Des prix pour les jeunes créateurs d’entreprises

Dossier : Le financement de l'innovationMagazine N°641 Janvier 2009
Par Christian MALDIDIER (54)
Par Gérard BONTRON (57)

X‑Création, société par actions sim­pli­fiée, fil­iale de l’É­cole et de la Fon­da­tion, a vu le jour en 2003. Deux objec­tifs prin­ci­paux lui étaient assignés : pro­mou­voir la créa­tion d’en­tre­pris­es dans les lab­o­ra­toires ; apporter ain­si à l’É­cole un com­plé­ment de ressources par la val­ori­sa­tion de ses découvertes.

REPÈRES
En cinq ans, X‑Création a investi 150 000 euros dans cinq sociétés. Aujourd’hui, la valeur théorique de son porte­feuille s’élève à plus de 266000 euros compte tenu des aug­men­ta­tions de cap­i­tal réal­isées par qua­tre des sociétés et la vente, en mai 2008, de l’une d’entre elles.

Il faut pass­er de la recherche à une struc­ture ouverte au marché

Un comité de sélec­tion, com­posé de représen­tants de l’X et de la FX et d’ex­perts en cap­i­tal-risque, a été chargé d’é­val­uer et de choisir les pro­jets à soutenir. Chaque créa­tion retenue a reçu 30 000 euros en cap­i­tal et compte courant.

Les sociétés créées tra­vail­lent dans dif­férents domaines sci­en­tifiques et gar­dent des liens forts avec les lab­o­ra­toires dont elles sont issues. Plusieurs de ces sociétés ont été hébergées, et deux le sont encore, dans l’hô­tel d’en­tre­pris­es de l’X (X‑TEC).

LEOSPHERE

Spé­cial­ité : mariage des lasers et des radars pour la sur­veil­lance de l’environnement (qual­ité de l’air et sur­veil­lance de la couche nuageuse).

Fab­ri­quant des out­ils, légers et faciles à met­tre en oeu­vre, à usage mul­ti­ple : Leosphere a su affirmer sa posi­tion sur ces dif­férents créneaux tout en réus­sis­sant à occu­per une posi­tion sci­en­tifique recon­nue. Son développe­ment s’est fait majori­taire­ment à l’international, en par­ti­c­uli­er avec l’explosion actuelle des pro­jets dans l’éolien. Elle est en train de bâtir des parte­nar­i­ats avec des sociétés pour opti­miser sa capac­ité de dis­tri­b­u­tion mon­di­ale. Leosphere est parte­naire du LMD (Lab­o­ra­toire de météorolo­gie dynamique). Leosphere a procédé à une lev­ée de fonds auprès de busi­ness angels en 2007. Elle a été béné­fi­ci­aire en 2008 et son effec­tif est de 35 personnes.

Un prix de l’Innovation

Depuis deux ans aucun pro­jet n’avait été présen­té à X‑Création. Pour­tant, l’É­cole compte 21 lab­o­ra­toires et quelque 600 chercheurs, un poten­tiel impor­tant de pro­duc­tion sci­en­tifique et d’in­no­va­tions. Mais le pas­sage de l’é­tape résul­tat de recherche, brevet ou inno­va­tion, à l’é­tape suiv­ante créa­tion d’une struc­ture des­tinée à amen­er un pro­duit ou un ser­vice sur un marché reste la dif­fi­culté majeure. Le ren­force­ment de la DRIP (Direc­tion des rela­tions indus­trielles et des parte­nar­i­ats de l’É­cole) per­met de revi­talis­er ce proces­sus. Des pro­jets détec­tés par leurs chargés d’af­faires sont en cours d’examen.

Et, pour dynamiser tous les per­son­nels des lab­o­ra­toires, un prix de l’In­no­va­tion a été lancé, pour récom­penser un pro­jet de créa­tion d’en­tre­prise avec 15 000 euros, et pour un brevet avec 10 000 euros.

