ASSYSTEM : expert et acteur militant du nucléaire au service de la transition énergétique

Tho­mas Branche (X99), Senior Vice Pre­sident Engi­nee­ring et membre du comi­té exé­cu­tif d’Assystem, et Arthur Mar­ga­rit (X09), Busi­ness Unit Direc­tor au sein d’Assystem, reviennent pour nous sur le posi­tion­ne­ment de l’entreprise dans le domaine du nucléaire qui connaît un renou­veau alors que la tran­si­tion éner­gé­tique et la décar­bo­na­tion s’accélèrent.

Quel est le positionnement d’Assystem dans le monde du nucléaire ? 

Assys­tem est une socié­té d’ingénierie et de ser­vices digi­taux au ser­vice de la tran­si­tion éner­gé­tique et notam­ment des pro­jets nucléaires : construc­tions neuves, opé­ra­tions de main­te­nance ou de déman­tè­le­ment… Seconde entre­prise d’ingénierie au monde, nous sommes pré­sents dans une dizaine de pays en Europe, en Asie cen­trale, au Moyen-Orient et en I^nde. Acteur indé­pen­dant, nous tra­vaillons aus­si bien avec des construc­teurs, des exploi­tants, que des gou­ver­ne­ments dans le cadre de la concep­tion et de la construc­tion de leurs ins­tal­la­tions nucléaires. Aujourd’hui, le nucléaire repré­sente 70 % de l’activité d’Assystem qui emploie plus de 6 000 per­sonnes et réa­lise un chiffre d’affaires de plus de 500 mil­lions d’euros. 

Vous avez la particularité de conseiller et de travailler aussi bien avec des pays et des gouvernements que des énergéticiens. Pouvez-vous nous donner des exemples ?

En Ara­bie Saou­dite, nous col­la­bo­rons avec KACARE, l’autorité gou­ver­ne­men­tale en charge du pro­gramme nucléaire. Dans ce cadre, Assys­tem est en charge de l’ensemble des études pour deux sites sur les­quels le Royaume sou­haite construire des cen­trales nucléaires. 

En Ouz­bé­kis­tan, nous tra­vaillons avec UZATOM, l’entité publique en charge du nucléaire sur l’élaboration et la struc­tu­ra­tion de leur pro­gramme, avec un focus sur la prise en compte et l’intégration des enjeux de sûre­té nucléaire. Nous accom­pa­gnons éga­le­ment l’électricien tchèque CEZ dans le pro­gramme de construc­tion neuve enga­gé en Répu­blique Tchèque. Nous avons un rôle de super­vi­sion de la construc­tion pour le compte de l’Autorité de sûre­té nucléaire turque dans le cadre du pro­gramme AKKUYU. 

Côté entre­prise, nous accom­pa­gnons EDF aus­si bien sur le parc exis­tant que les construc­tions neuves dans le monde entier. Nous inter­ve­nons aus­si dans le cadre des cam­pagnes des pro­grammes de main­te­nance et de l’amélioration de la sûre­té des cen­trales en exploi­ta­tion, ain­si que sur les pro­jets d’allongement de la durée de vie des ins­tal­la­tions exis­tantes. Dans le cadre du pro­jet EPR Hink­ley Point en Angle­terre, notre inter­ven­tion couvre toutes les étapes du pro­jet, depuis la concep­tion ini­tiale jus­qu’ aux phases d’exploitation en pas­sant par la mise en exploi­ta­tion et les der­niers essais de mise en ser­vice.  

Dans un contexte énergétique complexe, quelle est la place du nucléaire ? Qu’en est-il en France et en Europe ?

Assys­tem est un acteur mili­tant du nucléaire depuis sa créa­tion en 1966. Nous nous sommes tou­jours enga­gés au ser­vice de la réus­site des pro­jets de nos clients aus­si bien en termes de qua­li­té, de coût que de délais. Aujourd’hui, nous nous posi­tion­nons éga­le­ment comme un acteur de la tran­si­tion éner­gé­tique et de la pro­mo­tion de l’électricité bas-car­bone pour des usages comme la pro­duc­tion d’hydrogène vert ou encore pour l’électrification des trans­ports… À ce titre, l’énergie nucléaire aux côtés des éner­gies renou­ve­lables sera indis­pen­sable pour rem­pla­cer les éner­gies fos­siles et pour répondre à la hausse crois­sante en éner­gies dans un monde où nous assis­tons à l’évolution des usages et des ser­vices : voi­ture élec­trique, smart cities…

Nous nous féli­ci­tons donc de voir le nucléaire être consi­dé­ré de nou­veau en Europe comme une éner­gie néces­saire à la tran­si­tion éner­gé­tique et à l’atteinte des objec­tifs de décar­bo­na­tion. Le nucléaire contri­bue, par ailleurs, à la sou­ve­rai­ne­té et l’indépendance éner­gé­tique de la France. Pour rap­pel, il y a en Europe plus d’une cen­taine de réac­teurs en opé­ra­tion dont plus de la moi­tié en France, qui a un savoir-faire et une exper­tise his­to­rique en France. 

