont immé­di­ate­ment plus impor­tantes avec des réper­cus­sions en chaîne sou­vent mondiales.

Les dommages matériels représentent un tiers des enjeux alors que les préjudices financiers représentent dorénavant les deux tiers d’un sinistre majeur.”

Le même phénomène s’observe pour les rap­pels de pro­duits, les vol­umes impactés sont devenus très con­séquents. En effet, si une plate­forme unique four­nit et équipe l’ensemble d’un secteur d’activité (auto­mo­bile, aéro­nau­tique…), ce sont des mil­liers, voire des mil­lions de pro­duits, qui peu­vent être rap­pelés. Cette recherche d’efficacité et d’optimisation sur le plan économique impacte forte­ment les assureurs qui doivent pou­voir pren­dre en con­sid­éra­tion l’évolution de ces risques. 

En par­al­lèle, nous obser­vons une aggra­va­tion des phénomènes cli­ma­tiques, et sommes à l’aube d’importantes évo­lu­tions imposées aux indus­triels pour préserv­er durable­ment l’environnement et la san­té. Dans le domaine de la san­té, cer­tains effets sec­ondaires de la chimie devi­en­nent mieux con­nus et remet­tent en cause des fil­ières entières, telles que les PFAS, « pol­lu­ants éter­nels » aux effets cri­tiques pour la san­té qui sont déjà sources de récla­ma­tions col­lec­tives de la part de vic­times (class actions). Dans le domaine de l’environnement, les tran­si­tions écologiques et énergé­tiques en cours font émerg­er de nou­velles tech­nolo­gies et par con­séquent de nou­veaux risques. 

Les assureurs et les experts doivent appréhen­der le développe­ment et l’utilisation de nou­velles tech­nolo­gies, comme l’hydrogène comme nou­veau vecteur d’énergie, ou l’usage de plus en plus général­isé des bat­ter­ies. à cela s’ajoute une volon­té de réin­dus­tri­al­i­sa­tion et de relo­cal­i­sa­tion des indus­tries stratégiques en France qui induit égale­ment une prise en compte et une antic­i­pa­tion des risques indus­triels. Ces évo­lu­tions impactent le secteur de l’assurance et ses acteurs et néces­si­tent d’adapter la manière d’appréhender demain les risques com­mer­ci­aux et indus­triels. 

Naudet est spécialiste des risques industriels et commerciaux

Quels sont votre positionnement et vos principales expertises ?

Nous sommes une société de ser­vice indépen­dante, au cap­i­tal français, opérant sur un marché de niche. Nous sommes sol­lic­ités par les assureurs pour des sin­istres com­plex­es et à forts enjeux que nous appréhen­dons au tra­vers d’une approche sur-mesure. Chaque année, nous inter­venons en moyenne sur 2 000 sin­istres et traitons plus de 4 mil­liards d’Euros d’enjeux financiers.

Leader dans ce domaine, nous priv­ilé­gions la dis­cré­tion et la con­fi­den­tial­ité. 

Ces sin­istres requièrent une exper­tise pointue et des com­pé­tences avérées. D’un point de vue opéra­tionnel, nous sommes organ­isés en branch­es d’activité et cou­vrons ain­si les prin­ci­paux savoir-faire de l’industrie française : indus­trie ; agroal­i­men­taire et agri­cul­ture ; énergie ; nucléaire ; élec­tric­ité ; avi­a­tion ; fer­rovi­aire ; défense et aérospa­tial ; finance et fraudes ; marine ; bâti­ment ; génie civ­il ; cyber ; recherche de caus­es ; imagerie satel­lite ; rap­pels de pro­duits. 

Très réac­t­ifs, nous avons la capac­ité à mobilis­er, dans des délais très courts, une équipe d’experts com­posée des meilleurs spé­cial­istes ingénieurs ou financiers, mul­ti­lingues et pluridis­ci­plinaires, afin d’accompagner les assureurs de l’industrie française quelle que soit la local­i­sa­tion du sinistre.

D’ailleurs, quelques mots sur votre empreinte géographique.

Naudet tra­vaille tous les ans dans une cen­taine de pays, prin­ci­pale­ment en Europe, en Afrique, en Asie, et Amérique Nord et Sud. Nous nous appuyons si néces­saire sur un réseau de parte­naires qui com­plète au tra­vers de ses implan­ta­tions notre cou­ver­ture géo­graphique. 


