Des chances et des défis pour les jeunes diplomés

Dossier : L'automobileMagazine N°717 Septembre 2016
Par Stanislas BAILLY (02)

L’in­dus­trie auto­mo­bile pro­pose de nom­breux défis — l’in­ter­na­tion­al, l’ex­cel­lence, la trans­for­ma­tion dis­rup­tive avec l’arrivée de nou­veaux acteurs — et attire à nou­veau les jeunes diplômés, qui n’hési­tent pas à quit­ter la finance pour ce secteur. 

Il faut encour­ager les jeunes poly­tech­ni­ciens à aller vers l’industrie auto­mo­bile. Alors que celle-ci est à l’aube de muta­tions pro­fondes, il est dom­mage que con­stater que les acteurs tra­di­tion­nels de la fil­ière peinent à recruter des jeunes diplômés de tal­ent, notam­ment des X. 

Or l’industrie auto­mo­bile est aujourd’hui une des indus­tries les plus inter­na­tionales, avec des pro­jets mon­di­aux. C’est ain­si la norme d’avoir des équipes de con­cep­tion dans un pays, d’achat dans un deux­ième pays, et une indus­tri­al­i­sa­tion qui doit ensuite être adap­tée suiv­ant les zones géo­graphiques pour répon­dre aux deman­des spé­ci­fiques des clients. 

Une sit­u­a­tion idéale pour de jeunes diplômés désireux de se for­mer à l’international.

REPÈRES

L’industrie automobile a été un des secteurs les plus touchés par la crise financière, ce qui a contraint les acteurs, notamment les constructeurs français, à geler les embauches de futurs cadres prometteurs pendant de longues années.
De ce fait, les constructeurs manquent aujourd’hui cruellement de jeunes diplômés (25 à 35 ans) de talent, ce qui non seulement les place en position délicate face aux changements à venir mais également contribue à donner une image vieillotte de l’industrie automobile, lorsque des anciens tentent de recruter de jeunes diplômés. Une image désuète qui est aujourd’hui erronée.

UNE INDUSTRIE D’EXCELLENCE

Ensuite, l’industrie auto­mo­bile est une indus­trie d’excellence, avec des process robustes et éprou­vés, en achats, en sup­ply chain, en qual­ité et en indus­tri­al­i­sa­tion, et qui ten­dent de plus en plus à être repris par d’autres indus­tries (celles de l’aéronautique et de l’électronique par exem­ple, mais aus­si du luxe, de l’ameublement, etc.). 

Com­mencer sa car­rière dans l’industrie auto­mo­bile offre donc de nom­breux débouchés. 

DES MUTATIONS PROFONDES

Enfin et surtout, l’industrie auto­mo­bile est à l’aube de muta­tions pro­fondes, avec l’arrivée de nou­veaux acteurs (Google, Apple, Uber) qui sont en train de mod­i­fi­er en pro­fondeur la façon de penser et con­cevoir des automobiles. 

“L’âge moyen d’un acheteur de voiture en Chine est de 34 ans contre 55 ans en France”

Face à eux, les con­struc­teurs tra­di­tion­nels mod­i­fient leurs façons d’appréhender le monde numérique, afin de répon­dre aux besoins des con­som­ma­teurs qui souhait­ent pou­voir met­tre à prof­it le temps disponible dans leur voiture. 

De plus, lorsque l’on sait que la crois­sance de l’industrie auto­mo­bile vient aujourd’hui de l’Asie, et notam­ment de la Chine, et que l’âge moyen d’un acheteur de voiture en Chine est de 34 ans quand il est de 55 ans en France, on com­prend aisé­ment que les con­struc­teurs n’ont pas d’autre choix que d’accélérer leur trans­for­ma­tion numérique. 

REPENSER LA CONCEPTION D’UN VÉHICULE

Les besoins des con­struc­teurs et des équipemen­tiers dans le domaine du véhicule autonome sont immenses : infor­mati­ciens, spé­cial­istes de l’électronique, mais aus­si experts en matéri­aux, en design et en conception. 

Car, avec des véhicules autonomes qui devien­dront de plus en plus sûrs, les normes de sécu­rité de cer­tains com­posants seront amenées à évoluer, ouvrant la voie à davan­tage d’allégement.

Pour être per­for­mant dans ce domaine, un con­struc­teur devra être capa­ble de repenser com­plète­ment la con­cep­tion d’un véhicule.

Poster un commentaire