LET IT WAVE
Spé­cial­ité : com­pres­sion et amélio­ra­tion de la qual­ité de l’image avec la tech­nolo­gie des bandelettes.
Let It wave est née des travaux au CMAP (Cen­tre de math­é­ma­tiques appliquées) de Stéphane MALLAT (81), Christophe BERNARD (89) et Erwan PENNEC. À cette équipe est venu se join­dre Jérôme KALIFA en tant que cocréateur.
La société, créée en 2001, a mené en par­al­lèle ser­vices et recherch­es lui per­me­t­tant de met­tre au point des out­ils util­is­ables dans de nom­breux prob­lèmes de trans­mis­sion d’image (imagerie satel­lite, sis­mique, médi­cale, défense).
Elle a reçu en 2002 le prix de la créa­tion d’entreprise inno­vante de l’Anvar et, en 2005, le grand prix de l’European Infor­ma­tion Sci­ence Technology.
Elle a réal­isé une lev­ée de fonds en 2007, en deux étapes, qui a été l’occasion d’un recen­trage de sa stratégie. Aujourd’hui, elle s’est con­cen­trée sur les besoins grand public.
Elle a été ven­due en mai 2008 à la société améri­caine Zoran pour 27,6 mil­lions de dol­lars. Aujourd’hui, Let It Wave compte 41 employés.

PHASICS
Spé­cial­ité : cor­rec­tion de lasers, con­trôle optique, mesure haute réso­lu­tion de sur­face et imagerie médicale.
Pha­sics s’appuie sur des travaux du LULI (Lab­o­ra­toire d’utilisation des lasers intens­es) dans la car­ac­téri­sa­tion du front d’onde des fais­ceaux lasers et de sa cor­rec­tion. Elle a mis au point des out­ils avec une très haute réso­lu­tion trans­verse et facile à met­tre en œuvre.
Pha­sics a eu un développe­ment con­tinu qui lui a per­mis d’atteindre le point mort cette année et de dis­tribuer des div­i­den­des. Elle a reçu des aides de l’ANVAR.
Aujourd’hui Pha­sics compte 10 employés, dont la majorité s’occupe de recherche.
ERGELIS

Spé­cial­ité : opti­mi­sa­tion de l’utilisation de l’énergie dans les locaux tertiaires.

L’optimisation s’effectue en fonc­tion des modes d’utilisation et des prix de l’énergie, à par­tir d’un logi­ciel cen­tral et de cap­teurs et action­neurs instal­lés dans les locaux en question.
Créée en 2004, par Benoît Paul-Dubois-Taine, en liai­son avec le LIX (Lab­o­ra­toire d’informatique de l’X) elle s’attache à faire émerg­er un méti­er « d’Energy Man­ag­er » en s’appuyant sur sa solu­tion de pilotage originale.
Erge­lis a, en début d’année, effec­tué une lev­ée de fonds et emploie aujourd’hui 8 personnes.

GENEWAVE
Spé­cial­ité : recon­nais­sance de cel­lules en trace, gène ou protéine.
Elle s’appuie sur les travaux menés sur des con­cepts de con­trôle de l’émission lumière­matière au sein du lab­o­ra­toire PMC (Physique de la matière con­den­sée). Elle applique cette tech­nolo­gie à des biop­uces à flu­o­res­cence (lames de verre con­tenant une série de plots, por­teurs de brins d’ADN de référence, qui réagis­sent à la présence aux brins com­plé­men­taires présents dans l’échantillon à analyser). Ces biop­uces per­me­t­tent une analyse ultra­sen­si­ble, tant qual­i­ta­tive que quan­ti­ta­tive sur un grand nom­bre de brins dif­férents à analyser.
Cocréée en 2001 par Claude WEISBUCH et Hen­ri BENISTY, tous deux chercheurs au lab­o­ra­toire PMC, elle a tra­vail­lé dans deux direc­tions : pour la recherche, avec des out­ils sophis­tiqués, pour le marché du diag­nos­tic médi­cal avec des plate­formes inté­grant le con­som­ma­ble de diag­nos­tic et l’instrument d’analyse.
Genewave a procédé à une lev­ée de fonds dès fin 2005. Elle envis­age une nou­velle lev­ée de fonds en début 2009. L’équipe com­prend 45 per­son­nes dont de nom­breux sci­en­tifiques de haut niveau.

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