Il s’agit d’ailleurs aujourd’hui de réinventer le nucléaire. Comment appréhendez-vous cet enjeu ?

Nous par­ti­ci­pons acti­ve­ment au déve­lop­pe­ment du nucléaire de demain et contri­buons à plu­sieurs pro­jets finan­cés par France 2030 et notam­ment les pro­grammes de SMR (Small Modu­lar Reac­tor). On peut notam­ment citer le pro­gramme NAAREA pour lequel nous sommes en charge de la défi­ni­tion du jumeau numé­rique et de la struc­tu­ra­tion des pro­ces­sus d’ingénierie. Nous tra­vaillons sur le pro­gramme NUWARD d’EDF ain­si que le pro­gramme JIMMY pour des études rela­tives à l’usine de com­bus­tible. 

Notre ambi­tion est de contri­buer au ren­for­ce­ment de la com­pé­ti­ti­vi­té du nucléaire en rédui­sant les coûts tout en garan­tis­sant et amé­lio­rant la sûre­té des futurs réac­teurs. Notre rôle en tant que socié­té d’ingénierie est aus­si d’aider nos clients à mon­ter en com­pé­tences, à déve­lop­per une excel­lence opé­ra­tion­nelle néces­saire à leur per­for­mance et au res­pect des coûts et des délais. 

Comment vous projetez-vous sur ce secteur qui se réinvente ? Quelles sont vos perspectives ?

Nous sommes convain­cus qu’il nous faut aujourd’hui faire évo­luer les pro­ces­sus et les façons de faire dans nos métiers en déve­lop­pant le recours au digi­tal au ser­vice de la struc­tu­ra­tion de l’ingénierie, de la conduite de l’ingénierie et de la super­vi­sion des chan­tiers. Avec un ADN très axé sur le digi­tal, nous sommes non seule­ment force de pro­po­si­tion, mais accom­pa­gnons de manière opé­ra­tion­nelle nos clients sur ce sujet.

En paral­lèle, à une échelle inter­na­tio­nale, il y a un besoin d’élargir la gamme de réac­teurs afin de dis­po­ser de réac­teurs de forte et plus petite puis­sance. Si les EPR sont adap­tés à des pays comme la France ou encore le Royaume-Uni, le besoin d’autres pays est dif­fé­rent. Le pro­gramme SMR a voca­tion à per­mettre de rele­ver ce défi.  

Pour accom­pa­gner ces fortes évo­lu­tions, Assys­tem pour­suit son déve­lop­pe­ment dans le nucléaire et ren­force ses exper­tises et ses équipes alors que de plus en plus de pays, dont la France, lancent des pro­grammes de construc­tion de réac­teurs. 

En plein essor, la filière recrute massivement. Que peut proposer une entreprise comme la vôtre à de jeunes ingénieurs ? 

Tout d’abord, rejoindre Assys­tem c’est rejoindre une entre­prise enga­gée, œuvrant au quo­ti­dien à révé­ler ce défi majeur : swit­cher à l’énergie bas-car­bone et lut­ter contre le dérè­gle­ment cli­ma­tique en accé­lé­rant la tran­si­tion éner­gé­tique par­tout dans le monde. C’est l’objectif com­mun de notre com­mu­nau­té, les Swit­chers. Plus spé­ci­fi­que­ment, le nucléaire peut offrir des car­rières pas­sion­nantes et une très belle courbe d’apprentissage sur divers sujets à forts enjeux : le sup­port aux opé­ra­tions, la pro­lon­ga­tion de la durée de vie des ins­tal­la­tions, le cycle du com­bus­tible, le déman­tè­le­ment, la ges­tion des déchets… Au sein d’Assystem, nous cou­vrons l’ensemble de ces métiers et recher­chons des ingé­nieurs d’études, des coor­di­na­teurs tech­niques, des ingé­nieurs ayant de fortes com­pé­tences digi­tales, des data scien­tists, des chefs de pro­jets… 

Nous cher­chons aus­si des talents qui ont une appé­tence pour les sujets tech­niques com­plexes, des « fai­seurs », des per­sonnes qui sont force de pro­po­si­tion, qui aiment prendre des ini­tia­tives et des res­pon­sa­bi­li­tés afin de solu­tion­ner des pro­blèmes et d’obtenir des résul­tats concrets. Ce sont des qua­li­tés très appré­ciées au sein d’Assystem qui est une entre­prise qui valo­rise ces pro­fils en leur offrant des pers­pec­tives d’évolutions très rapides en France et dans le monde. 

---

Articles similaires :

Le nucléaire dans le monde, demain… SMR : le réac­teur nucléaire nou­velle génération Nou­veau pro­gramme nucléaire fran­çais : nos cama­rades sont à l’ouvrage Renou­veau du nucléaire civil fran­çais : retour vers le futur Des micro­réac­teurs nucléaires pour décar­bo­ner la cha­leur industrielle