Et pourquoi pas le nucléaire ?

Dossier : Dossier FFEMagazine N°698 Octobre 2014
Par Gilles De PAILLERETS

Pouvez-vous présenter votre société en quelques mots ?

West­ing­house France est une des fil­iales de West­ing­house Elec­tric Com­pa­ny, entre­prise améri­caine, fondée par George West­ing­house en 1886.

Cette dernière a été rachetée en 2006 par la firme japon­aise Toshi­ba et est spé­cial­isée dans le nucléaire.

Quelle est votre vision du nucléaire ?

Sans vent, sans soleil, les éoli­ennes et le solaire ne pro­duisent pas d’énergie. Quant à l’hydroélectricité, ses capac­ités sont bien trop faibles pour pour­voir aux besoins.

EN BREF

Westinghouse est à l’origine du parc nucléaire français : 54 centrales sur 58 ont été construites sous licence Westinghouse, à partir des années 70, et ce grâce à un accord de transfert technologique passé entre la France et les États-Unis. À cet effet, la société Framatome, devenue Areva, a été créée.
Dans les années 2000, libéré de ses obligations, Westinghouse a pu reprendre les opérations sous son nom en France et a créé Westinghouse France.

Le nucléaire est, à nos yeux, la seule énergie qui soit à la fois décar­bonée, fiable, enfin, économique­ment viable et sûre.

Son seul incon­vénient est le gros investisse­ment qu’elle néces­site : 80 % du coût glob­al de la pro­duc­tion est dans l’investissement et 20 % dans le fonc­tion­nement. La pro­por­tion est inver­sée dans les autres fil­ières. Tout l’enjeu pour les poli­tiques, car la vision glob­ale appar­tient aux états, est de trou­ver un mod­èle économique pour financer l’investissement dans cette filière.

Chaque pays utilise dans des pro­por­tions dif­férentes les éner­gies dont il peut dis­pos­er pour sat­is­faire ses besoins énergé­tiques : c’est ce qu’on appelle le mix énergé­tique. Il ne s’agit pas de faire un choix entre les dif­férents types de pro­duc­tion d’énergie. Le mix énergé­tique doit être diver­si­fié afin de garan­tir un appro­vi­sion­nement durable.

Quelles sont les missions de la filiale française ?

West­ing­house est entière­ment dévolue à la tech­nolo­gie nucléaire, essen­tielle­ment sur les cen­trales ayant des réac­teurs à eau pres­surisée, dont le dernier design est de type AP1000® qui repose sur le con­cept inno­vant de sûreté passive.

Dans ce cadre, West­ing­house France inter­vient dans la main­te­nance des cen­trales EDF grâce à l’apport des tech­nolo­gies issues de notre expéri­ence mon­di­ale. Notre plus gros enjeu est d’accompagner EDF à tra­vers le grand caré­nage (impor­tant pro­gramme sur 10 ans de main­tien en con­di­tion opéra­tionnelle des Cen­trales basé sur un énorme bud­get) qui vise à amélior­er la sureté et l’efficacité de ses cen­trales, mais égale­ment à pro­longer la durée d’exploitation des réacteurs.

Comment cela se traduit-il concrètement ?

Con­crète­ment, notre savoir-faire cou­vre à la fois l’ingénierie, la con­cep­tion et la livrai­son de com­posants majeurs (généra­teurs de vapeur), les opéra­tions de con­trôle et de main­te­nance dans les cen­trales pour lesquelles nous four­nissons et con­trôlons l’assemblage combustible.

Vous parliez d’innovation, est-ce réellement ce qui vous distingue de vos concurrents ?

Notre groupe a pour ADN les valeurs du fon­da­teur de l’entreprise dont l’ambition était d’améliorer la con­di­tion humaine par le pro­grès industriel.

L’innovation tech­nologique est donc le fer de lance de notre pro­jet d’entreprise, quitte à nous créer nos pro­pres con­cur­rents, comme ce fut le cas en Corée du Sud ou en France.

Ces expéri­ences auraient pu nous faire dis­paraître. Mais, nous sommes encore là. Cela s’explique par des pro­duits tech­nologique­ment inno­vants, que les con­cur­rents n’ont pas.

Quels sont vos atouts pour séduire de jeunes diplômés ?

West­ing­house France est une struc­ture très tech­nologique et en pleine dynamique. En effet, avec le départ à la retraite des papy-boomers œuvrant dans la fil­ière nucléaire, de for­mi­da­bles oppor­tu­nités de car­rière s’ouvrent aux jeunes ingénieurs. Il y a un réel appel d’air en cours.

Par ailleurs, si elle reste à taille humaine, elle fait par­tie d’un grand groupe inter­na­tion­al qui pro­pose une aven­ture cul­turelle peu com­mune : sub­tile alliance entre esprit améri­cain et japonais.

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