Lire aus­si : Cab­i­net Naudet : exper­tise, com­pé­tence et internationalisation


Qu’en est-il de votre activité Forensics ?

Au cœur de l’ADN de Naudet, on retrou­ve avant tout un savoir-faire tech­nique et financier recon­nu de tous, ce qui nous dis­tingue de l’expertise anglosax­onne qui va rechercher les com­pé­tences tech­niques chez des foren­sics. Nous sommes une équipe d’une cen­taine de per­son­nes, prin­ci­pale­ment ingénieurs et financiers, effec­tif qui nous per­met de garan­tir à nos clients une très grande réac­tiv­ité et surtout une totale maîtrise du proces­sus d’expertise. Nous dis­posons en pro­pre d’un lab­o­ra­toire de métal­lurgie, d’un bureau de cal­cul inté­gré dis­posant de la meilleure suite logi­cielle, d’outils de sim­u­la­tion, d’acquisition et de traite­ment de l’image (scan­ner 3D). Nos com­pé­tences, notre cap­i­tal humain et nos out­ils représen­tent notre plus grande valeur ajoutée et notre prin­ci­pal vecteur de dif­féren­ci­a­tion. 

Au cours des dernières années, nous avons tous pu voir que le dérèglement climatique impacte la question de la gestion des risques. Comment appréhendez-vous ce sujet ? Pouvez-vous nous donner des exemples ?

Le dérè­gle­ment cli­ma­tique est une source sup­plé­men­taire de sin­istre. Nous obser­vons, en effet, une ampli­fi­ca­tion et une inten­si­fi­ca­tion de phénomènes cli­ma­tiques, et qui touchent des zones géo­graphiques qui jusque-là étaient épargnées. C’est notam­ment le cas des mini-tor­nades ou des épisodes de grêles qui sont par­ti­c­ulière­ment destruc­teurs pour les bâti­ments et les infra­struc­tures. Très con­nus et répan­dus aux États-Unis, ces phénomènes se pro­duisent doré­na­vant aus­si en Europe. Ain­si, l’épisode de grêle de l’été 2022 s’était traduit par un couloir de grêle de 1 km de large et 10 km de long, qui a lour­de­ment endom­magé tous les bâti­ments sur son pas­sage. Il est prédit que de tels événe­ments cli­ma­tiques extrêmes se repro­duiront plus fréquem­ment dans le con­texte de change­ment cli­ma­tique. Dans ces sit­u­a­tions, nous faisons preuve d’une très grande réac­tiv­ité pour mobilis­er nos équipes afin d’évaluer les dom­mages et vali­dons les répa­ra­tions pour min­imiser l’ampleur des pertes finan­cières. 

Face à ces évolutions de votre secteur d’activité, quelles pistes explorez-vous ?

Nous recru­tons des ingénieurs spé­cial­isés pour répon­dre à ces nou­veaux risques. Il y a deux ans, nous avons ren­for­cé notre posi­tion­nement dans le secteur de l’aviation et de l’aéronautique avec le rachat d’un cab­i­net spé­cial­isé. 

Actuelle­ment, nous struc­tur­ons un départe­ment agri­cul­ture et agroal­i­men­taire avec un posi­tion­nement inter­na­tion­al, ce qui n’existe pas actuelle­ment. 

Au sein de vos équipes d’experts, on retrouve des ingénieurs. Quels sont les profils que vous recherchez pour renforcer vos équipes ?

Chaque année, nous recru­tons en moyenne 2 à 3 ingénieurs tech­niques ou financiers issus de l’industrie. Nous recher­chons des per­son­nes qui ont une vision glob­ale des enjeux, une com­préhen­sion fine des impli­ca­tions finan­cières qui en résul­tent dans des rela­tions mul­ti­par­tites (réas­sureurs, assureurs, courtiers, indus­triels, financiers, Dreal…). De plus, nous atta­chons une impor­tance toute par­ti­c­ulière aux apti­tudes à évoluer en équipe et en inter­ac­tion avec tous les acteurs de l’assurance. Si vous vous recon­nais­sez dans ce pro­fil, n’hésitez pas à nous con­tac­ter (contact@naudet.fr).  

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