Editorial

Dossier : La santé en questionsMagazine N°599 Novembre 2004
Par Pierre ZERVUDACKI (60)

La Jaune et la Rouge avait choi­si le thème de la san­té et de la méde­cine, il y a près de quatre ans, sous la forme de plu­sieurs articles d’in­for­ma­tion géné­rale sur des sujets éco­no­miques, scien­ti­fiques et médi­caux. Ce nou­veau numé­ro aborde le thème de la san­té comme un pro­blème de socié­té, cen­tré sur la condi­tion humaine : l’être confron­té à la mala­die, sous les aspects psy­cho­lo­giques et phy­sio­lo­giques, les soi­gnants et leurs res­pon­sa­bi­li­tés médi­cales et morales, la socié­té dans son ensemble fixant les moda­li­tés, les moyens, les règles et les lois des pra­tiques et des comportements.

Le res­pect de la digni­té humaine et de la vie est un tout qui recherche l’in­té­gri­té phy­sique du corps, l’é­qui­libre de l’es­prit, la soli­da­ri­té face aux risques col­lec­tifs et aux épreuves indi­vi­duelles. Les textes qui sont pro­po­sés vont plus loin que la simple infor­ma­tion : ils ont aus­si pour but de faire réflé­chir et réagir aux ques­tions que sus­citent les évé­ne­ments d’ac­tua­li­té et les pré­oc­cu­pa­tions quo­ti­diennes de chacun.

La réa­li­sa­tion de ce dos­sier s’est faite dans le cadre de l’as­so­cia­tion X‑Santé, créée il y a dix-huit mois, confor­mé­ment aux sta­tuts de l’AX et à la loi de 1901. Elle ras­semble désor­mais un grand nombre de membres, cama­rades de pro­mo­tions allant de 1946 à 2000, et éga­le­ment des per­son­na­li­tés d’autres for­ma­tions ; méde­cins, infir­miers, magis­trats, avo­cats, ingé­nieurs, scien­ti­fiques de la recherche, consul­tants, hauts fonc­tion­naires, etc., trouvent ain­si l’op­por­tu­ni­té d’é­vo­quer le sujet de la san­té dans le seul but de prendre du recul, de voir plus loin que le court terme, d’é­vo­quer les pro­blèmes pré­sents et futurs pour leur cher­cher des solutions.

Bien enten­du, ce numé­ro est celui de toute l’as­so­cia­tion, notam­ment parce que les auteurs des articles en sont sinon membres, du moins leurs rela­tions proches. L’ex­ten­sion du réseau de l’as­so­cia­tion a conduit à créer un par­te­na­riat avec la Com­mis­sion » éthique et droit de la san­té » du Bar­reau de Paris, ani­mée par Maître Lau­rence Azoux-Bacrie, désor­mais vice-pré­si­dente d’X-San­té, qui nous a fait l’a­mi­tié d’as­su­rer la maî­trise d’œuvre de ce numé­ro et de nous faire par­ta­ger ses sen­ti­ments de femme et de mère dans l’é­preuve, dans un texte plein d’émotion.

Tout cela a conduit au choix d’ar­ticles trai­tant, d’une part de l’é­thique et du droit, d’autre part de sujets humai­ne­ment sen­sibles comme la méde­cine de tous les jours et la rela­tion entre le pra­ti­cien et le patient, le can­cer, la qua­li­té des soins, les dif­fi­cul­tés et les erre­ments de la situa­tion fran­çaise actuelle.

J’ex­prime ma haute consi­dé­ra­tion et mes remer­cie­ments à tous les auteurs qui par­ti­cipent à ce numé­ro. Ils s’ex­priment à titre per­son­nel, tout en étant en per­ma­nence au cœur des sujets qu’ils évoquent, dans des ins­ti­tu­tions comme le Tri­bu­nal de grande ins­tance de Paris, le Comi­té consul­ta­tif natio­nal d’é­thique, le Conseil natio­nal de l’Ordre des méde­cins, l’A­gence natio­nale pour l’a­mé­lio­ra­tion et l’é­va­lua­tion des soins, les hôpi­taux, les syn­di­cats pro­fes­sion­nels. J’au­rais sou­hai­té les pré­sen­ter indi­vi­duel­le­ment, mais la place me manque. Pour les ren­con­trer, les cama­rades, leurs parents et amis sont invi­tés à nous rejoindre dans l’as­so­cia­tion, non pour y faire du pro­sé­ly­tisme ou de l’é­li­tisme, mais pour par­ta­ger une passion.

Car le monde de la san­té est cha­leu­reux, sou­riant et plein de vie quand il s’é­carte des enjeux de pou­voir et du dog­ma­tisme. Il se ren­contre notam­ment » sur le ter­rain » dans les hôpi­taux, les mai­sons de retraite médi­ca­li­sées, etc. La vie de ces éta­blis­se­ments ne laisse pas indif­fé­rent, il faut les connaître.

Cela me donne l’op­por­tu­ni­té de conclure cet édi­to­rial sur une note de bon­heur et de recon­nais­sance. Je cite ceux dont on ne parle jamais, les soi­gnants dévoués jour et nuit auprès des malades, les béné­voles qui aident les malades et leurs familles pour offrir un temps de récon­fort, les mai­sons de soins pal­lia­tifs, les asso­cia­tions au ser­vice des enfants, etc. Que devien­drait la socié­té s’ils ces­saient d’a­gir et de vivre pour leur métier et leur enga­ge­ment ? Au nom de l’as­so­cia­tion, je leur exprime une immense gratitude.

Enfin je remer­cie très cha­leu­reu­se­ment le peintre Georges Mathieu de nous avoir per­mis d’illus­trer la cou­ver­ture de ce numé­ro avec une de ses œuvres inti­tu­lée Jaune et Rouge. C’est le choix de la lumière et de l’éner­gie qu’il fal­lait pour confor­ter une démarche pas­sion­nelle et polytechnicienne. 

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